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The CHAMELEONS - Arctic Moon (2025)
Par RICHARD le 6 Octobre 2025          Consultée 460 fois

S'il est un qualificatif qui semble épouser parfaitement la carrière des CHAMELEONS, c'est bien celui de 'sous-estimé'. En effet, le peu d'albums parus est inversement proportionnel à l'influence laissée dans le monde musical par le quatuor originel. Les trois premiers efforts sortis durant les années 80 et dans une moindre mesure le quatrième lors de sa reformation en 2001 sont une solide source d'inspiration plus ou moins avouée. Plus que le post-punk revival du début de millénaire qui n'a que trop rarement payé sa dette à Burgess et ses compères à l'instar d'un INTERPOL par exemple, c'est naturellement à travers l'underground que les Mancuniens sont nettement plus reconnus. Une fois ce postulat posé, celle ou celui ne connaissant pas ce projet culte peut légitimement se demander les raisons de cette durable affection.
Ce statut d'outsider/loser, pour surprenant qu'il soit, n'est sans doute pas étranger à cette situation. Ce serait pourtant réducteur et faire fi de cette cold wave subtile développée lors de ces courtes années et qui flirte volontiers avec une lumineuse Pop froide des plus attractives. Ce serait également mettre de côté le charisme habité de son leader Mark Burgess qui se nomme dorénavant Vox et qui, à travers des mots en apparence simples, a toujours réussi à décrire de façon pertinente les tourments de l'âme et les affres des relations. Ce serait en dernier lieu minimiser la foi qui a toujours animé ses membres lors de concerts intenses, malgré d'incessants allers-retours au sein du groupe. En 2025, après près d'un quart de siècle de silence discographique, les CHAMS sont de nouveau parmi nous et le moins que l'on puisse dire, c'est que ceci fait vraiment plaisir.


Ces éléments pris en compte, est-ce que le malheureux Arctic Moon vit alors réellement pour lui-même? Pour qui connaît le monde de Vox aka Burgess, les premières écoutes sont relativement surprenantes. La patte CHAMELEONS est présente mais par toutes petites touches distillées ici et là. On est donc face à une évidente évolution. Quoi de plus normal en près de quarante-cinq ans, de changer? Les amoureux cependant des brûlots post-punk ou des belles pièces atmosphériques comme moi en seront assurément pour leurs frais. Un peu hagard, l'auditeur de mon acabit au regard surpris façon loris du Sri Lanka se raccroche au très beau "Saviours Are A Dangerous Thing" sur lequel plane l'addictive mélancolie désespérée d'antan, sur fond de guitares légères et d'appel à demeurer sur ses gardes.
Si l'auditeur primaire des CHAMELEONS ne retrouve pas d'emblée ses marques, il ne peut néanmoins pas blâmer le groupe. Quoi de mieux en effet qu'une nouvelle approche et la possibilité d'enlever ses Charentaises? Oui, oui, je sais, mais encore faut-il que cette option ne rate pas totalement son but. En faisant abstraction du passé et après des écoutes répétées, la sensation qui perdure est celle de se retrouver face à une collection de chansons, certes pas désagréables, mais loin d'être transcendantes. Vox avec son métier et son talent soigne son entrée avec l'introductif "Where Are You ?" et ses guitares conquérantes. Ceci sonne post-punk nouveau siècle comme une façon de rappeler qui est (encore) le patron dans ce domaine, mais la flamme bien nourrie par cette longue attente ne chauffe cependant pas suffisamment.
Il manque comme un souffle qui emporte, une énergie qui vous interpelle. Même si le projet est artistiquement soudé, on a pourtant la nette impression d'entendre un album solo de Burgess comme au début des années 90. Ce sont en effet BOWIE, T.REX, les BEATLES entre autres, c'est-à-dire ses amours musicales qui semblent mener la barque. Avec une Trinité de cet acabit, vous allez me dire qu'il y a de quoi faire et les CHAMELEONS ne s'en privent pas. Les clins d'oeil sont plus ou moins diffus ou appuyés et ceci donne au final un éventail de Pop anglaise. Alors, certes avec des titres comme "Feels Like The End Of The World" ou le bien nommé "David Bowie Takes My Hand" le groupe expose une Pop ample et travaillée avec une belle section de cordes, un piano maussade ("Free Me"), mais il lui manque encore et toujours le petit plus. À l'image de "Magnolia" tout en tempo ralenti qui est un hommage au film, une certaine torpeur prend même place. Les temps changent, les émotions pareillement.


Dans le monde musical, la patience est comme une vertu cardinale. Après un quart de siècle d'attente, la déception est quand même là. Si Arctic Moon n'est pas irrigué par l'urgence du début des années 80 et quoi de plus naturel, les nouveaux territoires sonores explorés ne convainquent pas totalement. Un peu terne, parfois ennuyeux, cet album du retour nous fait comprendre que l'attente raisonnée est parfois peu chèrement payée.

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   RICHARD

 
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- Vox (chant,basse,guitare)
- Reg Smithies (guitare)
- Stephen Rice (guitare)
- Danny Ashberry (piano,claviers,basse,ch?urs)
- Todd Demma (batterie)
- Evi Vine (ch?urs sur magnolia)


1. Where Are You ?
2. Lady Strange
3. Feels Like The End Of The World
4. Free Me
5. Magnolia
6. David Bowie Takes My Hand
7. Saviours Are A Dangerous Thing


             



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