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Nelly FURTADO - The Ride (2017)
Par ARCHANGEL le 30 Mai 2025          Consultée 279 fois

Ah, Nelly FURTADO. Cette voix-là, on la connaît, on l’a bien aimée sur "I’m Like A Bird", on la trouve sensuelle sur "Say It Right". Mais The Ride c’est une autre histoire. Voilà un album qui invite à la promenade, oui, mais une promenade dont je n’ai jamais vraiment compris l’itinéraire. Je m’explique : ce n’est ni un road trip pop-euphorique ni un voyage rock comme la chanteuse l’annonce pourtant. Ce disque sorti en 2017 est plutôt une errance, une promenade à l’aveugle, du grand n’importe quoi ! Nelly a foutu son GPS en mode “exploration” et elle le suit sans se poser aucune question…

Le single "Cold Hard Truth" ouvre l’album et déboule sans prévenir. Sur le papier, on sent que Nelly veut se créer un son plus rock : la production est signée John Congleton (ouais, le même gars qui bossait avec St. VINCENT, ça en impose), entre la batterie qui cogne et les guitares, ça devrait envoyer du lourd mais qu’est-ce que c’est synthétique. La voix de FURTADO est toujours aussi posée mais on ne croit pas une seconde à ce qu’elle chante, alors non, on ne déteste pas mais on écoute sagement en regardant les secondes passer. Le simulacre d’intensité rock tente de se prolonger sur "Flatline" mais comme son nom l’indique, le single est aussi plat qu’un portable arrivé au bout de sa batterie. Nelly chante mollement au-dessus de l’instru, elle veut créer une tension moderne avec ces synthés glacés mais c’est un morceau totalement dévitalisant qui semble presque traduire un désintérêt de la part de la chanteuse.

Les synthés deviennent nébuleux dans la ballade "Carnival Games". Nelly s’est égarée à la fête foraine et veut nous faire vivre un petit rêve pastel diffus qui se construit sur des percussions réverbérées et des petits accents scintillants de cloches. Ça devrait me plaire vraiment. J’aime quand la pop ose le spleen planant mais ici l’émotion peine trop à percer, tout est tellement filtré et digitalisé qu’on atteint malheureusement aucun frisson. Same shit, different songs avec "Tap Dancing" ou le singles "Pipe Dreams" et "Phoenix" donc passez votre tour, conseil d’ami !

FURTADO essaie tant bien que mal de rallumer la lumière dans ce labyrinthe de brumes synthétiques grâce aux titres "Live" et "Sticks And Stones". Elle tente de revenir à quelque chose de plus pop, de plus solaire mais même en essayant très fort, les claps électroniques et la basse lisse de "Live" font de la peine et même si Nelly voudrait faire s’envoler le refrain, les harmonies sont plates et la mélodie beaucoup trop générique. Oui, elle chante bien mais il n’y a aucun souffle. Sincèrement, je cherche quelque chose de gentil à vous dire sur cet album, sauf que quand toutes les chansons laissent la même impression, ça devient compliqué… Le single "Sticks And Stones" veut se la jouer feel-good avec du punch, voyez-vous ça, mais les arrangements électroniques et le chant de Nelly ne parviennent pas à y injecter un soupçon de vie.

Avec "Magic", on atteint peut-être le point culminant de ce que j’appellerais volontiers le what the fuck sonore. Ce n’est ni vraiment une ballade, ni vraiment un vrai tube pop-rock comme FURTADO l’imaginait, ni même un morceau d’ambiance. C’est un entre-deux mou qui ne nous emmène nulle part. La batterie mécanique est bien présente, certes, mais à quel prix ? Elle tape sans nuance et sans respiration dans une chanson qui aurait besoin d’un peu de souplesse. La basse est plutôt sympa, c’est probablement le seul élément qui tente encore de faire circuler un peu de sang dans cette instrumentation figée. À part ça on peut légitimement se demander à quoi pensait Nelly.

Dans "Palaces", FURTADO essaie de remonter la pente en jouant la carte de la chanson un peu indie avec ce qu’on devine être des choeurs censés lui apporter une forme de gravité et de mystère. Mais ils font complètement fausse route et l’empilement des effets électroniques finit par étouffer toute spontanéité. Le piano est traité au filtre nostalgique sauf qu’on se sent pris au piège par cette musique insipide. Et sur le bridge, c’est le pompon : Nelly a l’air totalement déconnectée de sa propre musique, sans lien avec ce qui se passe autour d’elle, un peu comme si elle découvrait le morceau en le chantant… "Right Road" prend un virage un peu plus organique avec des guitares électriques, une basse lourde et on voudrait vraiment voir la lumière au bout du tunnel, mais ça ce sera pour une prochaine fois.

La production est un peu plus subtile sur le titre "Paris Sun", il y a un petit côté funky qui fait du bien à entendre après tant d’errances synthétiques. Les percussions électroniques donnent un semblant de swing au morceau et Dieu sait qu’on en avait besoin. Après tout, j’avais promis de chercher des choses positives dans cet album alors je tiens parole. Mais ne vous attendez pas non plus à un miracle, ça ne vole pas très haut en terme d’inspiration créative car niveau mélodie, ça reste toujours sur même ligne monotone et la chanson ne décolle jamais vraiment.

Alors là, si on m’avait dit que j’allais autant détester un album de Nelly FURTADO je ne vous aurais pas cru, même après m’être farcie les deux derniers albums de la liste. Pour tout vous dire, ce petit 2 frôle dangereusement la limite vers la note en-dessous : ce n’est même pas que je reste sur ma faim, non ; The Ride nous sert tout de même douze chansons mais on ne reconnait pas la Nelly qu’on a pu aimer à une époque, capable d’un tube sucré comme "Maneater" ou d’un hit planétaire comme "Promiscuous". Pour un artiste, The Ride ce n’est pas juste un disque embarrassant à avoir dans son répertoire, c’est un genre de sabordage artistique bien en règle. Le flou artistique, ça peut être une marque de fabrique mais à cette échelle, on appelle ça du bricolage. Espérons que ça ne devienne pas une habitude pour la chanteuse car ce positionnement ne risque certainement pas de re-propulser sa carrière comme elle le souhaiterait. Presque tous les beats sont lourds à l’excès et tous les choix musicaux vieillissent prématurément ce projet pourtant mené par un producteur chevronné. Allez, je m’en vais une fois de plus réécouter Loose en pleurant le souvenir d’une Nelly FURTADO qui s’est perdue en route.

Note réelle : 1,5

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   ARCHANGEL

 
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- Nelly Furtado (chant)
- John Congleton (cloches, claviers, guitare)
- Bobby Sparks (claviers)
- Adam Pickrell (piano, claviers)
- Sean Kelly (guitare)


1. Cold Hard Truth
2. Flatline
3. Carnival Games
4. Live
5. Paris Sun
6. Sticks And Stones
7. Magic
8. Pipe Dreams
9. Palaces
10. Tap Dancing
11. Right Road
12. Phoenix



             



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