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ROCK  |  REMIX/ARRANG.

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ALBUMS STUDIO

1978 3 Dire Straits
1979 2 Communiqué
1980 1 Making Movies
1982 1 Love Over Gold
1985 3 Brothers In Arms
1991 1 On Every Street

REMIX/ARRANG.

2025 Brothers In Arms (40th Anniver...

ALBUMS LIVE

1984 1 Alchemy
1993 On The Night

COMPILATIONS

1988 2 Money For Nothing
 

- Membre : Mark Knopfler , David Knopfler
- Style + Membre : John Illsley

DIRE STRAITS - Brothers In Arms (40th Anniversary Edition) (2025)
Par MARCO STIVELL le 2 Juin 2025          Consultée 1266 fois

Quarante ans, Brothers in Arms a quarante ans. Il s'en est fait, des albums musicaux qui ont créé l'évènement sans précédent, des que l'on considère comme figurant 'parmi les meilleurs de tous les temps'. Celui-ci toutefois, en plus d'être dans ces deux catégories, iconoclaste tout en figurant parmi les best-sellers, a également servi à vendre aussi bien des disques que des chaînes hi-fi. C'était une époque où l'on considérait encore que l'oeuvre musicale méritait qu'on lui adjoigne son support physique commercial – imaginez qu'on ait perdu aussi vite le contact du livre avec ses pages et sa reliure, c'est pareil - , ainsi qu'une manière de l'écouter digne de ce nom – même dans la voiture, le lecteur disques reste pour certains la seule option d'achat sine qua non, mais cela a disparu -, chose à laquelle jamais le combo smartphone-enceinte Bluetooth n'appartiendront. Et il n'y a pas de 'ok boomer' qui tienne, foi d'un témoin de la dernière génération qui a pu être biberonnée sans ordinateur.

Ceci dit, on a beau parler d'Internet et des nouvelles technologies discutables, mais dame Nature n'a jamais attendu l'être humain pour évoluer en mal – répondez toujours cela à ceux qui causent des migraines en la décrivant parfaite, au détriment de leur propre espèce. Il y a de nombreuses années maintenant que la petite île antillaise de Montserrat, devenue 'Pompéi des Caraïbes', n'est plus guère habitable dans sa capitale Plymouth ni même le reste de sa partie méridionale suite aux éruptions en 1995 et 97 du volcan de la Soufrière. Avant cela, en 1989, un ouragan avait déjà causé de sacrés dégâts : autrement dit, DIRE STRAITS (et surtout les ROLLING STONES) en ont profité à temps ! C'est le seul point triste évoqué dans l'interview de Paul Sexton, exposée dans le livret et riche en souvenirs bon enfant ou émouvants évoqués par Mark Knopfler et John Illsley, les deux piliers du groupe depuis le début jusqu'à la fin, réunis dans un même bureau.

Pour le reste, dans cette édition anniversaire, on apprend plein de choses intéressantes, pour eux-mêmes un peu sur le vif puisque Illsley découvre seulement maintenant, parce que Knopfler en parle enfin, que le titre Brothers in Arms lui a été influencé par son propre père. Celui-ci commentait en effet la guerre aux Falkland/Malouines en 1982 d'une durée de deux mois et l'alliance improbable des Soviétiques avec la junte argentine au pouvoir jusqu'alors, mais qui n'aura finalement pas lieu, chose qui a permis aux Britanniques de l'emporter. Le bleu de la pochette de Brothers in Arms, c'est donc aussi celui de l'océan Atlantique sud à des endroits éloignés et pour des raisons différentes, même si l'on retient surtout le ciel superbe de Montserrat. La photographe Deborah Feingold aussi d'ailleurs, qui décrit en interview le plus beau coucher de soleil qu'elle ait jamais vu, en plein face à son objectif, tout comme la dobro/steel guitare National vieux modèle de Knopfler que son assistante lui expose. Dire que cette photo-là n'avait pas du tout été pensée pour être une pochette, c'était un cliché parmi d'autres en attendant que les musiciens soient enfin prêts à tenir la pose !

