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Terence TRENT D'ARBY - Symphony Or Damn (1993)
Par JASPER LEE POP le 9 Mai 2016          Consultée 1925 fois

En 1993, les rares supporters de Terence Trent d'ARBY qui ont encore foi en lui sont fébriles en tenant son nouveau CD dans les mains. Le bon et lointain souvenir laissé par un premier album de haut vol (même si un poil trop pop peut-être) a depuis été terni par un second opus trop ambitieux et boursouflé, si bien qu'on pense l'homme-orchestre à l’ego surdimensionné perdu pour la musique. L'état de fébrilité est en outre entretenu par le titre du nouveau cru : Symphony or Damn, exploring the tension inside the sweetness (rien que ça!) et par un coup d'œil sur la tracklist scindée en deux parties : Part 1/Confrontation et Part II/Reconciliation. Aïe, ça ne sent encore pas la simplicité tout ça. Alors on enfourne la galette d'une main tremblotante dans la platine et on retient son souffle. Souffle qu'il faudra retenir très exactement pendant les trente-et-une seconde que dure le morceau d'introduction « Welcome To My Monasteryo » durant lequel TTDA nous la joue à nouveau messie new age prétentieux. En apnée, on se dit qu'on ne nous y reprendra plus et que c'est bien la dernière fois qu'on défendra le bonhomme.

Et puis déboule « She Kissed Me », un rock pêchu limite hard-rock joué de façon ultra basique avec une gratte teigneuse, une batterie qui bourrine et une basse qui bastonne. Et notre Terry qui braille. Comme un rockeur. Oh, misère que ça fait du bien ! Ce faux pas du deuxième album nous avait complètement fait oublier que TTDA était aussi un rocker. Et un bon avec ça ! Simplicité, efficacité, on respire. Et on sourit. D'autant plus que la pression ne retombe pas sur les deux morceaux suivants avec là encore un d'ARBY vocalement très agressif. « Baby Let Me Share My Love » s’époumone-t-il et on se demande si la personne concernée à vraiment le choix. Le dépouillement de la première chanson a fait long feu et les arrangements sont comme à l'habitude du maestro beaucoup plus élaborés pour le reste de l'album. Le boulot est impressionnant et à l'inverse du pensum précédent, tout fonctionne ici à merveille avec juste ce qu'il faut d'invités musiciens, de sections de cordes ou de cuivres (Tower of Power) pour empêcher l'écueil habituel des productions concoctées par un seul homme qui tournent vite à l'auto-célébration stérile. Le mélange de batterie acoustique et de boucles synthétiques est bien dosé et tient le coup plus de vingt ans plus tard comme avec les rythmiques plombées sur « Neon Messiah », « Castilian Blue » et « Wet Your Lips » ou plus légères et pop sur « Penelope Please ».

La douceur n'est pas oubliée pour autant avec la bien nommée « Delicate » chantée en duo avec la britannique DES'REE qui se fera une petite place honorable dans le Top 50 français et les charts anglais. Tendez l'oreille pour isoler l'accompagnement guitare tout en discrétion, c'est divin. Délicatesse encore avec piano/voix et léger nappage de synthé pour « Let Her Down Easy » où d'ARBY a le bon goût de ne jamais pousser sa voix et de faire dans la simplicité.

La force de l'album tient à sa diversité. C'est bien simple, il y en a pour tout les goûts au fil des soixante-cinq minutes de l'album, funk, soul, psyché et même hard-rock, le tout servi par une production et des arrangements modernes à grands renforts de samples. Et si le nombre élevé de compos (16) est en soi roboratif, aucun morceau n'est à jeter. Tout au plus pourra-t-on reprocher le minimum syndical de « F&J », ballade composée deux ans plus tôt pour les besoins de la bande originale de la bluette Frankie et Johnny avec le couple Pacino/Pfeiffer.

Terence Trent d'ARBY a dit que l'échec du précédent album Neither Fish, Nor Flesh était ce qui pouvait lui arriver de mieux pour ne pas sombrer dans la folie. C'est aussi à ce moment-là que germe en lui l'idée de changer de patronyme. Sincère humilité ou ultime trip mégalo, nous n'en sommes pas encore là et en attendant, TTDA nous livre un solide album qui défie le temps. Le carton plein qu'on était en droit d'espérer n'a pas eu lieu et les ventes n'ont pas été au rendez-vous. C'est typiquement le genre d'album qui s'achète aujourd'hui d'occasion à moins cher que les frais de port. Ce serait dommage de s'en priver.

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   JASPER LEE POP

 
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1. Welcome To My Monasteryo
2. She Kissed Me
3. Do You Love Me Like You Say?
4. Baby Let Me Share My Love
5. Delicate
6. Neon Messiah
7. Penelope Please
8. Wet Your Lips
9. Turn The Page
10. Castilian Blue
11. T.i.t.s/f&j
12. Are You Happy?
13. Succumb To Me
14. I Still Love You
15. Seasons
16. Let Her Down Easy



             



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