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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

 Billboard : Say Say Say (973)

Paul MCCARTNEY - Back To The Egg (wings) (1979)
Par MARCO STIVELL le 27 Mai 2025          Consultée 247 fois

Et voilà, ça devait arriver. On n'est pourtant qu'à une année écoulée seulement du sublime London Town, et c'est comme si, en 1979, tout allait de travers. Les WINGS les plus stables (depuis 75) laissent la place à une formation éphémère. Les deux nouveaux arrivants, Steve Holley (batterie) et Laurence Juber (guitare lead), recrutés par Denny Laine, vont tenter d'aider un groupe en fin de vie, même si rien ne paraît au moment où Back to the Egg est confectionné. La pochette est sympathique de la part de nos Anglais (79, année Moonraker) mais le titre a déjà un on-ne-sait-quoi de maladroit et de surfait dans son besoin d'être direct, surtout après l'élégance de l'oeuvre qui précède. Chose terriblement prophétique, déjà en commençant par le nouveau single inédit à succès, "Goodnight Tonight" au printemps 79, disco-rock très Love Boat/La Croisière S'Amuse...

Avec ce septième disque studio des WINGS qui sera aussi le dernier – à se demander s'il n'y aurait pas là une forme de malédiction biblique -, paru chez Parlophone au Royaume-Uni et Columbia (un vrai début de contrat durable) pour les U.S.A. Paul McCARTNEY veut donc revenir à quelque chose de plus mordant, le 'egg'/oeuf en question étant plutôt dur et sentant fort, afin d'offrir une réponse au punk et sà es poussins agités qui saignent le rock, en allant dans le même ton. Sauf que cher Macca, il n'y a pas de plus belle répartie à cette musique de bas-étage (ben oui, comme les sous-sols, 'underground' quoi) qu'un disque comme London Town, à la fois beau, doux, créatif et perçant encore bien dans les classements (en adjoignant le succès faramineux du single inédit "Mull of Kintyre"). De plus, pour une fois, le principal intéressé s'adjoint les services d'un autre producteur, à savoir Chris Thomas qui a justement bossé avec les SEX PISTOLS.

Le résultat est un pseudo-concept autour de la vie d'un groupe fictif, au moment de ses succès, de ses passages en radio/télévision etc. Rien de très affirmé, contrairement à la musique proposée, mais rien non plus de très solide dans les deux cas. Rien que l'intro "Reception", instrumental funky, laisse une impression de bâclé avec ses même pas deux minutes mal remplies. L'album contient ensuite son lot de 'fausses perles', des morceaux qui auraient pu être vraiment super mais gâchés à un moment ou l'autre. "Arrow Through Me" par exemple marque la nouveauté avec son ambiance vaporeuse de bar nocturne et assez sexy, batterie chaloupée, superbe production de basse et de piano électrique, mais c'est à croire que Paul ne savait vraiment pas comment le terminer. À l'inverse, "Getting Closer" débute avec un rock (steady, pour les refrains) élancé, trop gentiment efficace par rapport à sa fin corrosive entre drama et boucles de synthé, absolument folle.

"To You", redondant, emploie moins bien les sons chargés, alors que "Baby's Request", conclusion jazz oldie/smooth demeure un choix des plus contestables en la matière. Le niveau remonte un peu et crescendo entre le folk hivernal "We're Open Tonight", le bluegrass agressif-délirant "Spin It On" (où Juber s'illustre un peu par sa guitare bien boogie), la pop adolescente-bubblegum de "Again and Again and Again" chanté par Denny Laine (et les choeurs de Linda trop rares sur ce disque ressortent enfin), puis "Old Siam, Sir", blues tribal au riff mandolinesque, aux guitares éclatantes et au Paul beuglant sans cesse pour ce qui est le meilleur titre de l'ensemble, le "Helter Skelter" des WINGS. Mais ensuite, cela retombe bien comme il faut, avec une structure discutable.

Certes, "After the Ball" qui sonne très "Amazing Grace" version Macca se termine en joli balancement aérien (il y est seul avec sa concertina, dont il avait déjà usé sur le dernier titre de l'album précédent), avec un enchaînement bien trouvé pour le morceau suivant, "Winter Rose". Pour autant, ce dernier, une petite merveille étrange, brumeuse et cristalline qui rappelle si bien le travail sur London Town, se voit accoler une ballade country, "Love Awake", sympa sans plus, qui aurait fonctionné mieux en tant que titre à part entière (et dont permis à "Winter Rose" de peut-être durer davantage) mais elle a au moins le mérite de remettre en avant les vraies belles harmonies vocales des WINGS incluant Linda, pour la dernière fois. Ne parlons alors pas de "The Broadcast" qui sent l'esbroufe avec son monologue d'émission radio poétique (texte lu par le propriétaire du château Lympne dans le Kent, lieu d'enregistrement), sa musique 'cordée' aussi indigente.

