Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK N'ROLL  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Membre : Steve Winwood , Blind Faith, Traffic

The SPENCER DAVIS GROUP - Living In A Back Street (1974)
Par ARCHANGEL le 7 Juin 2025          Consultée 205 fois

En 1974, l’intérêt général s’est tari pour le SPENCER DAVIS GROUP. Ils sortent tout de même un dernier album avant une deuxième séparation. Autrefois emblématique pour son rhythm and blues britannique, c’est surtout le groupe qui a révélé un certain Steve WINWOOD avant de poursuivre l’aventure en roue libre en essayant de remplacer le vide créatif considérable laissé par les frères WINWOOD. Au milieu des 70’s, ce n’est plus du tout la même histoire et Living In A Back Street sort dans l’indifférence totale.

Fait révélateur, le groupe reprend une chanson qu’on a déjà entendue sur Gluggo, une ultime tentative de relancer la machine peut-être ? "Living In A Back Street" porte le nom du projet et fait usage de l’orgue Hammond histoire de rappeler un peu les heures de gloire du SDG. Ce recyclage intrigue… S’agit-il d’un clin d’oeil nostalgique à l’un des seuls succès de la deuxième formation du groupe ? Ou tout simplement d’un manque d’inspiration flagrant ? Quoi qu’il en soit, le titre voudrait affirmer que le SPENCER DAVIS GROUP est encore vivant, ce qu’il vont tenter de prouver sur les neuf titres suivants.

"One Night" bascule plus vers un rock’n’roll bluesy aux accents rétro mais il n’y a aucun dynamisme, aucun twist et l’ensemble reste figé comparé à ce que le SDG était capable de composer du temps où il nous faisait encore danser. Eddie HARDIN y chante bien mais avec une assurance presque forcée, puis vient "Hanging Around", une chanson sur laquelle sa voix traîne sans grande conviction pendant que les instruments font du surplace. La guitare joue par petites touches, histoire de ne pas trop déranger et le résultat de ce tempo alangui donne une ambiance relâchée, pour ne pas dire paresseuse.

Le morceau "No Reason" fait un détour léger, presque insouciant, du côté des petites ritournelles doucement pop dont les BEATLES ont été friands. Les cordes sautillent, les accords s’enchaînent sagement, les harmonies sont toute jolies mais rien n’y fait, on est loin du génie mélodique des Fab Four et surtout, très loin de l’identité rhythm’n’blues du SDG. L’ennui s’installe sans crier gare et à vouloir faire trop léger, le groupe tombe dans le creux. De son côté, "Sure Need A Helping Hand" essaie justement de puiser dans les racines blues du son du SDG - du moins en surface. On est dans la forme classique d’une progression standard au tempo lent et à la voix traînante, tous les ingrédients sont réunis mais le groupe n’y met ni leurs tripes ni leurs âmes. Un pathos de façade pour un blues domestiqué qui ne vaut pas vraiment la peine d’être écouté.

Plus pop, "We Can Give It A Try" tire cependant le disque dans la même direction que "Sure Need A Helping Hand" et tombe exactement dans le même piège, celui de la pointe molle. Le SDG rêve d’un son languissant mais au lieu de ça, il s’est engourdi. On sent l’intention un peu soul mais elle se perd totalement dans cette lenteur monotone sur laquelle l’orgue n’aide pas du tout ; ce n’est rien d’autre qu’une ballade qui cherche à toucher le coeur des fans mais qui n’égratigne même pas. À l’inverse, "Another Day" s’installe dans un registre pop plutôt enjoué, avec une profusion de claviers et une orchestration qui tient debout ; la mélodie tourne gentiment et c’est probablement l’un des morceaux les plus intéressants de l’album… aussi passionnant qu’un spot de pub vantant les joies du petit-déjeuner en famille.

En milieu d’album, "Fastest Thing On Four" nous montre que le SPENCER DAVIS GROUP veut passer la seconde. Ambiance course automobile, nom prometteur qui nous fait croire qu’ils vont faire crisser les pneus et les guitares. Alors oui, on sort enfin du marasme mais il faut être sérieux, le SDG s’excuse d’être là. On est face à un petit rock motorisé, à une rythmique un peu enlevée, comme une promenade dominicale bien pantouflarde en break Volvo. Puis, le SDG nous sort un espèce de générique pour série télé anglaise de seconde zone avec une basse qui essaie désespérément de groover mais qui glisse sans aucune attitude, sans un style tiède et regrettable. Il faut aussi dire que l’ironie du titre n’échappe à personne. Ben quoi ? "Back Street Boys" en 74, ça sonne comme une blague cocasse, un clin d’oeil involontaire vers l’avenir… et honnêtement on peut ouvrir le débat pour savoir si cette version ou celle des années 90 est la plus potable.

On s’écoute "Let’s Have A Party" comme dernier round, un boogie rock sympa mais au tempo un peu trop lent pour vraiment danser. Niveau production, tout est correctement capté mais elle peine à masquer la faiblesse de la composition et l’absence de réelle chaleur pourtant si essentielle au style. Au final, Living In A Back Street est un album souvent frustrant car s’il ne contient pas uniquement de mauvaises chansons, il révèle surtout une formation en perte de vitesse alors qu’ils avaient incarné le meilleur de la soul blanche à l’anglaise fut un temps. Ce disque de rock mou et daté est à la fois un épilogue momentané et le témoignage des survivants d’un groupe qui finit sa course dans l’ombre.

A lire aussi en ROCK N'ROLL :


Brian SETZER
Vavoom (2000)
Waoummmm !




Elvis PRESLEY
Girls! Girls! Girls! (1962)
Excellente B.O. à découvrir


Marquez et partagez





 
   ARCHANGEL

 
  N/A



Non disponible


1. Living In A Back Street
2. One Night
3. Hanging Around
4. No Reason
5. Fastest Thing On Four
6. Back Street Boys
7. Another Day
8. Sure Need A Helping Hand
9. We Can Give It A Try
10. Let’s Have A Party



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod