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JAPANESE BREAKFAST - Melancholy For Brunettes (& Sad Women) (2025)
Par ARCHANGEL le 19 Juillet 2025          Consultée 215 fois

Donnez-moi des guitares, du violoncelle et des synthés blessés. Donnez-moi du gothique, du baroque et une héroïne de roman qui se pavane dessus avec assez de mélancolie pour réveiller Lana DEL REY et autres Belles au bois dormant. Melancholy For Brunettes (& Sad Women), quatrième album de JAPANESE BREAKFAST est tout cela et bien plus encore ; une oeuvre qui marie éclectisme sonore et états d’âme, produite par le musicien Blake MILLS.

Tout commence sur un fil, dans la douceur des accords timides de guitare et de mandoline sur "Here Is Someone" puis la voix arrive, à la fois proche et lointaine, celle de Michelle Zauner qui vient nous chanter une ballade suspendue et enfin les claviers débarquent et créent cette ambiance ouatée que Zauner et son groupe maîtrisent si bien. On continue avec le single "Orlando In Love", très joli, avec ses cordes frottées avec une régularité hypnotique qui viennent rompre la monotonie pendant que la basse épaule le tout dans une vibe luxuriante. Le romantisme tourbillonne, c’est beau, c’est onirique ; Michelle serait-elle la nouvelle prêtresse de la pop spleen ?

On quitte les cordes en clair-obscur pour la dream pop plus soutenue de "Honey Water". Un coup de vent chaud traverse le disque dès cette troisième piste grâce à cette guitare électrique généreusement réverbérée, dessinant des arabesques mélodiques superbes sur ce piano qui refuse de quitter l’apesanteur. Michelle délivre un chant doux, spectral et précis, qui ne manque jamais de toucher en plein coeur. Changement de décor sur le single "Mega Circuit" où les percussions prennent le devant, et pourtant, le chant de Michelle reste toujours posé et il y a dans son timbre quelque chose de la voix limpide d’Emilie SIMON sur ses ballades les plus douces ; une fragilité cristalline qui s’insinue dans les arrangements comme un fil de lumière.

La ballade "Little Girl" nous ramène vers une instrumentation plus simplifiée qui s’articule autour du piano et de la guitare mais il faut bien l’avouer, c’est un peu mou. Certes, la musique de JAPANESE BREAKFAST reste saturée d’émotions mais le titre manque un peu de tension à mon goût. L’introduction de "Leda" est portée par une jolie guitare qui cède progressivement la place à une montée orchestrale de violoncelle profond. Le morceau évolue avec lenteur, mais une lenteur plus habitée en comparaison avec celui qui le précède. J’ai aussi adoré la guitare folky dans "Picture Window" ainsi que les harmonies vocales de Zauner sur cette chanson plus entraînante où persiste cette sensation diffuse comme si l’album refusait de se fixer dans une humeur et ici, la tristesse se déguste à la louche (All of my ghosts are real/All of my ghosts are my home/Heartbreaking like a punch card).

Je retiens aussi "Men In Bars", un duo avec Jeff BRIDGES où les cordes mélancoliques surgissent lentement et où les voix se mélangent avec beaucoup de tendresse. Encore une fois, les arrangements sont travaillés avec finesse, c’est léger et velouté, une ambiance mouvante de plus sur cet album aux contrastes subtils. JAPANESE BREAKFAST dégaine le Wurlitzer dans le mignonnet "Winter In LA", mais pas que ! Zauner sort aussi les castagnettes, choix surprenant mais totalement adéquat, puis l’album se clôt sur les très beaux violoncelles de "Magic Mountain", un morceau ascensionnel où les nappes évanescentes nous laissent sur un air de mystère.

Melancholy For Brunettes (& Sad Women) est un théâtre de textures qui exige un peu de patience, beaucoup de sensibilité et une attirance pour les détails vibrants. Ce n’est pas un album triste, c’est un album sur la tristesse et sa gamme infinie de couleurs, que Michelle Zauner connaît à merveille. Alors avec JAPANESE BREAKFAST, elle l’habille de velours noir, entre folk fantastique et pop mutante, une fresque en perpétuel mouvement qui laisse entrevoir de belles choses pour la suite.

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   ARCHANGEL

 
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- Michelle Zauner (chant, castagnettes, guitare, mandoline, piano, sy)
- Blake Mills (basse, guitare, mandoline, orgue, piano, percussio)
- Adam Schatz (saxophone)
- Alam Khan (guitare)
- Craig Hendrix (batterie, percussions)
- Dory Bavarsky (claviers, piano)
- Jeff Bridges (chant)
- Jim Keltner (batterie)
- Jospeh Lorge (orgue)
- Karl Mccomas-reichl (bass, violoncelle)
- Lauren Baba (violons)
- Matt Chamberlain (batterie)


1. Here Is Someone
2. Orlando In Love
3. Honey Water
4. Mega Circuit
5. Little Girl
6. Leda
7. Picture Window
8. Men In Bars
9. Winter In La
10. Magic Mountain



             



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