Psychologue et astrologue, fondateur en 1980 de l’association Son Et Vie, le Belge Jean Hoyoux a eu une petite carrière musicale. Aprês un premier album de musique psychédélique, Phantastic (1969) et quelques singles, il publie dans les années 1980 deux albums de musique électronique planante, à thématique spatiale, ce qui n’est guère étonnant étant donné ses champs d’intérêt. L’édition originale de Planètes n’a été pressée qu’à 99 exemplaires et l’album était pratiquement introuvable avant sa réédition en 2017 par le label Cortizona.

Cet album n’est cependant pas des plus satisfaisants. En fait de musique planante, il s’agit de longues plages avec à chaque fois quelques synthétiseur ou clavier polyphonique, aux sons crus, en semi-improvisation. C’est bien moins élaboré que chez Klaus SCHULZE, cela va sans dire. Ça se rattache davantage à la série d’albums Gesang Des Lebens (1979) de Peter HÜBNER ainsi qu’aux œuvres de Jean-Louis VICTOR. Le vrai problème est que Jean HOYOUX met les mélodies au centre du propos et, souvent, se met à les répéter à l’excès. Les développements mélodiques sont clairement insuffisants et Jean HOYOUX ne maîtrise pas vraiment ses improvisations. Le premier, "Les Saturnales", se tient, ça commence avec d’agréables textures berçantes, avant l’intervention d’accords pseudo-baroques et une conclusion tamisée. Le suivant, "Zeus", est par contre vraiment maladroit : Jean HOYOUX y tente quelque chose d’à la fois ambiant et grandiloquent, mais les thèmes sont bien trop pauvres, en particulier le second, introduit à la sixième minute, avec un son de lead bien vilain.

La suite est plus intéressante. Les quatre morceaux suivants bénéficient d’une rythmique (obtenue avec une boîte à rythme passant à travers le filtre d’un clavier polyphonique, un procédé d’ailleurs déjà utilisé par Jean-Pierre DECERF) et amènent davantage de variation dans l’ambiance et une meilleure construction mélodique mais, là aussi, traînent en longueur vers la fin et se terminent sans vraiment se terminer – à chaque fois, on peut facilement élaguer le dernier tiers. Le tout reste assez désordonné, la nomenclature n’étant pas toujours régulière.

L’album se conclut avec "L’Hymne Au Soleil" qui occupe toute la dernière face. À nouveau fort peu rythmé, ce morceau est du même acabit que "Les Saturnales". Bien que trop long et insuffisamment mouvementé, ce morceau bénéficie d’une belle conclusion mélancolique. De même que Le Voyage Intérieur (1982) de Jean-Louis VICTOR, l’ensemble de l’album déroule souvent le même genre de petites mélodies en mode majeur, à l’exception du "Mercurial" qui, après une introduction brouillonne, expose un thème plus dramatique. La plupart des autres morceaux sont parcourus de chouettes petites idées mélodiques et il est décidément dommage de ne pas les avoir mieux mises en valeur.

Cet album, assez faible et poussif, n’est vraiment pas ce qu’il se fait de mieux en musique électronique, même à tendance New Age. Pourtant, il se laisse très bien écouter, malgré sa longueur (presque une heure et demie) et sa relative pauvreté sonore.