Après Robots Après Tout, il a fallu commencer à faire le deuil de l’artiste qu’on adorait tant… La Star Academy, la Vache Qui Rit, le Crédit Agricole et j’en passe, tous se sont emparés du tube (dieu que ce mot est laid) dont on ne donne plus le titre. Encore que pour que l’expression « s’emparer » soit viable, il faut que la cible soit non consentante, ce qui n’était pas le cas. Les plus optimistes pouvaient espérer seulement un écart de conduite, un canular poussé à l’extrême. L’album suivant allait être décisif. Il allait permettre de replacer Robots Après Tout à sa juste valeur. Ensuite, de déterminer s’il fallait abandonner ce monsieur. Vous savez, il arrive un moment à un artiste touche dans votre cœur un point de non retour, où on se dit bon là, stop, c’est fini fini fini, je n’achèterai plus un seul disque car à présent il ne fait que de la merde. Ce sentiment fait mal, car il s’applique à des artistes qui nous tiennent à cœur, que l’on suit avec bonheur depuis plusieurs années, mais pour qui on ne ressent plus la même chose. Un mécanisme proche d’une rupture amoureuse en somme.

Dominique Lévy-Chédeville explique qu’une rupture amoureuse est un long processus à plusieurs étapes : le choc, la dénégation, la haine, la reconnaissance de la douleur, l’adaptation et le passage à autre chose. Personnellement, je pense en être à la fin de l’étape dénégation et être en train d’entamer ma phase « haine ».

Première réflexion à se faire : KATERINE voulait faire parler de lui, il a réussi. Deuxième réflexion, un artiste qui veut faire parler de lui est-il encore un artiste ? C’est triste à dire mais KATERINE semble avoir succombé aux sirènes de la célébritude, pire, celles de la peoplitude. Car comment envisager autrement cet album que de la facilité faussement géniale ? « Poulet n°728120 » était débile mais/et admirablement drôle tout autant qu’émouvante, après tout. Répéter ad libitum « J’me sens bien j’me sens mal », réciter l’alphabet à l’endroit à l’envers, ou encore reprendre la mélodie de fermeture de windows c’est du foutage de gueule. Et qu’on ne vienne pas chercher du génie où il n’y en a pas en prétendant que KATERINE est un néo fainéant dont le génie est de s’assumer à fond ou je ne sais quelle autre théorie fumeuse…

Deux choses à sauver ceci dit. La pochette, elle, pour le coup presque géniale, et les arrangements, qui auraient pu faire un bel album sans ces paroles débilisantes, pauvres, pathétiques, minables, décevantes.

Quand je pense à tous ces benêts qui vont s’écrier « J’adooooooore ! »……..