Née en 94 à Los Angeles, Phoebe BRIDGERS montre un attrait évident pour la musique dès son plus jeune âge, commence à écrire ses propres chansons et débute la guitare à 11 ans. Elle décide très tôt de poursuivre une carrière musicale, après une adolescence tumultueuse qui façonne son désir d’expression personnelle. Après avoir bossé dans des bars en faisant des petites scènes, la jeune chanteuse de 23 ans sort en 2017 son premier album studio, Stranger In The Alps, établissant BRIDGERS comme l’une des voix les plus prometteuses et intrigantes de la musique indie folk contemporaine.

BRIDGERS ouvre l’album avec "Smoke Signals", une ballade évocatrice douce et veloutée sur laquelle les violons et la guitare injectent une puissance nostalgique bouleversante? tout en délicatesse. C’est que l’auteure-compositrice-interprète a un don pour prendre des images simples en y collant son écriture si particulière? comme sur le single déchirant "Funeral" où les arrangements subtils de guitare acoustique s’étayent de guitare électrique distordue tandis que les paroles mettent en perspective sa propre dépression, sa propre souffrance et les luttes auxquelles elle fait face (Jesus Christ, I’m so blue all the time/And that’s just how I feel/Always have and I always will).

Les compositions délicates oscillent entre sinistre et féérie, humour et mélancolie, comme l’intense morceau "Demi Moore", l’interprétation émouvante de la reprise "It’ll All Work Out" de Tom PETTY ou encore la guitare électrique presque fantômesque de "Chelsea". L’instrumentation est minimaliste sur la mélodie désarmante de "You Missed My Heart" ou sur le très joli duo avec Conor OBERST "Would You Rather".

Le piano est mis plus en avant dans la ballade douce-amère "Georgia" et le single "Killer" que BRIDGERS avait déjà présenté sur l’E.P éponyme en 2014 dans une version acoustique plus minimaliste. Cette nouvelle version, plus sombre et envoûtante offre vraiment les jolies harmonies du refrain alors que la chanteuse analyse sa part d’ombre et questionne ses pensées intrusives.

La guitare folk de "Scott Street" s’accompagne des arrangements subtils de batterie, pile quand BRIDGERS mentionne l’instrument dans les paroles et c’est toujours aussi beau, plein de profondeur (Do you feel ashamed?/When you hear my name?). La connexion émotionnelle est toujours présente sur le single plus rythmé "Motion Sickness" ; entre la guitare, la basse, les percussions groovy et les violons ; l’authenticité de la chanteuse reste palpable (I hate you for what you did/And I miss you like a little kid/I fake it every time, but that’s alright/I can hardly feel anything).

Son ascension rapide, Phoebe BRIDGERS la doit à la beauté mélancolique de ses chansons, son honnêteté brutale et la qualité de son écriture inspirante, qui continuent d’émerveiller un public toujours plus large depuis ses débuts. Avec un album aussi doux que Stranger In The Alps, conquérir le coeur des amateurs de musique devient - comme par magie - une tâche facile.