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LUNEAR - From Above (2024)
Par MARCO STIVELL le 3 Mai 2024          Consultée 410 fois

Quatrième album de LUNEAR (eh oui, déjà, le temps file) et troisième original, même si Gostracks, l'album de reprises qui a précédé, avait sa dose à lui de personnalité tout de même. À un bon rythme et honorable de deux ans séparant chaque parution, le groupe français continue de se faire un nom et à de quoi interpeler amateurs de mélodies, en pop comme en rock progressif.

L'idée est de proposer quelque chose de différent à chaque fois mais qui retienne l'attention. Il serait facile de limiter From Above, une fois sa pochette splendide retournée, à sa structure mikeoldfieldienne des années 80 : un long pavé de plus de vingt minutes et des morceaux plus courts à côté. Sauf qu'il n'y a pas que cela !

Pour commencer, et pour la première fois, nos trois musiciens s'offrent les services d'un ingénieur son qui fait aussi le mastering et, bien que certains soient suffisamment calés sur le plan sonore avec un sens aiguisé du détail, le résultat inédit, forcément, en vaut la chandelle. From Above brille par cette force amplifiée, le travail se savoure au casque de même que sur matériel hi-fi de pointe.

Et puis il y a donc ce monolithe, "In Their Eyes", très travaillé jusque dans sa durée voulue de 25 minutes 25 secondes, chiffre rond, sachant que les autres morceaux ont également droit à cet égard. D'autre faveurs nous attendent en sons, de l'intro tribale au final en maelström groovy et épique, où la guitare tourbillonne en arpège simple, le piano reprenant ses droits tout seul ensuite.

Entre instrumentaux à ambiance remarquable et moments chantés parfois très proches des ballades 70's, voire pour certains arrangements du MARILLION évoque avec FISH, le pavé joue bien son rôle même si certains moments à texte se fondent dans une certaine linéarité. La cohésion du groupe n'en est pas moins forte, claviers comme guitare, guitare comme batterie.

Si le trio LUNEAR peut se sentir fier d'un tel exercice, attendu plus par les fans de prog que de pop mais destiné aux deux, il serait dommage de ne pas considérer la suite avec autant d'enthousiasme. "So Let's Go" est certes plus court (le seul titre à passer sous la barre des cinq minutes), léché avec des parties acoustiques, mais pourquoi lui reprocher ce qu'a, toutes proportions gardées, très bien défendu PINK FLOYD sur son Wish You Were Here ?

Il est amusant de constater que "Cathedral" tient lui aussi quelque chose mais de MARILLION en 1998 au moment de la sortie de l'infortuné Radiation (nul besoin de vous dire quel titre). Quoiqu'il en soit, le début sombre avec nappe et programmations saupoudrées de Mellotron-voix reste magnifique, et ce titre, globalement, donne l'envie d'y croire, de bout en bout.

Enfin, "Nostalgia" clôture en mélancolie noire, avec une bonne cadence rock mordue par une basse metallique survenant là où on s'y attend le moins, entre deux tours de chant étirés sur fond de guitare arpégée. Pour sûr, c'est très pro mais accessible, sensible et beau. Et que dire de ces sifflements de fin qui reprennent la mélodie ?

Quatre titres donc, différents dans leurs structures mais tous reliés irrémédiablement, et pas que d'un point de vue musical. Car qui dit quatre pense aux points cardinaux ou encore, comme ce qui nous intéresse ici, les éléments. Feu pour "In Their Eyes" (l'âtre qui crépite à la fin), air pour "Cathedral", terre pour "So Let's Go" (le bruit de pas à la fin) et "Nostalgia" (l'eau donc) qui se termine par de la pluie, avec aussi son début marqué par des coups sur ce qui semble être une cloche tubulaire grave et qui évoque le monde sous-marin, les tuyaux de navire etc.

Inutile de préciser que tout cela ne fait que renforcer l'attachement à l'œuvre, musicalement solide et pleines de surprises. LUNEAR mérite vraiment qu'on parle de lui, et mieux, qu'on l'écoute par plaisir avec la plus grande attention.

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   MARCO STIVELL

 
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- Jp Benadjer (guitares, basse, chant)
- Paul J No (claviers, chant)
- Sébastien Bournier (batterie, chant)


1. In Their Eyes
2. Cathedral
3. So Let's Go
4. Nostalgia



             



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