Le plus grave, c'est que la notion d'anecdotique atteint également l'autre instrumental et pourtant censé être le clou de l'ensemble, "Rockestra Theme", qui ne dure que deux minutes trente-cinq et mise tout sur un blues/shuffle-rock massif, aux guitares mélodiques, aux roulements de batterie, à l'orgue ronronnant, aux attaques façon orchestre symphonique etc. L'idée est bonne, sauf que dans le lot, en sus des WINGS, il y a le retour marqué des cuivres et surtout une pléthore d'invités de marque : Hank Marvin, Pete Townshend (Keith Moon aurait dû participer, mais la vie, ou plutôt la mort, en a décidé autrement), David Gilmour, Gary Brooker, John Paul Jones, John Bonham, Ronnie Lane, Kenney Jones, Ray Cooper, Morris Pert.

De quoi donner l'impression d'un boeuf géant et généreusement pensé, mais au final pour quel résultat ? Peu d'espace (et c'est encore pire avec la 'suite chantée', "So Glad to See You Here", avec ce son punk dégueulasse), peu d'identité réelle mis à part Townshend dont on reconnaît bien les attaques caractéristiques, une impression de grandeur vite balayée par le sentiment de vide et de tournage en rond, chose qui n'empêchera guère "Rockestra Theme" de remporter un Grammy award. Quant à Back to the Egg, il grimpe aux 6ème et 8ème places des tops albums d'un côté et l'autre de l'Atlantique, tout comme les singles ("Getting Closer, "Old Siam, Sir", "Arrow Through Me") quelque part entre la 20ème et la 60ème mais pour une baisse significative de popularité, rejointe par une critique très modérément enthousiaste à laquelle on ne peut donner tort.

Les WINGS, historiquement, prennent fin en 1981 avec le départ de Denny Laine, mais cela débute en fait dès le moment où Macca et lui ont des relations tendues, pendant l'enregistrement de l'album, et pour se concrétiser vraiment dès la sortie de celui-ci. Une tournée débute en novembre 79, mais elle est interrompue au mois de janvier 80 quand, passant par le Japon et après avoir déjà été inquiété pendant la décennie en Suède, aux U.S.A. etc sans plus de remous, notre cher Paul McCARTNEY devient délinquant reconnu pour possession de cannabis et emprisonné pendant dix jours. Pendant toute l'année, le groupe est au point mort, et le décès de l'ex-guitariste Jimmy McCulloch quelques mois plus tôt à 26 ans seulement bloque toute idée de reformation. Laine et McCARTNEY enregistrent un album solo chacun, et ce dernier en fait jouer un single aux WINGS, "Coming Up" durant les derniers concerts de 79 ; l'enregistrement live devient leur dernier numéro 1 aux U.S.A. Des répétitions commencent en octobre 80 mais le coeur n'y est plus et George Martin, le producteur et ex-cinquième BEATLES, confortera Macca en ce sens.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Paul Mccartney (chant, guitares, basse, piano, concertina)
- Linda Mccartney (claviers, choeurs)
- Denny Laine (guitares, chant)
- Laurence Juber (guitares, guitare-synthé, basse)
- Steve Holly (batterie, percussions)
- Black Dyke Mills Band (cuivres)
- Howie Casey, Tony Dorsey (cuivres)
- Steve Howard, Thaddeus Richard (cuivres)
- Hank Marvin, David Gilmour (guitares)
- Pete Townshend (guitare)
- Gary Brooker (piano)
- John Paul Jones (basse, piano)
- Ronnie Lane, Bruce Thomas (basse)
- John Bonham, Kenney Jones (batterie)
- Tony Ashton (claviers)
- Speedy Acquaye, Tony Carr (percussions)
- Ray Cooper, Morris Pert (percussions)


1. Reception
2. Getting Closer
3. We're Open Tonight
4. Spin It On
5. Again And Again And Again
6. Old Siam, Sir
7. Arrow Through Me
8. Rockestra Theme
9. To You
10. After The Ball/million Miles
11. Winter Rose/love Awake
12. The Broadcast
13. So Glad To See You Here
14. Baby's Request



             



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