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1985 Easy Pieces
1987 Mainstream

Lloyd COLE AND THE COMMOTIONS - Mainstream (1987)
Par K-ZEN le 12 Mai 2025          Consultée 250 fois

Difficile à cerner ce Lloyd COLE. Et ce n’est pas mon inaugural contact avec Rattlesnakes qui dira le contraire, aussi peu amène à mon égard qu’une venimeuse morsure de crotale (chronique à venir, assez rapidement, j’imagine, lorsque j’aurai apprivoisé la bête…)

Où donc se perd le regard acier qu’arbore le chanteur britannique, faiblement planqué derrière ce qui pourrait être un rideau faisant peser une ombre sur le côté droit de son visage ? À la surface de cette étendue d’eau lointaine dans laquelle se découpe les têtes d’un Phil COLLINS aux cheveux se raréfiant progressivement, manifestation concrète de problèmes d’égocentrisme d’un artiste aimant à fourrer sa trombine sur tous ses disques ?… Un procès lapidaire et gratuit, non seulement vis-à-vis de l’ancien batteur de GENESIS mais surtout de COLE, d’autant qu’on peut voir d’autres clichés à l’intérieur du livret accompagnant Mainstream excepté Blair COWAN seulement cité via une brève dédicace.

À la publication de cet album, le claviériste avait en effet déjà quitté les COMMOTIONS, collectif grandement fragmenté par l’enregistrement difficile d’un successeur à un Easy Pieces ayant tenté sans succès d’octroyer un son pop plus prégnant à son propos. Les producteurs envisagés pour la suite provoqueront des atermoiements successifs qui engloutiront la vision d’un groupe voulant réaxer les prochaines chansons vers un rock puissant, Stewart COPELAND ne participant qu’à l’enregistrement de la seule "Hey Rusty", superbe blues atmosphérique dont les échos de guitare ne sont pas sans rappeler U2.

Mainstream, l’intitulé finalement choisi est-il ainsi un bilan ironique dressé concernant l’échec de son voisin discographique précédent immédiat ? Peu raccord avec ce qu’il dénote de prime abord, le recueil témoigne d’une écriture bien plus introvertie, à l’instar de la pièce éponyme créant une impression trouble de noyade autant propre que figurée, qu’un tiers narrateur tente malgré tout de combattre (Tout ce que tu dois faire c’est nager). "These Days", minimaliste duo clavier/voix, se chargera de clôturer l’aventure COMMOTIONS non sans une aigreur certaine, une parenthèse enchantée dont les acteurs sentaient qu’elle était arrivée à son terme naturel.

Avant cela, Lloyd a cependant pu exposer encore quelques perles qu’il gardait secrètement cachées dans son sac, tel cet impensable tube au refrain imparable exposé d’entrée entre pop jangle et aspect bondissant presque funk, chanson croquant simplement un toxicomane et qui sera judicieusement choisie en tant que premier single. Le suivant "Jennifer She Said" sera aussi immédiat, invoquant plus que jamais les SMITHS. "Sean Penn Blues", s’inspirant d’un incident vécu par l’acteur américain lors d’une lecture de poésie publique, s’invite sur un terrain rockabilly, alimenté d’un riff tranchant et d’éclats d’harmonica.

"Big Snake" est incontestablement le morceau de bravoure de Mainstream, ovni dont la musique est due au producteur Ian Stanley arrosée de la généreuse trompette d’un Jon HASSELL non mentionné au sein des crédits. La pièce engage un émouvant voyage asiatique aux confins de jazz vaguement lounge et world music, préfigurant efficacement les pérégrinations passionnantes d’un Joe STRUMMER par exemple. Pour tous les amateurs de bande dessinée et des adaptations animées associées, ce ne sont des notes nullement inconnues, elles résonnaient délicatement dans un vestibule de la banlieue shangaïenne pendant que notre reporter rouquin préféré attendait le retour d’un illustre professeur qui ne se produirait jamais. Ces songes musicaux comme émanant de la contemplation du calme paysage montagneux fixé au mur seulement troublé par les vapeurs délicates d’un thé au jasmin se dissiperaient cependant rapidement au profit d’évènements dramatiques.

On trouve des serpents y compris au Japon. Nommés habus, leurs cadavres agrémentent certaines bouteilles de saké aux vertus apparemment aphrodisiaques.

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- Lloyd Cole (chant)
- Neil Clark (guitare)
- Blair Cowan (claviers)
- Lawrence Donnegan (basse)
- Stephen Irvine (batterie)


1. My Bag
2. From The Hip
3. 29
4. Mainstream
5. Jennifer She Said
6. Mister Malcontent
7. Sean Penn Blues
8. Big Snake
9. Hey Rusty
10. These Days



             



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