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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

 Billboard : Say Say Say (973)

Paul MCCARTNEY - Wings At The Speed Of Sound (wings) (1976)
Par MARCO STIVELL le 24 Mai 2025          Consultée 335 fois

Avec Wings At the Speed of Sound, Paul McCARTNEY et ses WINGS sont toujours au faîte de leur carrière, même si cela ne va plus durer au-delà de l'album et de la tournée qui s'ensuit, voire qui le précède ! En effet, dans ce disque, il y a un côté itinérant, car enregistré et réalisé pendant que le groupe est sur la route. En tout cas, il fait ressortir l'unité du couple Macca, de Denny Laine, Jimmy McCulloch et Joe English, et même si on y ressent un peu moins de créativité folle, pour au contraire un peu plus de tournes rythmiques similaires, il a son lot de qualités.

Difficile toutefois de compter vraiment "Silly Love Songs". Paul l'a écrit en pensant à John Lennon et tous les critiques rock qui ont eu tendance à le critiquer pour son habitude d'écrire des chansons d'amour/chialantes forcément niaises, indigentes. Que fait-il alors ? Il en ajoute une couche, plein de dérision, rend la chose encore plus rose bonbon que d'ordinaire, et toc ! Sauf qu'à l'écoute, le morceau est volontairement pénible, avec ses 'i love you' répétés lors des refrains plus qu'entêtants de facto, malgré une excellente ligne de basse, malgré l'inspiration "God Only Knows" des BEACH BOYS – grande favorite de l'ex-BEATLES – au moment des strates vocales du pont qui constitue le meilleur de la chanson. Et c'est un nouveau n°1 aux Etats-Unis pour le plus grand des mélodistes, bien qu'un peu escroc pour le coup ! L'album, véritable best-seller, suivra la même trajectoire.

Après un Venus and Mars superbe, Wings at the Speed of Sound perd un peu en qualité et pas seulement à cause du tube. Les cuivres sont en recrudescence dès le premier titre, "Let 'em In", qui commence de façon bien pépère, un peu trop, comme le début de "Band on the Run" en plus prolongé. Heureusement, on a eu l'annonce carillonnesque de Big Ben au xylophone par Joe English avant toute chose, sa batterie militaire ensuite est tout aussi formidable pendant le thème des piccolos. Le côté nostalgie est agréable sans plus, et le final en fondu nous surprend avec ses deux dernières notes massives à plein volume. Des soupçons de trouvaille, mais la fatigue se fait déjà ressentir.

"She's My Baby" reprend le même rythme pop-blues. Paul joue la carte du chant railleur et traînant, pour un ensemble sucré à son tour mais plutôt efficace. "San Ferry Anne" pousse les cuivres à fond et même à raison de duels entre eux, par opposition aux choeurs angéliques et sur une sorte de country brumeuse. On hésite encore pour savoir si le titre est un hommage à la chanson de music-hall "With Her Head Tucked Underneath Her Arm" (1934) dédiée à la reine Anne Boleyn, seconde épouse du roi Henry VIII et décapitée sur ordre de lui-même, ou alors si c'est une anglicisation de l'expression française 'ça ne fait rien' !

Avec "Warm and Beautiful", Macca conclut l'album comme il sait tant voler le coeur des femmes plus ou moins jeunes, avec sa voix et son piano, sans être seul trop longtemps car des guitares slides à l'unisson le rejoignent, des trombones également. En ce qui le concerne, niveau écriture, interprétation etc., rien toutefois ici ne vaut "Beware My Love", une petite tuerie comme on ne l'espérait plus ici. Débutée par une nappe d'harmonium et un hymne pop hippie sur guitare acoustique assez joyeuse, avec Linda qui ressort bien enfin (trop discrète sur les trois premiers titres), elle évolue ensuite en rock qui tâche, Paul hurlant comme on l'adore aussi, vraiment possédé tout en jouant d'un piano aussi déjanté que le reste de la musique. Une perle furieuse !

En dehors d'un titre ou deux, la force de cet album ne repose pas pour autant sur ses seules épaules, et puisqu'on parlait de Linda, c'est à elle que revient de chanter "Cook of the House", un blues casanier festif où l'épouse porte bien le tablier. Tandis que les choeurs de son honey-honey et des autres gars sonnent très bubblegum, on aime pour le coup la participation du saxophone et de la trompette, le fait que Paul a sorti sa contrebasse du garage Macca pour jouer du walk des familles. Cette récréation est très bienvenue aux côtés des Pauleries plus classiques, et cela concerne aussi les autres membres du groupe qui chantent tous au moins un titre.

Denny Laine a la part du lion avec "The Note You Never Wrote", chanson folk ternaire à l'ambiance étrange et superbe, pleine de fantômes, ainsi que "Time to Hide" qu'il écrit lui-même seul, une pop-soul aux arrangements assez denses et, à son tour, du plus bel effet. On l'y entend même un peu à l'harmonica, et il y a peut-être dans ces morceaux, mieux que jamais, de celui qui, une bonne dizaine d'années plus tôt, faisait partie des MOODY BLUES.

On termine avec deux curiosités, à savoir d'abord "Wino Junko" au doux parfum d'addictions en tous genres, chanté par Jimmy McCulloch (à qui l'on doit le vibrant solo de "Time to Hide") qui a co-écrit le titre avec le batteur Colin Allen, son ex-comparse de STONE THE CROWS et passé chez FOCUS entretemps. Un très bon titre pop-folk rythmé par le piano Fender Rhodes de Macca et tirant sur le déjanté à la fin.

Enfin, "Must Do Something About It", douceur aux couleurs latines que Paul aurait chantée lui-même s'il n'avait entendu Joe English s'y prêter en catimini pendant les répètitions. Un résultat tout à fait convenable, doté d'un petit synthétiseur ondulant. Pas de quoi toutefois élever ce disque au rang de classique, intéressant par bien des égards, ne serait-ce que pour donner de la voix à tout le monde dans le groupe, mais limité question (vraies) victoires de la musique.

Note réelle : 3,25

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   MARCO STIVELL

 
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- Paul Mccartney (chant, basse, guitares, claviers, contrebas)
- Linda Mccartney (chant, claviers, choeurs)
- Denny Laine (chant, guitares, basse, piano, harmonica)
- Jimmy Mcculloch (chant, guitares, basse)
- Joe English (batterie, percussions, chant)
- Tony Dorsey (trombone)
- Thaddeus Richard (saxophone, clarinette, flûte)
- Steve Howard (trompette, bugle)
- Howie Casey (saxophone)
- George Tidwell (trompette)


1. Let 'em In
2. The Note You Never Wrote
3. She's My Baby
4. Beware My Love
5. Wino Junko
6. Silly Love Songs
7. Cook Of The House
8. Time To Hide
9. Must Do Something About It
10. San Ferry Anne
11. Warm And Beautiful



             



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