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- Style : Harry Nilsson , The Lemon Twigs
- Membre : The Beatles , Elvis Costello
 

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Paul MCCARTNEY - Mccartney Ii (1980)
Par MARCO STIVELL le 31 Mai 2025          Consultée 322 fois

En 1980, il est hors de question pour les WINGS d'exister plus longtemps que les BEATLES ! Paul McCARTNEY décide de profiter de la pause/fin annonciatrice du groupe pour ressortir un nouvel album solo, neuf ans après Ram, dix après son premier bien nommé McCartney I qui était lui aussi la conclusion d'une période encore plus faste et tirait déjà vers la musique à bouts de ficelle, avec tout de même un vrai tube beatlesien à la clef ("Maybe I'm Amazed"). Le Macca de l'après WINGS est plus mûr, son dernier groupe restait nettement moins marquant que le précédent. Et donc, la parenthèse de l'album II, enregistré vraiment solo à son tour (Paul tient tous les instruments, la production etc) entre la ferme écossaise et la maison du Sussex, à l'orée d'une nouvelle décennie plus riche en promesses – mais peut-être moins bien tenues, à voir -, se fait avec une déconcertante facilité.

Le hic, c'est qu'il n'y a pas de vrai hit digne de ce nom, un mélange de classe mélodique et de renommée populaire qui ferait honneur à Paul. Car "Coming Up", le titre qui ressort pour son obtention d'un Grammy award, présente certes un rhythm'n'blues exotique roulant avec guitares et saxophones sopranos, choeurs efféminés et nasaux, au minimum intéressant, mais ces trois minutes gamines et redondantes, un tube ? Non non, franchement. Ce qui est rassurant, c'est que non seulement il est annonciateur sans mensonge de la couleur de cet opus, dominante pop à synthétiseurs de plus en plus utilisés sur les derniers albums des WINGS, mais qu'en plus, il en est le pire jalon.

"Temporary Secretary" est tout aussi délirant, Macca se la joue patron d'entreprise avec un ton grinçant, mais le résultat convainc déjà mieux, avec sa guitare acoustique assénée et sa boucle électronique bien binaire. On ne serait pas surpris d'apprendre que Lindsey Bunckingham de FLEETWOOD MAC qui vient tout juste de sortir le monolithe Tusk (1979), apprécie particulièrement cet album de son confrère ! Puis, petit à petit, la sauce perd de son piment, les choses se calment. "On the Way" adopte un chant toujours railleur au départ, lointain ensuite et avec de l'écho, mais l'ambiance est bonne dans son esprit blues de bar nocturne, batterie à l'avant, basse et guitare bavardes...

D'autres efforts péchus se manifestent par la suite, comme la country sautillante et festive de "Nobody Knows" où Macca se répond à lui-même, "Bogey Music" avec son boogie/rock'n'roll endiablé, incluant l'envie de sonner plus proche des crooners afro-américains et usant de sons de saxos rudimentaires. Si l'on salue la prise de risques et le côté artisanal de cette aventure, on ne sait pourtant pas trop à quel saint se vouer, tant l'écoute du premier McCartney semblait plus fluide. Mais bon, si le but de Paul est encore de singer les punks, c'est réussi ! Sauf qu'avec nos coeurs de télétubbies (ça change des bisounours), on le préfère dans ses élans plus doux, mélodiques.

Outre "On the Way", certains titres sont salvateurs, comme "Waterfalls", choisi en deuxième single, piano Fender Rhodes et voix simple en complainte, nappes fines en descentes (chute d'eau oblige), guitare acoustique jolie... 'Yeah, I need love every minute of the day', voilà master McCARTNEY, ça c'est du grand art, et pas pour faire 'arty' ! L'atmosphère tribale/africaine et cosmique de "Front Parlour" vaut également le détour, de même que la parenthèse asiatique "Frozen Jap" avec ses synthétiseurs en pentatoniques sur rythmique groovy massive. Un brin répétitif tout de même, mais c'est un peu une constante pour l'intéressé d'en faire trop ici (après tout, il fallait bien qu'il parvienne au-delà de 30 petites minutes !), comme également le caractère hymne de la berceuse "Summer Day's Song".

Si Macca se fixe en proue du courant world-music qui va prendre tant d'ampleur durant la décennie nouvelle (1980 est l'année de la new-wave bien sûr mais aussi celle de Peter Gabriel III, de l'accès à la fusion des TALKING HEADS, etc), il y arrive mieux en subtilité avec ce "Darkroom" orientalisant où il va chercher dans ses aiguës pour garder un timbre féminin. Et cependant, il charme mieux qu'ailleurs avec ce splendide mais bien trop tardif "One of These Days", presque seul avec sa guitare acoustique, quitte à doubler son chant mais pour quelques restes des années hippie.

Ce disque est donc à la fois courageux et contestable, intéressant et superflu, les critiques sont assassines (plus tard, ce sera clairement revu, avec un statut 'culte') mais le ciel lui est favorable surtout en Angleterre où il finit numéro 1, tandis que "Waterfalls" atteint contre toutes attentes une jolie place 'number 9'. On pourrait faire ressortir de ce dernier critère l'idée de blague, mais vite tempérée car la sortie de McCartney II n'arrive cependant qu'au mois de mai, alors qu'une tragédie en largesse considérable se profile pour décembre sans rien laisser voir venir. Cause à effet ou non, l'album suivant regardera davantage en arrière.

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   MARCO STIVELL

 
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- Paul Mccartney (chant, tous les instruments)


1. Coming Up
2. Temporary Secretary
3. On The Way
4. Waterfalls
5. Nobody Knows
6. Front Parlour
7. Summer's Day Song
8. Frozen Jap
9. Bogey Music
10. Darkroom
11. One Of These Days



             



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