De même, on apprend que Neil Dorfsman, le sacro-saint producteur/magicien de l'ensemble qui décrit son parcours auprès de Knopfler & co en tant qu'ingé son depuis Making Movies (1980), est allé enregistrer de nuit et tout seul les grillons de "Ride Across the River" sur le volcan dans une clairière paisible, ou qu'il ne voulait pas de "Walk of Life" avec le reste. Mince alors, sur quoi le public américain aurait-il alors pu danser ? "Money for Nothing" ? Ah, là par contre, on apprend que master Mark voulait bien de STING et que ce n'est que le bon hasard qui a fait que celui-ci se trouvait justement à Montserrat en vacances avec sa famille (rappelons qu'une partie du Synchronicity de The POLICE avait été enregistrée là, aux Air studios également) au même moment, qu'un gars de l'équipe l'avait vu faire son footing et c'est comme ça qu'ils l'ont appris. On en apprend donc plus sur le processus de création très 'instantané' d'un morceau mythique, le seul duo (et au sommet) de DIRE STRAITS.

On nous conte que la création des morceaux (et sans démos) a eu lieu d'abord chez Knopfler dans le Wild West End londonien, qu'ils sont allés ensuite au sud de la capitale, dans le Surrey, chez Phil Manzanera, ex-ROXY MUSIC que Guy Fletcher avait intégré pendant la tournée Avalon, avant donc de s'envoler pour la villa antillaise de George Martin (BEATLES) avec une véranda à vue superbe et ses fameux studios Air, même si apparemment les six premières semaines ont été très pluvieuses. Fletcher ! S'il n'y a pas un mot de/sur Alan Clark ou presque, on s'explique toujours aussi mal comment l'autre petit jeunot claviériste de DIRE STRANTS, fraîchement arrivé et bien moins virtuose pourtant, a si bien 'volé' l'influence auprès de Knopfler. En fait, c'est parce que ce dernier avait un Synclavier, pointe du high-tech musical, sans savoir s'en servir, alors que Fletcher, geekounet mieux qu'en herbe, lui s'est très vite dépatouillé avec.

Bref, autant de généralités et de détails, de photos aussi, qui égayent la lecture d'un disque et de sa réalisation sur laquelle on croyait tout connaître. On le réécoute donc, dans une version à peine liftée ; l'un des meilleurs enregistrements/mix/masterings de l'Histoire, qui a servi de disque-test pour du matériel audio avec une publicité tout sauf mensongère, en avait-il vraiment besoin ? Pas certain, même à une époque où tout ce qui marche sonne si propre que le manque de vie de fait ressentir, sans parler de l'audace/qualité musicale. Une batterie peut-être plus percussive par-ci (et vu que c'était Omar Hakim le grand, on ne va pas s'en plaindre), une guitare qui ressort un peu plus par-là, et le tour est joué. Brothers in Arms, avec ses inégalités de style comme peut-être d'inspiration, n'en demeure pas moins cette parenthèse stratosphérique au renom pleinement justifié.

Et cela concernait également sa tournée de près de 300 dates en un an et demi, ultra-triomphale qui, comble de l'ironie, n'avait pas eu droit à son live officiel, contrairement à la précédente et à la suivante ! Vrai de vrai, jusqu'à 2025, le seul bon moyen d'entendre des titres de Brothers in Arms, et encore, ses tubes seulement, c'était le tardif On the Night en 1993, chant du cygne du groupe. Et re-encore, il n'y avait même pas "So Far Away", merveille des merveilles introduisant l'album best-seller. Cela, c'est pour le côté officiel, mais bien sûr, sinon, on avait des bootlegs, avec tout ce que cela comportait de malchance sonore, de roulette si l'on voulait entendre telle chanson méconnue. "One World", par exemple, bien peu jouée sur toutes ces dates, une vraie rareté. Du coup, pour cet anniversaire prestigieux, Mark met la main à la poche et Guy Fletcher supervise la sortie officielle, enfin, d'un live attenant !

Premier hic pour celui qui connaît un peu les bootlegs. Le(s) concert(s) à Wembley Arena, Londres, Royaume-Uni, auxquels d'ailleurs étaient conviés Nils Lofgren (alors dans le E STREET BAND de Bruce SPRINGSTEEN) mais aussi Hank Marvin (The SHADOWS), l'idole de Knopfler, était un vrai grand moment où les versions des chansons de Brothers in Arms ne collaient pas si près des originales. "Money for Nothing" était survitaminé et dans sa meilleure version (même sans STING), "Why Worry" était beaucoup plus grandiose, riche en choeurs de John Illsley/Jack Sonni/Guy Fletcher/Chris White. Même "Walk of Life" avait une touche plus rock'n'roll que cajun et qui lui allait bien. Et puis il y avait l'un des clous de la tournée, "The Man's Too Strong", aussi magique que "So Far Away" accéléré.

