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CHICAGO - Chicago 18 (1986)
Par ARCHANGEL le 30 Juin 2025          Consultée 372 fois

Comme Peter CETERA a pris ses cliques et ses claques pour voguer vers une carrière solo, CHICAGO perd pied. C’est désormais Bill CHAMPLIN et Jason SCHEFF (fils du bassiste d’Elvis) qui prennent le micro et tentent de nous convaincre que le groupe n’est pas en pleine perte de vitesse sur ce Chicago 18. On ne s’attend évidemment pas à des miracles car depuis que Terry KATH a cassé sa pipe, rien ne va plus.

Des singles "Will You Still Love Me?" et "If She Would Have Been Faithful…" en passant par le titre "I Believe", les deux nouveaux chanteurs en titre nous rabâchent les oreilles avec des ballades AOR qui portent la marque de David FOSTER. Refrains soignés, section de cordes polies, progression quasi inexistante et cette drôle d’impression que n’importe qui aurait pu chanter ça. On est tellement loin de "Beginnings", il y a de quoi verser une larme les amis ! Les synthés de FOSTER prennent de plus en plus de place, en particulier sur l’atroce titre "Nothing’s Gonna Stop Us Now" où les cuivres sont relégués au rang d’éléments décoratifs, planqués derrière les vocalises gênantes de SCHEFF.

Robert LAMM, autrefois pilier vocal du CHICAGO des débuts, est moins présent derrière le micro sur Chicago 18. On l’entend à peine dans "Forever", une chanson où sa voix est encapsulée derrière les impératifs d’un mix stérile. Sur "One More Day", c’est à peine mieux même si le groupe ne s’aventure désormais plus au delà des ballades sans ampleur, et puis il y a "Over And Over" sur lequel LAMM chante avec plus de corps. Il s’agit peut-être du morceau le plus funkisant de l’album même si l’effort retombe très, très vite : les cuivres sont sous-exploités, la batterie manque de naturel et les arrangements tournent en rond.

Dorénavant l’orchestration n’ose plus jamais sortir de ses rails, à l’exception du single "Niagara Falls" qui se paie un bridge plus bizarre qu’intéressant, mais au moins ça essaie vaguement d’échapper à ce flot tiède de claviers préfabriqués. Ce bref écart mis à part, l’ensemble du disque reste dramatiquement lisse, tel que le prouve encore une fois le rock plat de "It’s Alright". Cette fois c’est sûr, il n’y a plus d’espoir, surtout lorsque j’entends CHICAGO revisiter "25 or 6 to 4", dans une version 80’s bodybuildée… Une caricature qui voudrait nous vendre de la nostalgie au kilo, mais que dire ? Le riff légendaire est méconnaissable, l’interprétation est mécanique alors que SCHEFF donne tout ce qu’il a pour copier le style de Peter CETERA. Une hérésie qui tient à peine debout mais il s’en est fallu de peu avant que David FOSTER ne défigure ce hit qu’on aime tant.

Finalement, ce qui me choque le plus dans Chicago 18, ce n’est pas tant la tournure commerciale prévisible que l’effondrement de l’esprit de cohésion. C’est l’absence de collectif et comment - en à peine quelques années - ce qui était un tourbillon créatif a pris la tangente. Il y a encore un peu de voix, mais plus du tout de personnalité. Autrefois, CHICAGO était un collectif d’artistes en fusion plus qu’un groupe, où la pluralité donnait à leurs compositions un véritable souffle. En 1986, CHICAGO est devenu autre chose : un projet, un logo, une marque. D’ailleurs, entre la guitare noyée, le groove sous tranquillisants et les cuivres qui font de la figuration, on croirait parfois entendre des musiciens invités pour un tribute band bien malheureux. Le plus cruel c’est cette impression d’un groupe rejoint par ses propres imitateurs, comme si CHICAGO était désormais peuplé de musiciens qui, plus jeunes, rêvaient de The Chicago Transit Authority, et qui aujourd’hui jouent dans Chicago 18 en figeant le mythe dans un style trop formaté. Mais un mythe figé, c’est un mausolée que plus personne n’a envie de visiter.

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   ARCHANGEL

 
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- Robert Lamm (chant, claviers)
- Bill Champlin (chant, claviers)
- Jason Scheff )chant, Basse)
- Lee Loughnane (trompette)
- James Pankow (trombone)
- Walter Parazaider (saxophone)
- Danny Seraphine (batterie)
- Davis Foster (claviers)
- David Boruff (saxophone)
- Howard Feiten (guitare)
- Michael Landau (guitare)
- Steve Lukather (guitare)


1. Niagara Falls
2. Forever
3. If She Would Have Been Faithful…
4. 25 Or 6 To 4
5. Will You Still Love Me?
6. Over And Over
7. It’s Alright
8. Nothing’s Gonna Stop Us Now
9. I Believe
10. One More Day



             



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