Le Big Beat, c'était un peu tout et n'importe quoi, mais c'était aussi pour cette raison que ce genre éphémère était super. La puissance rythmique du hip hop, l'énergie du rock et le groove de la techno... Beaucoup d'éléments qui n'avaient pas l'habitude de se rencontrer et que quelques génies ont su marier. Des albums essentiels de ce style, j'en compte pas mal, notamment ceux de PRODIGY et des CHEMICAL BROTHERS mais aussi, ce disque de FATBOY SLIM alias Norman Cook.

A l'instar de certains chefs-d’œuvres de cette fin de décennie (comme Mezzanine et OK Computer), ce truc a tellement servi de support audio dans les publicités et les émissions télévisées, que ce n'est pas possible de ne pas connaitre au moins une chanson tirée de cet album.
L'exemple le plus frappant étant « Right Here, Right Now » qui est juste CULTE et accompagné d'un clip qui l'est tout autant. Même si cela serait injuste de réduire Fatboy à ses singles quand on voit la quantité de bombes que contenait ses premières sorties, notamment celle-ci.

« Kalifornia » et son vocoder entrainant, « Love Island » et son intro absolument féérique, le gloubi boulga de sons du dernier titre ou encore la blagounette « In Heaven »... Presque tout l'album est excellent. J'aurais juste des réserves à émettre sur « Gangster Tripping » qui, malgré son intro efficace, m'a toujours un peu agacé et « In Heaven » qui est plus une blague qu'un véritable morceau malgré un instru bien groovy.

Car le point fort du FATBOY SLIM de cette époque, c'est vraiment les rythmes. Incroyablement cool et groovy, alors que les autres mastodontes du big beat privilégiaient des rythmes bien lourds et agressifs (comme PRODIGY) ou une facette plus psychédélique voir pop (les CHEMICAL BROTHERS).

You've Come a Long Way, Baby c'est donc rigolo, frais et toujours aussi agréable à écouter en 2013. En dépit de l'aspect fun et volontairement débile, la musique est bien plus sérieuse en profondeur, puisqu'elle est remarquablement bien composée.

Profitons-en, car cela ne durera pas. Norman Cook subira une crise d'inspiration passé les années 2000 et jamais il ne retrouvera la spontanéité et l'ingéniosité de ce magnum opus.