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MUSIQUE MILLET - 2023-24 / Lady Du Diable (2024)
Par MARCO STIVELL le 26 Juin 2025          Consultée 419 fois

MUSIQUE MILLET a vingt-cinq ans puisque née en été 2000, ce qui, grâce aux avantages du calendrier scolaire, peut se fêter sur deux sessions. Il y a donc 2023-24, album qui nous intéresse ici, et il y aura 2024-25. Entre eux deux, la série de concerts fin mai de cette période et la sortie d'un vinyle-compilation superbe, dont on reparlera.

Cela fait longtemps que l'on dit que Vincent Lonjon, le professeur de musique, peut être fier de son œuvre comme de ses élèves, avec une mention spéciale pour les vocations de chant/instruments déjà affirmées ou bien découvertes sur le tas, mais c'est encore plus vrai à travers des dates comme celles-ci. Après la période Covid difficile, il fallait du temps pour arriver à redresser la barre et permettre au galion MUSIQUE MILLET de faire voile sereinement.

Avec ce 2023-24, sous-titré Lady du Diable (double clin d'oeil au rock progressif, réunissant ANGE et CAMEL), on se dit que l'option musique du lycée Jean-François Millet, sur les hauteurs sud-ouest de Cherbourg-en-Cotentin (anciennement Cherbourg-Octeville), y est parvenue enfin. À noter d'ailleurs, très plaisamment, que s'il y a souvent eu des déguisements de fleurs, entre autres durant les concerts, les deux humanisées de la photographie du verso font écho à celles dessinées de la pochette recto du premier album (2001-02) de l'histoire de MUSIQUE MILLET.

Et cette renaissance aboutie, durement mais patiemment, s'avère de grande qualité, indubitablement. Il n'y a qu'un CD, aucune prestation chorale ni même live, mais par rapport au Jar of Jap de 2022 (le meilleur des sessions de la nouvelle décennie, désormais remplacé par celui dont nous parlons), ce manque-là est compensé largement par tout l'ensemble de la réalisation, que ce soit la sélection de chansons (titres comme diversité) et le travail des interprètes, bacheliers tout proches ou en voie de l'être.

Aux côtés de maestro Lonjon toujours en charge du piano principal et des claviers en plus des arrangements/direction musicale, on retrouve les musiciens-phares des dernières années, bien en place sur Master Tango (2022-23) comme le guitariste Gabriel Jourdain, le bassiste-guitariste Nathan Bled, le batteur Sam Le Coutour et sa camarade Emma Latirre, également percussionniste. D'autres tournent, reviennent un peu plus et se dessinent comme Léo Jaunas (basse, chant), Malo Courcoux (guitares, chant), Cormac Cassard et Andrea Tollemer (guitares)...

Et dans la grande tradition MUSIQUE MILLET, à plus forte raison depuis un certain nombre d'années, Lady du Diable est un disque de chanteuses, qui aurait pu n'être d'ailleurs que cela sans certaines surprises vers la fin. En attendant, les plus régulières sont Jade Regal et Lilou Bouvier, avec deux chansons chacune. Cette dernière, on la connaissait déjà en suivant un peu l'actualité de l'option lycéenne par sa page YouTube, avec déjà une fort belle version de "La Llorona", complainte mexicaine traditionnelle régulière au programme, en compagnie d'un 'très ancien', le guitariste Pierre Grisel-Luce que l'on pouvait entendre sur les premiers albums de MILLET.

La nouvelle version où celui-ci est remplacé par Gabriel Jourdain et Nathan Bled n'est pas moins charmante, et puis ce son feutré, cette touche d'apesanteur à la fin ! Miss Bouvier nous propose également un "Valentine" de l'Islandaise LAUFEY, petite parenthèse jazz smooth du plus bel effet avec Le Coutour, Jaunas et Bled (bravo pour les beaux accords au son 'chaud') pour accompagnants. Autre révélation déjà appréciée depuis un moment, Elisa Gonon, qui avait chanté un super titre de PARIS COMBO l'an dernier, change littéralement de registre avec "Lithium" d'EVANESCENCE, de quoi permettre au metal de revenir doucement et en grande élégance, avec l'aide de miss Latirre, des sieurs Courcoux et Jourdain.

Au rayon des bons choix, merci à Lola Pitrel (adorable pour le Patricia KAAS de l'an dernier) d'interpréter un Amy WINEHOUSE qui ne figure point parmi les tubes rabâchés, à savoir "Valerie", rhythm'n'blues où sa voix fluette et légèrement approximative apporte un certain plaisir supplémentaire, tout comme les rares cuivres de cet album, Ulysse Poisson au saxophone ténor (face aux altos, enfin et pour la toute première fois de l'histoire de MILLET !) ainsi que Grégoire Pitt à la trompette.

Ce dernier revient pour le tout aussi excellent "Poupée de Cire, Poupée de Son" de France GALL et selon Serge GAINSBOURG qui a permis notre beau pays hexagonal de gagner l'Eurovision en 1965. Non seulement Jade Regal (qui se réserve aussi un très chouette "Voilà" de Barbara PRAVI) possède une technique et une chaleur qui font oublier celles de l'interprète de base (osons !), mais de surcroît, miss Emma Latirre démontre une nouvelle fois la belle énergie qui est la sienne avec la batterie 'normale' et un petit rythme 'rimshot' cavalier pour plus de délice.

