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Chris DE BURGH - A Better World (2016)
Par GEGERS le 22 Octobre 2016          Consultée 1320 fois

Le MEAT LOAF du folk-rock britannique est de retour. En effet, à la manière du "pain de viande", ce bon Chris DE BURGH propose à intervalles réguliers peu ou prou le même album, porté par un même enthousiasme juvénile et des compositions grandiloquentes, noyées sous une couche de théâtralité plus ou moins supportable. Si, à la différence du rocker américain, ce bon Chris a conservé toute sa superbe vocale, force est de reconnaître que ses dernières réalisations, par ailleurs essentiellement constituées de reprises, ne nous ont pas vraiment emballés.

Ce nouvel album n'est pas non plus bouleversant. Sa pochette, qui se pose en référence directe à celle de l'album Into The Light, réalisation majeure de l'artiste qui contient notamment le tube "Lady In Red", laisse penser à un retour vers le futur pour l'artiste britannique, qui ne tarde pas à confirmer cette impression en balançant d'entrée l'énergique "Bethlehem", qui évoque l'univers plus rock de ses quatre premiers opus studio. Les guitares, certes peu mordantes, se font en effet plus enlevées que sur les réalisations récentes du bonhomme et laissent espérer un album un peu moins lénifiant que les précédents. Il n'en est rien. Si "Hold On", avec sa guitare slide et sa rythmique rock énergique, s'inscrit dans cette même veine, la majorité des morceaux évoluent dans des eaux folk-rock bien plus calmes, voire lénifiantes diront certains, et alternent entre sympathiques réussites et morceaux superflus.

Entre sensibilité et sensiblerie il n'y a qu'un pas, une frontière tenue que Chris DE BURGH s'évertue à franchir tout au long de ces 15 titres (17 dans sa version deluxe) qui marient le meilleur et le pire. "The Land of the free", avec son violon celtisant, se fait une ballade acoustique de grande qualité, une sing-along song qui permet au chanteur de faire montre de ses capacités vocales encore intactes. De même, "The Open Door", qui met en avant le piano et une flûte légère, se transforme après un premier couplet calme en un titre épique qui permet à l'artiste de faire montre de son grand talent de conteur (il est ici question d'honneur et de piraterie), et la théâtralité de ce morceau évoque l'album Moonfleet. Le solennel "Chain of Command", titre folk-rock de grande classe, vient clôre la liste des sympathiques réussites de ce vingt et unième opus.

A côté de cela, certains titres sonnent comme de mauvais jingles ("Falling Rain", avec ses accords de guitare façon Bruce Springsteen du pauvre, pourrait illustrer une publicité pour des saucisses à la sciure) et font pouffer d'ennui (moi-même, je ne savais pas que cela était possible avant d'écouter cet album). "Les thèmes centraux de ces nouveaux morceaux sont, nous dit le dossier de presse, "l'amour, la guerre, le passé, le futur, la religion, l'égalité et la paix dans le monde." Sans blague, Chris DE BURGH traiterait donc les mêmes thèmes que 95% de ses camarades artistes ? En voulant se faire universel, le chanteur s'adresse surtout et avant tout à une cohorte (toujours conséquente mais vieillissante) de fans qui acceptent sans broncher que la musique de leur idole soit tout de même empreinte d'une vacuité parfois désespérante. "Once In a Limetime", que des cuivres ostensibles veulent transformer en une sympathique bleuette caribéenne, en devient presque gênante, et évoque le ratage "Bula Quo" des Status Quo. "Confession", niaiserie d'amoureux éconduit, est désespérante et se fait si éloignée de la classe de "Into the Light" qu'on se demande comment le chanteur a pu juger opportun de mettre en relation ce nouvel album avec son prédécesseur de 30 ans.

Comme d'habitude donc. Mais pourquoi s'évertuer à rédiger des bafouilles sur les sorties de Chris DE BURGH me direz-vous, puisque visiblement elles ne me semblent pas de qualité. Tout simplement parce que, pour le patrimoine musical de l'artiste, et par la présence de quelques titres inspirés et savamment construits, ce nouvel album mérite qu'on lui accorde une oreille attentive, tout en conservant une certaine distance. Pompeux et inégal, le résultat ne représente en rien le savoir-faire passé de l'artiste. Pris individuellement, certains titres valent tout de même le détour. Les plus indulgents pourront donc peut-être y trouver leur compte.

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1. Hope In The Human Heart
2. Bethlehem
3. Once In A Lifetime
4. The Open Door
5. Heart And Soul
6. Chain Of Command
7. Confession
8. Homeland
9. Cry No More
10. Shipboard Romance
11. Falling Rain
12. All For Love
13. Hold On (i'm On My Way)
14. The Land Of The Free
15. The Soldier



             



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