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- Style : The J. Geils Band , Blood, Sweat & Tears, Al Kooper

CHICAGO - Chicago Xxx (2006)
Par ARCHANGEL le 6 Juillet 2025          Consultée 182 fois

Onze ans. C’est le temps qu’il a fallu à CHICAGO pour sortir un nouvel album de compositions originales, l’occasion rêvée de reprendre les rênes. Depuis l’hommage jazzy très réussi Night & Day: Big Band en 1995, il y a eu des tournées, des albums de Noël et des compilations, mais surtout beaucoup de silence créatif. Le monde a changé, le grunge est mort, la pop est devenue robotique, et le rock des années 2000 se cherche entre nostalgie et imitation. Dans ce grand virage de millénaire, CHICAGO revient. Enfin. Mais revient faire quoi, exactement ?

Sorti en 2006, cet album aux allures de come-back aurait pu être un vrai tournant. Eh bien non. Chicago XXX prend tout ce que Night & Day avait tenté de ressusciter et le jette par-dessus bord. Au revoir le jazz, bonjour les clichés : un son formaté pour la radio adulte contemporaine du début des années 2000. Il suffit de prendre comme exemple le titre "Feel" chanté par notre cher Robert Lamm avec une énergie molle. Je n’ai pas dû vérifier deux fois, ni trois, ni quatre, mais cinq (!!!) fois que j’écoutais le bon album. Est-ce bien mon CHICAGO ? Celui de "25 or 6 to 4" ? De "Mississippi Delta City Blues" ? Une vraie question se pose… qu’est-ce que cette bouse ? Non mais sérieusement, vous entendez ça ? Même la version cuivrée du morceau - placée en fin d’album, comme un bonus honteux - ne rattrape rien. Et peu à peu, les instruments à vent sont poussés hors du champ.

Et puis viennent "King Of Might Have Been" et "Caroline", des power ballades aux claviers proprets et aux choeurs lassants. Il n’y a pas d’émotion, uniquement de l’émollient. Qui est Caroline ? Tout le monde s’en tape. Et même si les cuivres pointent le bout de leurs pavillons avec une certaine joie, il n’y a rien à en tirer sinon ce constat accablant : il n’est désormais plus possible de croire à un retour du CHICAGO d’avant. Quant aux titres plus rythmés tels que "Already Gone" et "Where Were You", ils nous donnent un bref espoir qui ne dure que quelques secondes avant de retomber comme des soufflés. Ça manque de nerf et, derrière les vagues riffs de guitares, je n’entends que l’épuisement d’un groupe qui joue depuis trop longtemps à faire semblant d’avoir encore des tripes.

"Come To Me, Do" tente une approche plus groovy mais la basse se contente d’un va-et-vient paresseux. La batterie est compressée au possible; quant aux claviers, ils s’empilent comme des nappes de moquette. Tout est lissé et édulcoré, sans la moindre sueur. Les cuivres ? Cantonnés à deux petits accents à droite et à gauche, comme s’ils avaient peur de déranger. C’est loin d’être mieux avec la progression d’accords et les refrains lourds dignes d’un boys band sur l’abominable "Why Can’t We" avant qu’on ne touche vraiment le fond avec "Love Will Come Back" qui écope de la pire notation pour ma part.

Suivra la chialante "Long Lost Friend", d’une platitude cosmique. Ce slow désincarné ne sert qu’à me souvenir tristement que Terry Kath nous manque plus que jamais. Quand les cuivres essaient de se frayer un chemin sur "90 Degrees And Freezing", c’est pour mieux se faire enfermer dans une production castratrice. Ce titre est symptomatique de l’album tout entier : une idée, un titre prometteur, et puis… rien en fait. Par contre, je dois bien avouer que, même si j’ai râlé, soupiré, cliqué frénétiquement sur suivant à plusieurs reprises et que "Lovin’ Chains" avait très mal commencé, il faut bien reconnaître que ses refrains m’ont un peu eue. Une envolée un peu plus sentie, un élan mélodique qui m’a brièvement sortie de ma torpeur.

Ça ne sauve pas l’album, mais au milieu du désert, on s’accroche à la moindre goutte d’eau car on termine avec le titre blagueur "Better". D’accord, le tempo ronronne un peu et il y a quelques lignes de cuivres à peu près intéressantes mais sans jamais être en pleine lumière, ce qui nous laisse sur un gros sentiment de frustration globale pour cet album qui parvient - je ne sais trop comment - à faire encore pire qu’avant. Pourtant, Chicago XXX aurait pu être au moins une synthèse décente de leur riche passé et le groupe rate une fois de plus une opportunité de se renouveler intelligemment après Night & Day: Big Band. Mais il n’en est rien. Encore un disque conçu par un groupe qui ne sait plus où est sa boussole artistique, ni même s’il doit encore en chercher une. Les cuivres sont planqués. Et Terry Kath ? Il est toujours aussi mort, et ça s’entend.

Note réelle : 1,5

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   ARCHANGEL

 
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- Robert Lamm (chant, claviers, piano)
- Bill Champlin (chant, claviers)
- Jason Scheff (chant, basse)
- Lee Loughnane (trompette)
- James Pankow (trombone)
- Walter Parazaider (saxophone, flûte)
- Tris Imboden (batterie)
- Keith Howland (guitare)


1. Feel (hot Single Mix)
2. King Of Might Have Been
3. Caroline
4. Why Can’t We
5. Love Will Come Back
6. Long Lost Frien
7. 90 Degrees And Freezing
8. Where Were You
9. Already Gone
10. Come To Me, Do
11. Lovin’ Chains
12. Better
13. Feel (horn Section Mix)



             



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