Avec Winds of Change (1978), un nouveau noyau instrumental a fait son entrée chez Alec R. COSTANDINOS, avec en tête le batteur André CECCARELLI, déjà installé sur la scène jazz française, accompagné du guitariste Jean-Claude Chavanat, du claviériste Bernard Arcadio et du bassiste Tony BONFILS. Ils sont souvent collaboré les uns avec les autres (HUMAN EGG, SYNTHESIS ou encore l’album Ceccarelli de 1977) mais ils n’avaient encore jamais enregistré tous ensemble. Ils réitéreront cette formation à trois reprises l’année suivante, toujours avec Alec R. COSTANDINOS comme producteur: sur la première face de You Must Be Love (1979) (troisième album de LOVE & KISSES) et sur deux albums de leur création, sous le nom de groupe BAD NEWS TRAVELS FAST.

L’album 'solo' d’André CECCARELLI paru en 1977 – je mets des guillemets car c’est une sacrée orgie de guests, parmi lesquels plusieurs ex-MAGMA, dont Jannick TOP qui a écrit un tiers des morceaux –, sans atteindre le niveau d’innovation sonore de WEATHER REPORT, est un bel exemple de jazz-fusion à la française. Avec BAD NEWS TRAVELS FAST, le moins que l’on puisse dire est qu’on ne joue pas dans la même cour. Ah il faut s’y faire, au toboggan à la place du billard. Look Out voit André CECCARELLI et ses acolytes se plier aux normes du Disco, tout en conservant un vague vernis jazzy. Alec R. COSTANDINOS ne compose que "1959 Mysterious Lady" sur ce disque mais laisse planer son ombre sur les ballades violonneuses "Come to Me Babe" (trente secondes de jazz exquis en intro, et puis plus rien) et "Sweet Melody for Me" (intégralement dormitif). Une fois percés ces deux abcès remplis de guimauve (pas pires que la plupart des ballades d’Alec R. COSTANDINOS, cela dit), on peut apprécier le reste de l’album qui consiste en un jazz-funk cuivré d’honnête facture bien que calibré et puissant nous faire amèrement regretter le précédent album. On peut affirmer sans trop se tromper que "1959 Mysterious Lady", "A Sigh" et "Virginia" sont les meilleurs passages du lot. "Good News Travels Faster" commence bien… et s’achève au bout d’une minute. L’influence d’Alec R. COSTANDINOS se ressent également dans les chœurs soul et dans la section de cuivres, dont certains membres figurent parmi ses collaborateurs réguliers (Arthur SIMMS, Madeline BELL, Randy et Michael Brecker, George Young). Quant à Georges RODI, crédité aux synthétiseurs, il semble traverser l’album sans y laisser la moindre trace.

Ce mélange de styles reste tiède et laisse sur sa faim. Mieux vaut écouter Stevie WONDER.

2 ½ sur 5