N’y allons pas par quatre chemins, Teenage Dream est un excellent album.

Pas excellent comme un solo inspiré de CLAPTON ou de GILMOUR. Pas non plus excellent comme la voix vibrante de JOPLIN ou comme l’atmosphère inimitable d’un album de RADIOHEAD, ni même excellent comme un riff de SLASH. Cet album est définitivement et ridiculement excellent comme un album de pop.

Nous ne parlons bien sûr pas ici de la pop dans le sens noble que les BEATLES et les BEACH BOYS ont su lui donner (si jamais la pop a un jour eu quoique ce soit de noble), mais de la pop dans son sens le plus « putassier » possible, celle qui assume clairement son ambition commerciale de vendre le plus possible et met de côté la créativité au profit d’un racolage éhonté.

Mais cette pop, c’est aussi celle qui met en avant la simplicité et l’énergie devant la technicité et la virtuosité, celle que l’on veut oublier mais qui traine toujours dans un coin de notre tête, celle que l’on a honte de fredonner sous la douche, celle que tout le monde connait mais que jamais personne n’ose assumer.

Certes la pop que je vous décris ici est sans doute un des genres les plus simplistes et une des formes les plus basses de musique qui soient. Doit-on pour autant lui renier ses qualités et la sacrifier sur l’autel du bon goût ? Faut-il lui cracher dessus en bloc, niant par la même les différences qualitatives d’une oeuvre et d’un artiste à l’autre ?

Cet album est une machine de guerre emplie de tubes efficaces : du plus simpliste (« Peacock ») au plus audacieux (« Circle The Drain ») en passant par des morceaux ouvertement ridicules (« Last Friday Night », « California Gurls »), des ballades convaincantes (« Not Like The Movies », « The One That Got Away »), des morceaux rock (la trop sous-estimée « Hummingbird Heartbeats ») et des hymnes en puissance (« Fireworks », « Teenage Dream »).

Tout ici est calibré pour toucher sa cible, notamment au niveau des arrangements et des paroles (loin d’êtres aussi stupides qu’il n’y paraît). PERRY et ses acolytes piochent dans tous les genres et les mélangent sans aucun scrupule : ici un riff de guitare funky couplé à un solo de saxo, là un beat de R&B couplé à des claviers électro,… Ajoutez à cela la voix et le charme de notre belle américaine qui surprend en parvenant à être convaincante (parfois même touchante) malgré le formatage de la production et… la sauce prend.

Avec Teenage Dream, Katy PERRY touche (presque) à la quintessence de la pop mainstream, de cette variété internationale omniprésente mais que nul n’admet vraiment écouter. Et rien que pour ça, elle mérite un 4/5 que j’assume et revendique complètement.