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2015 Badlands
2024 The Great Impersonator

HALSEY - The Great Impersonator (2024)
Par ARCHANGEL le 16 Novembre 2024          Consultée 840 fois

Depuis la sortie de son dernier disque en 2021, la vie de la chanteuse américaine HALSEY n’a pas été de tout repos : la naissance de son fils et ses nombreux diagnostics médicaux (endométriose, trouble bipolaire, lupus - maladie surnommée « the great imitator » dans le milieu médical), des événements qui ont transformé sa vie et qui influencent lourdement les thèmes de son cinquième album, The Great Impersonator, sorti en 2024 et qu’elle annonce comme étant son dernier puisqu’elle s’imagine bientôt mourir… Pensé comme un hommage aux artistes qui ont inspiré sa carrière, elle se transforme pour la promo du projet ; Kate BUSH, CHER, AALIYAH, Bruce SPRINGSTEEN ou encore Amy LEE de EVANESCENCE, rien ne se perd dans les décennies qui ont précédé HALSEY.

L’ambiance de chaque chanson est directement insufflée par un artiste en particulier, que ce soit sur le single "Ego" avec ses sonorités pop-rock 90’s ou lorsqu’elle parle de son fils sur le titre intimiste "I Believe In Magic". Pourtant, on ne devine pas forcément le pourquoi du comment des artistes sélectionnés par HALSEY mais finalement qu’importe le processus créatif tant que le résultat est là.

Sous l’image et les icônes, The Great Impersonator est un album d’une lourdeur terrible. Les souffrances de la chanteuse de 30 ans se ressentent, quand elle se souvient de son désir d’attention dans le timide "Letter To God (1974)", sur le morceau "Letter To God (1983)" enregistré pour mimiquer un concert ou sur la jolie mélodie aérienne de "Letter To God (1998)". Je n’accroche pas tellement aux chansons inspirées par la country, du rythme poppy sur "Panic Attack" à la vibe 80’s de "Hometown", inspirées respectivement par Stevie NICKS et Dolly PARTON.

Le single "I Never Loved You" est une petite ballade rythmée assez passe-partout et l’atmosphère ambiant-pop de "Hurt Feelings" permet à HALSEY de revenir sur ses traumas d’enfance et sa relation avec son père (And in a few years I will leave, but I’ll perpetually believe/That any man who says he loves me is hiding something up his sleeve). Les idées sont bonnes et l’extériorisation est en pleine marche mais musicalement ça pèche un peu par moment. Je reviens encore à ce constat en écoutant le single "Lucky", forcément inspiré de Britney SPEARS puisqu’elle y reprend le fameux refrain de la petite fiancée de l’Amérique et y aborde les effets de la célébrité et de la maladie (I shaved my head four times because I wanted to/And then I did it one more time ‘cause I got sick).

HALSEY raconte encore la dissociation sur le titre planant mais un peu chiant "Only Living Girl In LA", inspiré par Marilyn Monroe (This thing I love has grown demanding and obsessive/And it wants more than I can give). Alors oui, d’une manière générale la majorité des chansons sont douces, de quoi contrebalancer leur contenu. HALSEY a la voix facile, simple, rauque, brute. Il faut aimer, mais son chant est toujours habité d’une sensibilité palpable, comme sur la ballade acoustique folk "The End" (Every couple of years now, a doctor says I’m sick/Pulls out a brand new bag of tricks and then they lay it on me).

Heureusement, il y a tout de même quelques bonnes surprises. Tout d’abord, "Dog Years" avec son ambiance énergique, sombre et perchée tout en étant un peu grunge. PJ HARVEY est derrière l’inspiration puisée pour ce titre franchement bien ficelé pour aborder cette question de la mort qui revient régulièrement. On a aussi droit à quatre chansons qui sortent du lot sur la deuxième moitié de l’album : un peu flippant par moment, intense de bout en bout, "Darwinism" rend hommage à BOWIE dans un ensemble vraiment cool qui ne ressemble à rien d’autre.

Le single "Lonely Is The Muse" nous ramène un peu à l’univers dark d’EVANESCENCE, le son est plus que mainstream mais ça passe sans problème et ça change un peu de l’ambiance calme du reste du projet. "Arsonist" est inspiré par Fiona APPLE et son ambiance trip-hop en fait un morceau particulier, dur mais à ne pas manquer (You built a small container to keep all of me confined/I am water, I am shapeless, I am fluid, I’m divine/Somebody will love me for the way that I’m designed/Devastation, creation intertwined).

On retourne à davantage d’instrumentations tristounettes, comme sur la très belle ballade au piano "Life Of The Spider (Draft)" que HALSEY lie à Tori AMOS, le titre le plus dévastateur de tout l’album. La poésie d’HALSEY est déprimante, oppressante parfois mais c’est beau, à l’image de la vie. Finalement, la chanteuse met fin au projet avec la chanson titre "The Great Impersonator" en revenant une fois de plus à sa santé mentale en s’inspirant cette fois de BJÖRK (I promise that I’m fine/But then I redesign/And put myself together like some little Frankenstein).

Les influences de HALSEY sont diverses et ne sont pas toujours identifiables mais quelle importance après tout ? Dans le fond, elle reste une voix aux multiples facettes pour sa génération, une chanteuse atypique en quête d’elle-même et c’est exactement ça qui est représenté ici. Entre maladies chroniques, instruments acoustiques et quelques moments pop, il y a surtout une écriture terriblement vulnérable et vraie. Pas fan de la chanteuse pour un sou, la gravité du contenu de The Great Impersonator - sans aucun doute son meilleur album - me fait découvrir HALSEY sous un autre jour et je ne peux que vous conseiller d’y prêter une oreille à votre tour.

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   ARCHANGEL

 
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1. Only Living Girl In La
2. Ego
3. Dog Years
4. Letter To God (1974)
5. Panic Attack
6. The End
7. I Believe In Magic
8. Letter To God (1983)
9. Hometown
10. I Never Loved You
11. Darwinism
12. Lonely Is The Muse
13. Arsonist
14. Life Of The Spider (draft)
15. Hurt Feelings
16. Lucky
17. Letter To God (1998)
18. The Great Impersonator



             



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