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- Membre : Bruce Springsteen

LITTLE STEVEN - Revolution (1988)
Par MARCO STIVELL le 18 Août 2016          Consultée 1420 fois

Et voilà, ça devait bien arriver ! L'album de trop, comme on dit. Il est vrai que LITTLE STEVEN a de la suite dans les idées, mais là, il y a de quoi rester dubitatif.

Notre ami est très actif à l'époque, puisqu'en dehors de ses engagements et tournées promotionnelles, il publie deux albums en deux ans. Freedom – No Compromise (1987) et Revolution (1988). Ils sont d'ailleurs aussi proches l'un et l'autre en termes de suite, que ne l'étaient Freedom avec son grand frère, Voice of America (1983).

LITTLE STEVEN continue de prêcher ses idées, en fustigeant ouvertement le gouvernement américain ; un peu plus tôt, pendant la tournée Freedom..., il ne se fait pas que des amis en traitant de "criminal motherfucker" (est-il besoin de traduire ?) Oliver North, journaliste et ancien militaire qui, à l'époque, revend des armes en Iran pour soutenir financièrement la contre-rebéllion au Nicaragua.

Il critique également avec virulence la dictature des médias et milite de plus en plus pour l'écologie. Il l'écrit d'ailleurs dans les notes de son quatrième disque, cette constatation que les populations occidentales sont sans cesse manipulées, et que "la révolution n'est pas inévitable, c'est la seule qui ne peut pas attendre".

Dès le premier titre, "Where Do We Go From Here?", il y a cette urgence, et LITTLE STEVEN va jusqu'à citer des noms de grands hommes assassinés, tout en remettant le hasard en doute, pour ne pas être plus explicite. "Malcolm (X), Martin (Luther King), Lennon and the Kennedys, coïncidence ou contrôle de nos destinées ?" Plus loin, sur "Balance" : "Notre Mère la Terre, violée et empoisonnée ; nos âmes ont été trop longtemps bafouées..."

Comme d'habitude, chacun adhère ou non à de telles formules, mais Steve comme son ami Bruce SPRINGSTEEN font preuve d'une sincérité dont l'évidence ne ressort pas toujours chez les artistes engagés. À défaut de mettre leur propos en pratique de façon optimale, ils croient en ce qu'ils disent, d'autant plus qu'il y a de bonnes intentions derrière.

Notons cependant que Bruce "The Boss" est totalement absent ici. En revanche, LITTLE STEVEN emploie ses Disciples of Soul, du moins c'est ce qu'il laisse entendre sur le papier. Pourtant, il n'y a aucun nom en commun avec les disques de 82 et 83 parmi les musiciens. L'ancien batteur, Dino Danelli, réalise la pochette, et Zoë Yanakis apparaît sous le nom de "Queen Z", alors que la production n'est pas de son fait, cette fois...

Le souci, c'est que si on veut être un brin méchant, LITTLE STEVEN semble aussi moins concerné par la musique, que par son propos engagé. Revolution pourrait être un album aussi bon que son prédécesseur. Il le pourrait, avec son format de morceaux répétitifs et étirés, mais la sauce prend beaucoup moins. L'équipe est considérablement resserrée par rapport à Freedom..., et il n'y a quasiment pas d'éléments trad-ethniques dans l'instrumentation.

En revanche, le son est de plus en plus électronique, et on rencontre des synthés-cuivres sur tous les morceaux. Steve est assisté par le bassiste Warren "Daddy Warfunk" McRae, le batteur Leslie "Curly" Ming, "Judge Fonkner", pseudonyme de Mark Alexander (futur accompagnateur de MEAT LOAF et Joe COCKER). Malgré la présence d'une vraie rythmique, la production typique de la fin 80-début 90 est ultra-factice et ces cuivres programmés sont bien ennuyeux...

D'autant plus que la qualité des morceaux, entre pop, funk et blues, n'est pas au rendez-vous non plus, cette fois. Le premier titre, "Where Do We Go From Here?", se laisse apprécier, mais les ambiances ensuite sont trop homogènes et altérées par les sons. C'est dommage car il aurait pu y avoir de belles ambiances mais le propos est bien trop sec, accordé au cynisme des paroles sans jamais parvenir à captiver... Même le morceau reggae, "Leonard Peltier", dédié au Mandela amérindien, constitue un témoignage de ce gâchis.

Le seul grand changement et détail marquant sur Revolution, de manière positive, c'est le chant de LITTLE STEVEN, qui abandonne ses invectives de folkeux et ses escapades dans les aigües pour proposer un chant grave, parfois railleur. Il arrive à nous toucher d'une autre façon, comme un chaman ou un sage, et à la rigueur, on peut écouter ce disque avec cette sensation de plaisir-là, à défaut d'en trouver une autre !

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Van Zandt (chant, guitares, programmation boîte à rythmes)
- Judge Fonkner (claviers et programmations midi)
- Leslie Ming (batterie, percussions, choeurs)
- Warren Mcrae (basse)
- Craig Derry, Will Downing (choeurs)
- Danny Madden, Mark Ladford (choeurs)


1. Where Do We Go From Here?
2. Revolution
3. Education
4. Balance
5. Love And Forgiveness
6. Newspeak
7. Sexy
8. Leonard Peltier
9. Liberation Theology
10. Discipline



             



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