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KRAUTROCK/EXPERIMENTAL  |  STUDIO

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2021 Bright Green Field
2023 O Monolith
2025 Cowards

SQUID - Cowards (2025)
Par K-ZEN le 4 Mai 2025          Consultée 294 fois

Ah, les grands méchants immortalisés sur pellicule !

Le Joker affrontant le sombre Batman imaginé par Nolan, Don Vito Corleone, le mystérieux John Doe (Seven), Scorpio se mesurant à l’implacable Inspecteur Harry ou Thulsa Doom à Conan le Barbare et arborant lors de cette occasion des faux-airs freudiens de Dark Vador, Gian Maria Volonté prêtant ses traits au psychotique Indien (Et pour Quelques Dollars de Plus) ou Angelo dans Touchez pas au Grisbi, premier rôle d’un alors tout jeune Lino Ventura. Autant de personnages cruels et emblématiques qu’il nous plaît à exécrer avec adoration ou aduler avec détestation, coincés dans le sentiment malsain de vivre la méchanceté par procuration. Ainsi, on peut se dire que le cinéma a remplacé les Jeux du Cirque antiques ou les exécutions publiques pas si lointaines, les livres seuls atteignant rapidement une certaine limite à étancher cette soif inextinguible de sang et de sueur d’un homme récupérant pour un temps sa condition animale.

On constate néanmoins souvent un manichéisme indéniable, chacun de ces anti-héros se voyant confronté à un double dont l’angélisme n’est parfois pas si évident contre lequel il perd fréquemment la partie bien que cela ne soit pas toujours systématique ! Rien d’illogique quand les œuvres en question s’avèrent être des westerns ou leurs homologues urbains polars échafaudant des duels entre personnages dominants. Peut-être est-ce ici le message à interpréter derrière cette mystérieuse jaquette, une dualité typique matérialisée via des mains féminines se risquant à exposer le dangereux dard d’un scorpion toutefois amputé du reste de son corps. La perte de l’une des parties de son organisation défensive renforcera-t-elle le bellicisme de l’arachnide sélectionné ?

Cowards est le troisième album de SQUID, formation réglée telle une pendule anglaise soldant ses comptes artistiques tous les deux ans. Le recueil, plus qu’aux vilains explicitement mentionnés, s’intéresse globalement aux notions de mal, puisant ses thèmes lyriques autant au cœur de livres atypiques que dans les voyages ayant mené à leur lecture. C’est ainsi que "Crispy Skin" ouvre les hostilités en traitant de cannibalisme, ses inaugurales notes sonnant comme un hommage à peine déguisé aux WHO et à l’inoubliable "Baba O’Riley".

Armée d’une construction alambiquée et d’un break post-rock, la chanson acte l’éloignement qu’on imagine définitif des contrées post-punk ayant vu naître SQUID – même si le précédent disque O Monolith avait singulièrement initié le mouvement – en faveur de climats plus intellectuels et incertains dignes de RADIOHEAD cependant toujours charpentés de basses impressionnantes. La voix du batteur Ollie JUDGE réduit drastiquement ses envolées au profit d’humeurs introverties, notamment sur un étrange "Showtime !" où son chuchotis à la Robert DEL NAJA agrémente une pièce étrange devant autant à DEVO qu’au krautrock et conjuguant l’aspect synthétique d’une bande-son de jeu vidéo à des guitares planantes très PINK FLOYD.

La section rythmique, déjà solide, se pare en outre de force vents et cordes, enrichissant le propos jazzy d’un confidentiel "Blood on the Boulders" convoquant soudainement lors d’une indicible montée les visions cauchemardesques des horribles crimes commis par Charles MANSON et sa Family. La superbe première partie de "Fieldworks", typiquement britannique, assigne irrémédiablement le TALK TALK tardif, pièce voyant sa pop lentement se scléroser jusqu’à aboutir sur la mécanique d’horloger de sa seconde phase. Réveil brutal après un mauvais rêve relatant l’agonie d’une majestueuse mante religieuse soumise à la faim vorace de congénères fourmis ?

Le longue-durée "Well Met (Fingers Through the Fence)" élit son ultime domicile dans une chambre dont les meubles baroques forment un couple assez peu commun avec une tapisserie ibérique. Au clavecin nous attend la chanteuse écossaise Clarissa CONNELLY conviée spécialement pour l’occasion, grand final d’un disque continuant de garnir la solide armoire à trophées d’un groupe figurant parmi les signatures les plus atypiques de l’écurie Warp.

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- Louis Borlase
- Ollie Judge
- Arthur Leadbetter
- Laurie Nankivell
- Anton Pearson
- +
- Ruisi Quartet (cordes)
- Zands Duggan (percussions)
- Rosa Brook (chant additionnel)
- Tony Njoku (chant additionnel)
- Clarissa Connelly (chant additionnel)
- Chris Dowding (bugle)


1. Crispy Skin
2. Building 650
3. Blood On The Boulders
4. Fieldworks I
5. Fieldworks Ii
6. Cro-magnon Man
7. Cowards
8. Showtime !
9. Well Met (fingers Through The Fence)



             



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