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ROCK DE VARIÉTÉ  |  STUDIO

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- Membre : Fabrice Pascal Quagliotti , Massiera & Torelli
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ROCKETS - Rockets (1976)
Par NANAR le 10 Juillet 2024          Consultée 716 fois

1975. Il est maintenant question, pour ROCKETS et leur producteur Claude Lemoine, d’enregistrer un album. Les bases sont jetées avec des chansons comme "Samouraï (Hymne Du Karaté)", "Fils Du Ciel" ou "Future Woman". Mais le temps presse. Le groupe n’a véritablement composé que trois des dix morceaux de l’album, s’étant vu prêter main-forte par différents compositeurs de passage aux studios Decca pour boucler et publier l’album au plus vite (ce sera chose faite en avril 1976), avec "Ballade Sur Mars" par Gérard Tempesti (compositeur dans la variété française, notamment pour Francis FERNANDEL), "Future Woman" par Philippe RENAUX (sa deuxième composition pour le groupe après "Rocket Man") et "Genèse Future" par François BREANT (musicien de studio et entre autres fondateur du groupe NEMO).
Il faut dire que colmater avec des reprises, ça aide aussi : citons "Apache" des SHADOWS, "Terre Larbour" de l’alors unique album (1974) des VISITORS (produit par Jean-Pierre Massiera et Claude Lemoine), "Apesanteur" du groupe KING SET (Michel JONASZ), "Last Space Train" des SPOTNICKS (Albert RAISNER) et rien de moins que l’"Ave Maria" de Franz SCHUBERT. Le résultat s’en ressent, l’album est des plus hétérogènes.

Les trois premiers morceaux se placent dans un style clairement rock : "Apache" donc, et à la suite "Ballade Sur Mars" et "Fils Du Ciel", plutôt efficaces et dynamiques. Mais la suite est beaucoup plus dispersée et l’hésitation stylistique est palpable. Chanson, disco, rock, synth-pop? "Le Chemin" est la ballade de service et "Apesanteur" est une sorte de power-ballad avant la lettre.
Les instrumentations alternent cordes (une moitié de l’album) et synthétiseurs (un peu partout) encore pauvrement exploités, avec des effets sonores divers (la talkbox de "Ballade Sur Mars" ou les effets de guitare chelous de "Apache" ou "Future Woman") pas très bien cadrés (mais tout de même meilleurs que sur "Rocket Man").

Globalement, on peut cependant dire que ce premier album sans titre évolue dans une sorte de rock de variété. Et qui dit rock de variété dit chant de variété et paroles de variété. C’est tautologique certes, mais il faut des nerfs bien accrochés pour encaisser ces textes idiots et ce surjeu ridicule. Jugez plutôt :
On dirait… une femme… ou deux
Avec… des sortes… de cheveux!…
Avec… des espèces… D’YEUX!…
Avec des lèvres… au milieu…
− "Apesanteur"
Cela parasite "Future Woman" et gâche même complètement "Ballade Sur Mars" et "Apesanteur". Les paroles du "Chemin" ne sont pas aussi catastrophiques mais demeurent franchement banales, et la composition n’est pas vraiment palpitante. Seul "Fils Du Ciel" tire relativement bien parti du chant en français, avec des intonations pour une fois assez à propos (Nous… sommes… les… fils… du… ciel!).

Par contre, carton rouge au massacre de l’"Ave Maria" de Franz SCHUBERT sous forme d’une ballade pop-rock violonneuse. Cette reprise avait d’ailleurs soulevé la controverse parmi les producteurs du studio Decca, au point d’être retirée de certaines rééditions étrangères de l’album au profit de la ballade "Don’t Be Sad" ou de la version longue de "Future Woman" (cf; Sound Of The Future, 1979). C’est pas mieux pour "Terre-Larbour", un pur copié-collé de l’originale de 1974, déjà médiocre. Alors, il reste quoi? Les tentatives Disco que sont "Future Woman" et l’instrumental "Last Space Train" sont relativement réussies et payeront bien vite. Le funky "Samouraï (Hymne Du Karaté)", single inédit de 1975, est également assez bon.

Ce qui rachète définitivement l’album, c’est sa dernière piste, "Genèse Future", composée par François BRÉANT. Ce dernier sera plus tard auteur de trois excellents albums solo; rétrospectivement, il n’est donc pas surprenant que sa contribution surclasse tout le reste du premier album des ROCKETS. La musique y est mystérieuse à souhait, obstinée mais non poussive, accompagnée d’une narration solennelle, le tout contrastant assez abruptement avec le reste beaucoup plus gentillet.

Titre parmi les plus emblématiques du groupe, "Future Woman" fut ébauché en une sortie single en 1975. Cette pré-version présente une instrumentation plus légère, sur la base d’une boîte à rythme (les fameux crop circles!), mais le chant est déjà quasiment en place (malgré les paroles à coucher dehors). En face B, le très guitaristique et sympathique instrumental "Sexy Planet" en est un prolongement indirect.

Au contraire de SPACE ART, VOYAGE ou SPACE qui se trouveront dès leur premier album, ROCKETS émerge péniblement de l’anonymat. Persister dans le rock simple ou la variété ne semble pas être une solution viable pour ROCKETS. Heureusement, ils prendront la voie d’un Disco électronique original dès leur album suivant, et même dès leurs concerts, caractérisés par des effets lumineux et pyrotechniques ainsi que par les maquillages et costumes emblématiques des cinq musiciens.

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- Gérard L’her (chant, basse)
- Alain Maratrat (guitare)
- Bernard Torelli (guitare)
- Michel Goubet (claviers)
- Alain Groetzinger (batterie)
- Karl Heinz Schäfer (arrangements ces cordes - titres 1, 2, 7, 8, & 9)
- Gérard Tempesti (composition - titre 2)
- Philippe Renaux (composition & chant - titre 4)
- François Bréant (composition - titre 10)
- Patrick Attali (chœurs - titre 4)
- Christian Le Bartz (chant - titre 10)


1. Apache
2. Ballade Sur Mars
3. Fils Du Ciel
4. Future Woman
5. Terre-larbour
6. Le Chemin
7. Apesanteur
8. Ave Maria
9. Last Space Train
10. Genèse Future

1. Samouraï (hymne Du Karaté)

1. Future Woman
2. Sexy Planet



             



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