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Franz LISZT - Sonate Pour Piano En Si Mineur S.178 (1852)
Par EMMA le 15 Juin 2025          Consultée 501 fois

Franz LISZT, c’est cet immense virtuose hongrois, visionnaire musical dont les doigts traversent et embrassent l’Europe romantique. Il naît en 1811 et, dès l’enfance, il enflamme les salons viennois, fascine BEETHOVEN, déroute les professeurs. Il scandalise par son éclat, séduit par son génie. Il compose, il invente, il transforme, il enseigne, il trace les lignes de la musique future. Il fait tout avec démesure, presque une époque à lui seul, pianiste prodige, improvisateur de génie, il bouleverse l’art de son temps en faisant du clavier un théâtre du sublime. Il s’abandonne au tumulte vibrant des rêves, de la vie et de ses idées. Il est au cœur de la vie culturelle et sociale, il lit, fréquente les poètes, soutient les compositeurs novateurs et trouve refuge dans la religion.

Dans sa maturité, il se tourne vers une création plus intérieure, libre et audacieuse et c’est dans ce contexte que naît la singulière et énigmatique Sonate Pour Piano En Si Mineur. L’unique sonate que LISZT compose, une œuvre totale, un seul et long mouvement où les thèmes se succèdent, plus nombreux que dans une sonate à trois ou quatre mouvements. Du jamais vu alors, un défi aux formes classique, un manifeste du romantisme.

La pièce commence dans l’ombre, une seule note répétée, un Sol grave martelé comme un glas lointain, et déjà le silence s’épaissit. L’espace est nu et tendu, puis surgit comme arraché du néant, un trille, puis d’autres, suivis d’un intervalle montant, puis descendant, de triolets, un drame en devenir. L’harmonie s’étire tendue et explose en un tas de doubles croches. Puis l’on grimpe dans les aigus, le canon se forme, les lignes harmoniques chantent à l’unisson et la douleur, sans jamais disparaître, se dissimule sous un voile de clarté – une étoffe de trilles rêveurs mais tenaces, sublimes, étirés et prolongés, d’arpèges, filigranes du songe. La main droite s’empare de tous les aigus du clavier, elle monte, elle plonge, elle éclabousse l’espace de pluies de notes aériennes, diaphanes, pourtant traversées d’une puissance intérieure. Une ascension dans le pur vertige du son.

Un nouveau thème apparaît, un interstice de lumière, un chant suspendu dans l’espace fragile que laisse l’âme après le tumulte, des accords de six notes. Le thème simple et doux s’élève, avec ses La répétitifs. Il y a l’ardeur mais aussi presque un bercement lent, tout de même tendu. On y sent l’ombre de la solitude jouée ‘pianissimo’.

Puis vient le déchainement. Une dernière partie qui surgit fulgurante, irrépressible. L’énergie, si elle était contenue dans les premières sections, trouve ici son exutoire, et tout l’édifice s’embrase dans une lutte titanesque où les thèmes s’affrontent et se déchirent. LISZT fait appel à la polyphonie, il utilise la gamme hongroise, augmentée de deux demi-tons, et bien d’autres, et le thème initial se heurte aux élans d’un motif marital, pendant que le chant lyrique tente, et réussit, à survivre dans le tumulte. La pièce devient volcanique, faite d’arpèges démesurés, de sauts d’intervalle vertigineux, de grondements qui dépassent le simple effet jusqu’à la chute. L’énergie s’épuise, les flammes retombent. Dans un ultime retournement, la sonate s’achève comme elle a commencé, dans un murmure. Elle s’achemine vers le silence dans une lente et noble extinction. Le piano se retire avec pudeur, effleurant les registres graves. L’ombre plane encore, tenace mais familière jusqu’au Sol final, profond, isolé, chargé de sens, vibrant longtemps dans le silence qu’il creuse.

LISZT, virtuose adulé, compositeur visionnaire et âme tourmentée écrit une pièce d’une puissance inouïe. Entre éclats de lumière et abîmes d’ombres, il paraît y exposer son âme, dans un romantisme à vif, tout en tension et en vertige. En un seul souffle ininterrompu, la sonate travers l’élan, le doute, la grâce, l’effondrement, comme autant d’éclats d’âme d’un homme, peut-être d’une époque. Pilier du répertoire pianistique, dans cette spirale virtuose, chaque passage technique est au service d’une expressivité sans limites où transparaît le reflet incandescent du génie de LISZT.

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