Question dynamique, on a ailleurs les réussites diverses de Claude NOUGARO et la jazz-bossa de "Tu Verras" par Lilly Samson (sans oublier maestro Lonjon et ses descentes de piano croustillantes) puis CALOGERO et son "Prendre Racine" avec l'alliance des soeurs Bon (Lilou et Léane) tout à fait appréciables malgré quelques retards légers de la section rythmique. Au contraire, bien carré, le groove rock de NOIR DÉSIR sur "Un Homme Pressé" avec la verve rap/chant de miss Maely Souque, sincère et claquante, permet à la fois de saluer une démarche courageuse et un joli contournement du problème habituel en ce qui concerne ce groupe actuellement.

Restent deux slows parmi les plus marquants de la chanson française des années 1970, avec d'abord "Les Mots Bleus" de CHRISTOPHE (paroles de Jean-Michel JARRE !) et ses nappes de synthé peut-être un peu plus 80's mais adaptées (Loka Emouf vient seconder son professeur). La frêle et enfantine Lola Giot ne cause pas de malaise éventuel contrairement au regretté chanteur moustachu et elle aussi se prête fort bien à ce qui demeure une restitution lycéenne de taille, sans les excès de 1974.

Excellente version également d'un titre de STARMANIA (1979) aussi gracieux qu'inquiétant et fragile (tous ces passages en voix de tête !), "Monopolis" chanté par France GALL à l'époque (cette fois sous la coupe de Michel BERGER) et ici par Gabrielle Rivière. À son tour, celle-ci change largement de registre après le QUEEN de l'année précédente, sans se départir de sa qualité naturelle là encore et, à l'image de la camarade Jade Regal, faisant mieux et moins rude que 'pauvre France'. Enfin, pour ces titres 'courts', vu que le Japon était à l'honneur ses dernières années pour MILLET, on remarque l'un des thèmes principaux de Princesse Mononoke en complainte féminine et connectée avec notre musique celtique, avec le retour d'une Elisa Gonon encore plus féérique grâce à la réverbération.

Et puis ça y est, pour conclure et célébrer le retour à l'amélioration, à la stabilité d'avant, Vincent Lonjon s'est fait un plaisir de ressortir à ses élèves le rock progressif classique des tiroirs où il dormait depuis 2019 ! Le plus gros enrichissement musical des années 70 revient en grande pompe et fierté nationale avec ANGE, pas moins de deux titres et du même album, Caricatures (1972), premier du groupe franc-comtois, pas un incontournable comme ses suivants mais fondateur. Le souvenir de "Dignité" impressionnant en 2012 avec Suzy Loubar, Lucas De la Rosa etc demeure vif, mais bien que repassé au masculin total ou presque (Emma Latirre et la flûtiste Stéphanie Leforestier jouent sur "Caricatures"), ANGE made in Cherbourg tient du sang royal et de nouveau.

"Le Soir du Diable" ne dure que cinq minutes mais ô combien remplies avec cette forte ambiance nocturne et embrasée, Nathan Bled passe au chant avec une certaine maestria pour ce qui est d'inclure l'aspect théâtral d'ANGE (rires déments compris) et avec l'ensemble instrumental qu'il faut, de la basse de Leo Jaunas à l'orgue Hammond du maestro Lonjon. "Caricatures" atteint le quart d'heure plus ou moins appréciable de base, mais là encore, joliment fourni avec Jaunas en récitant, des moments ballade rock funeste comme danse prog médiévale, un piano de vrai surveillant, une batterie bien à l'aise sur les escapades fusion jazz (bravo miss Latirre)... Le bonheur d'avant est donc ravivé, et l'on espère entendre davantage de flûte traversière au féminin comme pendant les années Rebecca Contreiras puis Amélie Morange (entre 2010 et 2015).

En parlant des jeunes femmes (de talent), heureusement que le dernier mot leur est laissé ici, grâce à la reprise de CAMEL, surtout que Peter Bardens et Andy Latimer, musiciens géniaux, l'étaient moins sur le plan vocal. Ainsi, l'immanquable "Lady Fantasy" de l'album Mirage (1974) est tenue de main maîtresse par Romane Ducastel, entre la clarté fine des couplets et les notes graves harmonisées du refrain final, tandis que les garçons aux instruments donnent tout leur meilleur pour les contrastes saisissants de cette musique si narrative. Mention très bien pour Gabriel Jourdain à la guitare, en respect de Latimer, et même pour Vincent Lonjon, le professeur mieux hanté que jamais à imiter la science de Bardens grâce à un solo d'orgue fou furieux et, dès l'intro fantastique un simili-Minimoog.

Un bon 18/20 pour ce beau millésime !

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1. Tu Verras (claude Nougaro)
2. Valerie (amy Winehouse)
3. Monopolis (starmania)
4. Lithium (evanescence)
5. Voilà (barbara Pravi)
6. L'homme Pressé (noir Désir)
7. Prendre Racine (calogero)
8. Poupée De Cire (france Gall)
9. Les Mots Bleus (christophe)
10. Princesse Mononoke (joe Hisaishi)
11. Valentine (laufey)
12. La Llorona (trad. Mexique)
13. Le Soir Du Diable (ange)
14. Caricatures (ange)
15. Lady Fantasy (camel)



             



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