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2011 Ritual

WHITE LIES - Ritual (2011)
Par MARCO STIVELL le 10 Mai 2011          Consultée 2004 fois

WHITE LIES est un de ces groupes peu plébiscités en France, mais que leur pays natal, l'Angleterre, a su reconnaitre à sa juste valeur dès le départ. Leur premier album To Lose my Life... s'est imposé dans les meilleures places des charts dès sa sortie en janvier 2009, à forte raison car il reste l'un des meilleurs albums mélangeant rock et musique électronique de cette année. Si le genre est donné dans ce sens, c'est parce que WHITE LIES est à la base un groupe rock qui a rajouté des synthés à sa musique.

Avec leur petit nouveau Ritual, le groupe confirme amplement le succès d'un tel mariage, qui parvient à surprendre toujours bien qu'ils soient loin d'être les premiers à le pratiquer. En fait, WHITE LIES rappelle fortement Depeche Mode, jusque dans la voix de son chanteur Harry McVeigh qui possède le même timbre solennel (et la même intensité) que celle de Dave Gahan. En fait, outre cet aspect, si la musique de WHITE LIES conserve bel et bien le rock électro de Depeche Mode, elle ajoute aussi une froideur sombre que l'on retrouve plutôt du côté de Joy Division. Tout un programme, et non des moindres.

C'est d'ailleurs avec une certaine aisance que l'on se dit qu'une bonne poignée des titres de ce Ritual pourraient devenir des tubes qui ne sauraient faire rougir les meilleurs d'un Violator ou d'un Music for the Masses. "Is Love", "Strangers", "Bigger than us" (soit tout le début), "The Power and the Glory" ont tout de hits en puissance, que seul un pessimisme maladif retranscrit sur la pochette et jusque dans la voix de Harry McVeigh vient tirer du côté obscur de la Force. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien si je fais un clin d'oeil à un chef-d'oeuvre de la science-fiction, tout l'univers de WHITE LIES l'évoque de près ou de loin, à cause de l'emploi de tous ces synthés et effets machinaux, y compris dans ces tubes en puissance. C'est ainsi que commence "Is Love", avant que n'arrivent une fausse mandoline et la voix. Puis rentrent un son de grosse caisse lourd et un son électro-rock puissant. Ce n'est pas le même constat pour toutes les chansons, mais beaucoup conjuguent à loisir (si l'on peut dire) ce gros son rock avec des effets froids et vibrants (bourdonnements et "cristallisations" sur "Bigger than us"), ainsi qu'une voix torturée. Les trois premières chansons prouvent à quel point WHITE LIES soigne le final de ses chansons, y incorporant parfois un lyrisme inédit. Quant à "The Power & the Glory", le groupe choisit de nous asséner son refrain dès le début de la chanson. Les choses semblent (et semblent seulement) se corser lorsque le synthé rentre, en fait c'est juste pour nous confirmer le côté cold-wave du morceau. En 2011, force est de constater que c'est une recette qui marche toujours, et même chez des "nouveaux" groupes. Le titre a des allures de hit certes typé et marqué par une époque, mais qui fonctionnerait bien encore aujourd'hui. Il ne redevient un peu plus actuel que sur le final.

A propos de "Peace & Quiet", le titre et l'intro suffisent à nous donner l'impression d'un morceau plus doux, pour ne pas dire reposant. Le tout est dominé par les synthés. McVeigh chante encore le tout de sa voix à la fois solennelle et hypnotique. Mais même au moment du refrain où les guitares se font plus présentes, le titre reste plus "léger". La sombriété froide empêche toujours cependant de se sentir en paix et sécurité comme on veut bien nous le suggérer. Le dernier refrain (instrumental) est plus torturé, et l'arpège de guitare y est somptueux. On en parle peu de ces guitares (ou de la basse) d'ailleurs, mais elles contribuent fortement à la puissance que dégagent des titres comme "Streetlights" (pour le refrain) ou "Bad Love". Sur cette dernière, McVeigh se dédouble pour mieux faire ressortir l'impact des refrains (et aussi varier un peu les idées d'un chant très uniforme au cours du disque), qui ne rechignent pas à offrir quelques dissonnances dûes aux effets. "Holy Ghost" est une chanson plus rythmée, faisant cette fois la part belle aux guitares. McVeigh y est limite menaçant. Sur les refrains d'une grande lourdeur, on a droit à de belles harmonies vocales. L'enchaînement de la dernière partie, toujours plus torturé contribue à faire de ce morceau l'un des points culminants de la musique de WHITE LIES. Quand celle-ci s'arrête, on reste coi. On termine avec "Come Down" et toujours cette voix "malade", plaintive par-dessus une rythmique industrielle froide, mais cette chanson a bien des allures de fin. L'hymne à plusieurs voix de la conclusion est superbe.


Soit un deuxième opus plus que convaincant, dans la droite lignée du premier, peut-être même encore meilleur. Chose difficile à assurer cependant, tant cette musique regorge de ressources et présente suffisamment d'intérêt à tout moment. On ne dénote en tout cas sur Ritual aucun temps mort. Une franche (c'est le cas de le dire) réussite.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Harry Mcveigh (chant, guitares)
- Charles Cave (basse, choeurs)
- Jack Lawrence-brown (batterie)


1. Is Love
2. Strangers
3. Bigger Than Us
4. Peace & Quiet
5. Streetlights
6. Holy Ghost
7. Turn The Bells
8. The Power & The Glory
9. Bad Love
10. Come Down



             



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