Chanteur, compositeur, danseur, juge dans The Voice et acteur à ses heures perdues, USHER termine une résidence à Las Vegas et se voit offrir l’occasion de célébrer ses trente ans de carrière en tant que figure de proue du R&B en performant durant la célèbre mi-temps du Super Bowl en février de cette année. Il en profite aussi pour publier son neuvième album, Coming Home, après une pause de huit ans.

USHER est donc de retour, en duo avec le chanteur Burna BOY sur la chanson éponyme "Coming Home", produite par l’artiste nigérian PHEELZ et plutôt sympa avec son mélange de R&B et d’afrobeat aux sonorités funky. Le single "Good Good" en featuring avec Summer WALKER et 21 SAVAGE n’est justement pas très bon, tout comme "A-Town Girl" où USHER reprend la mélodie de "Uptown Girl".

Evidemment pas tellement meilleures, on a toutes sortes de ballades bien emmerdantes ("Bop", "I Am The Party", "One Of Them Ones", "On The Side" et le single "Kissing Strangers", plus atmosphérique mais pas moins chiante), même si "Risk It All" chanté aux côtés de l’américaine H.E.R. pour la bande originale de La Couleur Pourpre est de bien meilleur goût.

Les arrangements de "Please U", "Luckiest Man" et "Room In A Room" sont un peu plus sophistiqués et ce n’est ni vraiment daté ni novateur, mais ça reste du USHER et, à l’image du chanteur, sa musique ne semble pas tellement vieillir. D’ailleurs il s’essaie même à un remix du titre "Standing Next To You" de l’idol K-pop JUNGKOOK (du groupe BTS). La production du titre pop-dance-électro aux accents funk fait dans l’imposant et USHER a franchement l’air de kiffer. Ca lui va comme un gant et colle à ses vocalises haut de gamme toujours aussi smooth.

Le chanteur de 45 ans persiste un peu dans un registre plus pop sur les titres "Keep On Dancin’" et "I Love U" avant de s’éloigner vers un R&B plus sombre et au rythme plus lent, aux influences hip-hop sur le très bon "Cold Blooded", produit par The-DREAM et Pharrell WILLIAMS. Parmi quelques autres moments sympas du disque, on retient le rythme bien chouette de "Stone Kold Freak", la production intéressante de "Margiela", l’afrobeat du single "Ruin" en duo avec PHEELZ ou encore les cuivres ultra-cool et funky de "Big", qui aurait tout pour devenir un très bon single.

Avec ses vingt titres, Coming Home est un tantinet trop long, surtout dans les moments où on se coltine chialante après chialante, mais que voulez-vous il faut bien un quota minimum de slow jam romantiques sans quoi on serait probablement perdu. Heureusement, le R&B de USHER reste complètement éprouvé, entertainer expérimenté dont le style est toujours aussi minutieux, réussissant à tirer sa note de retour au 3,5.