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- Style : To Rococo Rot, Elektro Guzzi
- Membre : Eiko Ishibashi
 

 Von Spar Bandcamp (44)

VON SPAR - Von Spar (2007)
Par STREETCLEANER le 26 Juillet 2025          Consultée 49 fois

Quel étrange album que ce second album de VON SPAR sorti en 2007 à contre-courant de toute forme de musique à la mode ! Mais n’est-ce pas l’occasion pour le groupe allemand fondé en 2003, et originaire de Cologne, de perpétuer l’héritage musical de leurs célèbres ancêtres, avides de musiques expérimentales et pour certains pionniers de la musique électronique (TANGERINE DREAM, CAN, NEU!, CLUSTER, KRAFTWERK, FAUST, AMON DÜÜL II et tant d’autres moins connus) ? Ce Von Spar est donc, on l’aura compris, un ovni musical. Divisé en deux titres de plus de 22 et 17 minutes, le format long n’arrange rien pour faciliter son accessibilité (pour le commun des auditeurs s’entend).

Le premier titre "Xaxapoya" est le petit bijou de l’album qui justifie à lui seul son achat. Ce premier morceau est lui-même subdivisé en deux parties quasi égales. La première est digne de films d’horreur avec son introduction aux synthés inquiétante aux allures de dark ambient. Mais par la suite le groupe nous invite dans un délire tribal aux percussions, qui va aller crescendo et virer rapidement en polyrythmie. Il est évident que ces accents tribaux puisent leurs origines dans le krautrock, celui de CAN notamment. Les synthés glaciaux et perçants qui accompagnent les percussions, soutenues par des ‘bong’ de grosse caisse, font alors penser à la BO et aux atmosphères des gialli, de Ténèbres pour les synthés, et de Suspiria (par GOBLIN) surtout. J’avais déjà eu l’occasion de noter une certaine proximité entre un passage de Tago Mago ("Aumgn"), le fameux album de CAN de 1971, et la BO de Suspiria (1977) jouée par les Italiens. Les voix que l’on entend dans le background se révèlent être un indice supplémentaire. Comme dans le film de Dario Argento c’est ensuite la folie qui gagne ; une folie furieuse, le chant chamanique de Thomas Mahmoud vire aux vociférations et raclements de gorge hurlés d’un forcené, d’un aliéné, d’un possédé qu’on tenterait - avec mal - de contenir dans sa camisole de force. Comme si ces synthés de la peur ne suffisaient pas, la guitare ajoute une dimension psychédélique, nous portant un nouveau coup d’altération mentale. Les voix qui chuchotent, baignées d’échos, nous replongent dans ce décor d’école de danse maudite, fourmilière du mal de Suspiria. A mi-chemin, changement d’optique ; "Xaxapoya" s’empare des séquenceurs de TANGERINE DREAM et sa section rythmique vire ‘motorik’. Une section rythmique efficace et qui a largement fait ses preuves pour jouer des boucles et chanter par-dessus. Mahmoud s’assagit même si son chant, entrecoupé de simili-chœurs old-school aux synthés, n’est pas sans posséder un certain côté revendicatif.

Après cette claque qui nous laisse un peu groggy, le second titre "Dead Voices In The Temple Of Error" fait un peu pâle figure en comparaison. Non pas que cette composition soit mauvaise, absolument pas, mais la baisse d’intensité est flagrante. On reste ici dans la lignée de la musique expérimentale de la fin des années 60 / début 70 tout en restant dans une approche très contemporaine. C’est toutefois un esprit plus post-rock, avec des touches de musique concrète et d’électro-acoustique, qui guide le cheminement porté par un crescendo en pente douce. La rythmique y est clairement downtempo. Sur fond de battements, de voix parlées, de grésillements, la composition dévoile une jolie petite mélodie en fond sonore qui tourne en boucle, rejointe par la section rythmique et des ostinatos léthargiques. Mais le tout va rapidement virer plus abrasif, plus bruitiste, plus fourni en échos. La guitare s’invite en trémolos, la batterie gagne en expressivité, comme les voix. A un peu plus de six minutes de la fin une coupure nette se fait et comme dans le premier titre une césure musicale s’opère : de manière surprenante nous voici en territoire metal avec une section rythmique pesante, digne du doom metal, et sur laquelle Mahmoud adopte une voix qui aurait trouvé toute sa place dans un registre ‘blackened-death metal’. La dernière partie flirte avec le free-jazz et l’indus, encore une surprise.

Si Von Spar ne comporte que deux titres pour 40 minutes, on peut considérer en réalité que l’on fait face à 4, voire 5 approches musicales différentes. On ne va pas se mentir : l’album est déséquilibré entre les deux titres. Le petit joyau de l’album c’est bien ce "Xaxapoya" de plus de 22 minutes, une composition bien galvanisante. Sans être inintéressant "Dead Voices In The Temple Of Error" a du mal à soutenir la comparaison. La note parlera en conséquence : 3.5/5.

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- Sebastian Blume (synthés)
- Jan Philipp Janzen (batterie)
- Christopher Marquez (basse, ordinateurs)
- Phillip Tielsch (guitare)
- Thomas Mahmoud (voix, chant)


1. Xaxapoya
2. Dead Voices In The Temple Of Error



             



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