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Le 13 Septembre 2024


INTERPOL - TURN ON THE BRIGHT LIGHTS

Gros fan de cet album, je me prends à rêver à des albums similaires quand Psychodiver parle
de déambulation commune avec Richard "dans les sphères afterpunk les plus dépressives".
Assez ignare en matière d'Indé car focalisé sur le Metal depuis toujours, je serais très curieux
d'avoir des références d'albums afterpunk dépressifs....

NATEAG666





Le 14 Septembre 2024 par RICHARD

Bonjour NATEAG666,

C’est une vaste question que tu poses ici, la frontière étant parfois ténue entre post-punk, new wave, cold wave (au moins pour moi).

Aux groupes déjà mentionnés comme Joy Division, The Chameleons, The Sound, on pourrait donc ajouter, mais c’est un puits sans fond et " les sphères afterpunk les plus dépressives" dépendent naturellement de la sensibilité de chacun :

- les deux premiers albums de Siouxsie And The Banshees
- le premier album de The Cure
- les premiers albums de The Fall , Magazine, PIL, Wire, Gang Of Four
- la totalité des albums de And Also The Trees sortis durant les années 80
- les albums des Allemands de Malaria! et Xmal Deutschland
- puis pour l’hexagone : Tanit, Baroque Bordello, The Bonapartes

Comme toute liste, la mienne est hautement subjective et forcement incomplète tant cette sphère est foisonnante.
Bonne découvertes et bonne écoute !





Le 14 Septembre 2024 par PSYCHODIVER

Bonjour.

Alors. L'afterpunk dépressif ... Une famille plus que nombreuse et protéiforme. D'autant que chacun a sa conception de la noirceur et de la dépression. Voici ceux qui, outre "Turn On The Bright Lights", me sont très chers.

"Metal Box" de PUBLIC IMAGE LIMITED, 1979. Le groupe fondé par John "Johnny Rotten" Lydon après la débâcle des SEX PISTOLS. Un album très expérimental (influencé par les précurseurs allemands NEU! et KRAFTWERK notamment), obsédant, narquois, menaçant, rageur, caustique et terre à terre mais avec toujours quelques touches de pureté salvatrice assez oniriques. La guitare métallique et tranchante s'associe à une rythmique lourde, envoûtante et à des claviers fantomatiques. Les ambiances et les thématiques de l'album portent sur l'humanité, la société actuelle et leurs faces cachées, ténébreuses comme lumineuses. Le David Lynch de "Blue Velvet", "Eraserhead" et "Twin Peaks" matérialisé dans l'Angleterre grise, industrielle, morose et pluvieuse de novembre 79.
C'est l'exploration de ce disque qui m'a convaincu de la richesse de l'afterpunk, à l'époque où moi aussi j'étais à fond dans la sphère hard / heavy / vieux thrash.

"Secondhand Daylight" de MAGAZINE, 1979. Je le place ex-æquo aux côtés de "Metal Box" dans un registre "porte étendard de leur genre". Très punk tout en étant très axé synthétiseurs et arrangements / écriture inspirés du rock progressif (le PINK FLOYD de "Dark Side Of The Moon" et "Animals", voire le VAN DER GRAAF GENERATOR de "Godbluff"). Niveau ambiance, il m'a toujours rappelé les films fantastiques / horreur japonais des années 60, brumeux, théâtraux, cryptiques (si "Kwaidan" de Masaki Kobayashi te dit quelque chose ...). Le tout est appuyé par des textes paranoïaques, anti sociétaux, à la limite du borderline. Le chanteur, Howard Devoto, est à mon sens, tout comme John Lydon : LA voix du rock anglais fin 70's / début 80's. Par ailleurs, tu peux sans hésitation te jeter sur "Real Life", le premier MAGAZINE, plus orienté guitares mais déjà porteur d'une aura mystérieuse et captivante.

"Low" de David Bowie, 1977. Un album souvent mentionné parmi les plus influents de la fin des années 70. Ce à juste titre. Bien des groupes new wave iront y piocher des idées. L'opus est divisé en deux faces bien distinctes. La première est un recueil de pop song sophistiquées et déconcertantes. La seconde n'est composée que de morceaux instrumentaux dark, profonds et très poignants. Le disque consistant en un commentaire désabusé sur l'Europe post 1945 où l'incertitude comme la misère règnent. Certes, "Low" a été publié début 77, en pleine période punk : mais c'est oublier à quel point le Grand David fut avant-gardiste.