Là, outre l'absence de ces deux dernières (sans compter "Your Latest Trick" mais ça c'est leur point commun), on a droit à une date survenue un mois plus tard, le 16 août à San Antonio, Texas, U.S.A. et bien qu'on ne puisse pas faire la fine bouche, l'ensemble est déjà moins spectaculaire, comme mieux marqué par la fatigue, un léger manque d'audace également. Surtout qu'il y a quelques raretés tout de même. "One World", puisqu'on en parlait, avec son rythme plus countryisant que funk cette fois, ponctué par les interventions de flûte et de saxo par Chris White (alto ou ténor, mais sax soprano sur d'autres dates), vraiment chouette. Tout comme "Ride Across the River", plus reggae avec son intro longue telle "Once Upon a Time in the West" sur le live Alchemy (1984), bonne ambiance mais un peu longuette sur dix minutes quand on sent que cela traîne trop. Heureusement, le duel flûte/shakuhachi synthétique à la fin, démentiel, vaut le coup d'oreille !

Loin de ces temps modernes (on le croit du moins), back to the roots, "Wild West End" du premier album vient créer la surprise, la plupart du temps fidèle à ses origines, mais avec sinon l'intro claviers et le final magistral pour remise au goût du jour. Et puis "Sultans of Swing" garde ses dix minutes (ah, ce tourbillon sax-guitare étendu) comme bonne part des autres titres ici, "Romeo and Juliet" qui les atteint (avec Chris White trop 'appuyé' ; on comprend qu'ils aient ensuite ralenti le tempo sur la dernière tournée !), sans parler de "Tunnel of Love" qui double et frôle les vingt, mais c'est parce qu'il y a la présentation des musiciens. Et puis quelle élégance avec ces allées-venues musicales, Mark qui citerait même "Don't Let Me Be Misunderstood" version ANIMALS au moment de l'intro.

Par ces longueurs, le Live à San Antonio n'est pas loin de la fièvre d'Alchemy, avec également des redites peu utiles ("Two Young Lovers" moins flamboyant, "Solid Rock" toujours too much et moins bon qu'à Wembley), d'autres plutôt convaincantes comme "Expresso Love" et son sax springsteenien qui annonce déjà ce qu'il fera sur "Romeo and Juliet" en plus vif, de très bons coeurs à la fin et un Terry Williams qui martèle comme il sait. D'ailleurs, sa batterie triggée au début de "Solid Rock" est un des ajouts superflus là par contre, au contraire des effets cosmiques du brillant Jack Sonni (unique Américain de la bande) sur "Private Investigations". Et ses accords sur la fin de "Brothers in Arms", bien la seule à être toujours aussi poignante et qualitative, n'importe le contexte ou le concert, rah ! On dénombre quelques sons cheap (le saxo synthé de "Going Home" avant l'intervention du vrai, comme un cheveu sur la soupe eu égard aux claviers celtiques majestueux, et la guitare), mais sinon, malgré les imperfections, cela a été une pu**** de tournée et qui valait bien qu'à défaut d'y être, on l'entende. Officiellement.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Mark Knopfler (chant, guitares)
- John Illsley (basse, choeurs)
- Alan Clark (claviers lead)
- Guy Fletcher (claviers, choeurs)
- Terry Williams (batterie, percussions)
- Chris White (saxophones, flûte, percussions, choeurs)
- Jack Sonni (guitares, choeurs)


- disc 1 - Brothers In Arms
1. So Far Away
2. Money For Nothing
3. Walk Of Life
4. Your Latest Trick
5. Why Worry
6. Ride Across The River
7. The Man's Too Strong
8. One World
9. Brothers In Arms

- disc 2 Et 3 - San Antonio Live In 85
1. Ride Across The River
2. Expresso Love
3. One World
4. Romeo And Juliet
5. Private Investigations
6. Sultans Of Swing
7. Why Worry

1. Walk Of Life
2. Two Young Lovers
3. Money For Nothing
4. Wild West End
5. Tunnel Of Love
6. Brothers In Arms
7. Solid Rock
8. Going Home



             



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