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PUNK CABARET  |  STUDIO

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2004 1 The Dresden Dolls
 

 The Dresden Dolls - Brechtian Punk Cabaret (1066)

The DRESDEN DOLLS - The Dresden Dolls (2004)
Par DARK BEAGLE le 2 Juin 2020          Consultée 1134 fois

Certains groupes se remarquent plus que d’autres. Les DRESDEN DOLLS auraient pu passer inaperçus, mais le duo aura su se faire remarquer et, quelque part, devenir culte. Il faut dire que ce premier album ne pouvait pas terminer dans les oubliettes du Rock, dans sa dénomination la plus générale. Pourtant il ne faut pas s’attendre à de la guitare, il n’y en a presque pas, les DRESDEN DOLLS c’est juste du piano et de la batterie majoritairement, une alchimie qui peut sembler instable, mais qui dans ce cas précis fonctionne à merveille. Puis il y a ce style étrange par lequel s’est défini le groupe, ce Brechtian Punk Cabaret qui veut tout et rien dire à la fois !

Le duo nous vient de Boston. Derrière les fûts, Brian Viglione. Au clavier et au chant, Amanda Palmer. Cette dernière a créé l’étiquette musicale du groupe avant qu’un critique n’invente un truc avec le mot « Gothique » dedans ; la jeune femme ne manque pas d’humour mais il ne faut pas croire que l’univers de DRESDEN DOLLS est joyeux. Les émotions se télescopent au sein de l’album et l’écouter peut s’avérer bien plus éprouvant qu’il n’y paraît. Amanda Palmer a cherché les oppositions, à marier la brutalité à la fragilité et cela dès le nom du groupe, entre Dresde et les bombardements qui avaient défiguré la ville et la poupée, qui était un des symboles de la cité, pouvant se briser facilement.

Avec leurs looks de marionnettes tristes, les musiciens proposent un album étonnant après… un premier opus live, "A Is For Accident" (un clin d’œil à Sue Grafton ?). C’est sombre, c’est indéniable. Et quand le duo semble évoluer dans la bonne humeur, il ne faut pas se laisser leurrer, la réalité est bien plus noire ("Coin-Operated Boy" et ses paroles assez déprimantes). Tout réside en un équilibre instable qui consiste de passer d’une représentation à l’autre, de donner l’impression de prendre tranquillement le thé avant de se retrouver au cœur d’un squat étrange ("Good Day"/"Girl Anachronism").

Et cela fonctionne très bien. Les DRESDEN DOLLS se créent un univers qui leur est personnel, théâtral à souhait, sans minimalisme et sans être trop grandiloquent, ce qui serait bien entendu le plus gros risque de ce genre d’entreprise. Et les deux musiciens se complètent à merveille. Viglione est monstrueux avec ses baguettes, il est précis, il sait amener du jeu, des cassures et développe un aspect parfois assez frappadingue qui fonctionne à merveille. Palmer, elle, distille des mélodies assez simples aux claviers, entre un esprit cabaret, la comptine, des choses plus mainstream. Puis il y a sa voix. Grave, chaude, envoutante, capable de toucher d’autres sonorités, mais véhiculant les émotions à merveille. Elle est le vecteur des sentiments dépeints dans les paroles, elle donne vie à cette poupée fragile, qu’un rien pourrait briser, si ce n’est cette voix, parfois au bord de la rupture.

Mais c'est quel style finalement ? Est-ce vraiment du Brechtian Punk Cabaret ? Retrouvons-nous l'"Opéra de Quat'Sous" dans la musique des DOLLS ? Retrouvons-nous le phrasé Punk typique ? Le côté Cabaret ? Un peu de tout cela et rien à la fois. Les DRESDEN DOLLS, c'est l'équivalent piano-bar d'un IGGY POP ou la version Rock d'une petite opérette jouée dans un théâtre de quartier. Chacun fera son choix.

Allez, risquez-vous à faire un tour sur le grand huit, à entrer dans cet univers décadent et parfois à la limite du burlesque, qui pourrait chavirer mais qui se tient fermement. Ecoutez religieusement "Half Jack", sautillez sur "Coin-Operated Boy" (mais dans ce cas, ne lisez pas les paroles !) et pleurez sur le long "Truce", qui est peut-être bien le plus bel éclat de génie de cet album, qui s’achève sur cette note mélancolique et qui donne envie d’applaudir à deux mains l’audace et la maestria des deux musiciens et de l’univers baroque qu’ils ont su créer avec intelligence, certes, mais beaucoup avec le cœur. Ce disque est une référence du début des années 2000, la suite sera moins marquante, prisonnière de ce style qui semble avoir déjà été exploité à fond ici.

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   (2 chroniques)



- Amanda Palmer (chant, piano)
- Brian Viglione (batterie, guitare)


1. Good Day
2. Girl Anachronism
3. Missed Me
4. Half Jack
5. 672
6. Coin - Operated Boy
7. Gravity
8. Bad Habit
9. The Perfect Fit
10. The Jeep Song
11. Slide
12. Truce



             



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