"Telekon" de Gary Numan, 1980. Très électronique, mais avec une vraie section rythmique et des guitares saturées qui sous-tendent la majeure partie du disque. Très robotique également (on est en pleine science-fiction proto cyberpunk) mais très touchant. Tout en sachant se montrer virulent. Un album hautement personnel en forme d'exutoire, sorti à une époque où son créateur cherchait à fuir le business de la musique et l'aliénation des villes comme celles véhiculées par les masses.

Enfin, "The Blurred Crusade" de THE CHURCH, 1982. En termes de sons et d'ambiances, il n'est pas d'un désespoir maladif. C'est un album très poétique (au sens maudit, spleenesque du terme), aux thématiques automnales et existentielles. Ce groupe, bien que moins réputé que THE CURE ou THE SMITHS : est pourtant bien meilleur. Des cinq disques que j'ai proposé jusqu'alors : c'est le moins noir de tous. De là à dire qu'il respire la sérénité et l'optimisme primaire ... Ô que non.

Et là, je ne t'ai cité que mes favoris absolus. D'autres valent le détour. JOY DIVISION (si tu ne connais pas, essaye "Unknown Pleasures" de 1979, et les compilations "Substance" de 1988 et "The Best Of Joy Division" de 2008, tous excellents). WIRE pour sa trilogie inaugurale avec "Pink Flag" (1977), "Chairs Missing" (1978) et "154" (1979). Un triptyque qui s'enfonce peu à peu dans la noirceur et la grisaille. Jusqu'au "A-Z" de Colin Newman, premier album solo du chanteur de WIRE, tellement barré et psychotique qu'il file littéralement les jetons.

Sur ce : bonne découverte. Et fait attention à bien revenir dans la réalité après chaques écoutes. Ces albums emmènent toujours loin.





Le 14 Septembre 2024 par NATEAG666 (visiteur)

Merci pour ces réponses très complètes.

THE CURE, je suis fan depuis trois ans, et effectivement, je fais bien le lien avec INTERPOL. Et je préfère la trilogie glacée au premier album, je dois être plus "dépressif" que "afterpunk".
JOY DIVISION aussi j'ai, je préfère les albums beaucoup plus sombres que les compils, plutôt plus enlevées et joyeuses.

En tout cas j'ai beaucoup à faire maintenant.
PIL, MAGAZINE et WIRE me semble un bon début.

Sinon, tous les groupes que vous proposez ont débuté dans les années 70-80.
Avez-vous des références d'un Revival Post-Punk Dépressif contemporain d'INTERPOL?





Le 15 Septembre 2024 par RICHARD

De rien NATEAG666 !

Je crois en fait que le paradoxe d'Interpol, c'est d'avoir ouvert la voie à un revival dans lequel pléthore de groupes se sont engouffrés mais sans que ces derniers sonnent nécessairement comme le quatuor new-yorkais.
Pour des projets plus contemporains donc et toujours dans « l'esprit » même si ceci demeure bien subjectif :

"The Back Room" et "An End Has A Start", les deux premiers albums d'Editors que l'on a souvent présenté comme une réponse anglaise à Interpol alors que ce groupe vaut à l'évidence mieux que ce statut initial d'ersatz.
"Fear Is On Your Side" de I Love You But I've Chosen Darkness, combo new-yorkais, mélancolique et obscur à souhait.
"She Wants Revenge" du groupe du même nom. Le duo américain propose une pop froide d'excellente facture.
"O.Children" du groupe du même nom (se casse vraiment pas la tête). Un projet anglais mené par le puissamment charismatique Tobi O'Kandi.
"To Lose My Life..." des Anglais de White Lies. Un énième feu de paille mais qui assurément ici ne manque pas de saveur.
"Eagulls" et "Ullages" du projet de Leeds emmené par George Mitchell qui vocalement rappelle parfois Robert Smith.
"XX" de The XX. Le quatuor londonien puise son inspiration du "Seventeen Seconds" de Cure, et c'est du bon spleen.

Puis, les premiers travaux de The Soft Moon (avec feu l'excellent Luis Vasquez), la pop froide des Canadiennes de The Organ ou tendue des Savages peuvent compléter cette brève introduction.
Après NATEAG666, si tu désires quelque chose de plus sombre, sans verser pour autant dans la caricature, il faudra te tourner vers la cold wave et là, c'est une autre histoire.
Bonne écoute !





Le 16 Septembre 2024 par Arp2600 (visiteur)

A mes débuts sur FP, en 2011, j'avais voulu contribuer aux nouveautés et j'avais essayé Portamento des DRUMS, du post-punk revival typique. Mais bon, je n'avais pas été très emballé donc j'ai renoncé ;).







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