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Van MORRISON - Astral Weeks (1968)
Par K-ZEN le 15 Juillet 2025          Consultée 16 fois

[Embrasse les pieds du maître. Oh ! Et ce, juste après un sommeil sans rêves en compagnie de cette nana attachée en hamac entre deux acropoles… Tiens donc. Coïncidence ou faut-il y voir plus ? Jeu malsain voire tentative de se mettre à la place d’une proie arachnéenne, peut-être un peu des deux].

Michel Solaar ne pleure pas, il est même plutôt enthousiaste. [… Trop cher six euros pour Carré d’As… Tant pis.] Moi, perdu entre deux posts d’un célèbre réseau social d’entreprise, j’avais rien capté, je croyais qu’il parlait du second, de ce bon vieux Van MORRISON et de sa voix rugueuse qu’il vit en live à Juan la Pinède, il y a quelques années déjà. Mais non, il m’encensait ce fou dangereux, méconnaissant le confort que cela apporte à mon égo surdimensionné, à travers la critique, au sens propre comme au figuré, dont je me rendis coupable à propos du dernier COLDPLAY. Était-ce le goût du sang qui l’attirait, tout comme ces centaines de lecteurs affolant les compteurs de vues ? Qu’importe !

Merci Solaar, ainsi que Lester, de m’avoir rappelé à certaines obligations ne pouvant souffrir une attente supplémentaire aussi intolérable que douloureuse. La chronique d’Astral Weeks est en effet celle ouvrant le premier recueil de textes Psychotic Reactions et Autres Carburateurs Flingués du célèbre critique rock Lester Bangs dans lequel je me replongeai avidement assez récemment. Une lecture à la fois encourageante et déprimante, surtout lorsqu’on tente soi-même de composer un texte sur un tel monument musical, souffrant terriblement de la comparaison et cherchant désespérément un angle d’attaque original.

Bangs, en plus de proposer une grille de lecture concernant des textes demeurant toujours obscurs, encense sans réelle réserve Astral Weeks dans son papier, chose qui peut relativement surprendre lorsqu’on connaît ses goûts subversifs, le folk précieux de Van MORRISON ayant peu à voir avec les groupes garage des sixties dont il se fait le porte-parole, typiquement les bruyants COUNT FIVE. Si on tente d’identifier le trait unissant ces deux entités, une réflexion pourrait nous mener à penser que l’aspect authentique et brut serait l’élément recherché, Van parvenant à communiquer des émotions brutes, qu’elles soient positives ou dissonantes. L’amour sincère d’un bouleversant "Beside You" aux accents flamenco ou celui encore plus évident d’un sautillant "The Way Young Lovers Do" cohabitent ainsi avec une mort semblant planer sur un aigre "Slim Slow Slider" presque gêné de prendre congé d’une telle manière. Sans le vouloir, la pièce exprimait sans doute l’ambiance quelque peu glaciale régnant sur le plateau, le chanteur nord-irlandais demeurant apparemment quasi mutique pendant l’inaugurale session qui produira pourtant un titre aussi bucolique que celui intitulant le recueil.

Dès cette inaugurale chanson éponyme, on s’aperçoit d’une tendance lourde du disque : un Van MORRISON assumant un rôle mystique, transmettant les modalités d’accès à ce monde onirique via ces fragments de phrase répétés de façon hypnotique, voire maniaque, d’une voix sans filtre se tortillant à la limite de la justesse, investissant souvent des gouffres béants tel le Tim BUCKLEY tardif s’essayant à la soul, cependant arborant un timbre plus rocailleux. À cet égard, le contraste est parfois saisissant avec des instrumentations feutrées, ornant chambres baroques richement décorées des fenêtres desquelles s’échappent flûtes et cordes dues à Larry FALLON, effluves arrosant généreusement un Belfast plus vrai que nature.

Dans cette collection de titres, "Madame George" brille bien évidemment de mille feux, diamant insurpassable de la session où tout semble être à sa place et rien en superflu. Face à une telle merveille orchestrale, la réaction du corps ne peut être que sévère, recombinant les binaires des tripes en vue de la création d’un équilibre inédit. Ni meilleur ni pire à vrai dire, simplement totalement différent.

Face à une telle myriade d’efforts déployés, Michel Solaar ne peut que s’abandonner et pleurer en silence, malgré ses pieux efforts de résistance, ajoutant Astral Weeks à son patrimoine immatériel et immémorial.

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   K-ZEN

 
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- Van Morrison (chant, guitare)
- Jay Berliner (guitare)
- Richard Davis (contrebasse)
- Connie Kay (batterie)
- John Payne (flûte, saxophone soprano)
- Warren Smith Jr. (percussions, vibraphone)
- Larry Fallon (arrangements de cordes, clavecin)
- Barry Cornfield (guitare)
- +
- Un Flûtiste Inconnu


1. Astral Weeks
2. Beside You
3. Sweet Thing
4. Cyprus Avenue
5. The Way Young Lovers Do
6. Madame George
7. Ballerina
8. Slim Slow Slider



             



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