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Le 26 Août 2019


GOLDMAN JEAN-JACQUES - POSITIF

C'est désormais la mode maintenant pour la chanson française de proposer des titres avec couplet en français et refrain en anglais.

Alors que ce week-end je fêtais l'arrivée sur D**zer de JJG en me réécoutant toute sa discographie, à l'écoute de Long is the road(américain), je me suis demandé si ce n'était pas tout simplement la première chanson à proposer cette recette franco-anglaise ... , voire si ce n'était pas la première fois, au moins que cela soit appliqué avec succès pour en faire le 1er hit du genre....

Qu'en pensez vous ?

Merci pour vos éclairages





Le 29 Août 2019 par Nono (visiteur)

A l'inverse, on a des refrains en français de groupes anglophones, c'est rare mais y en a : Il y a un titre disco où on entend "Voulezvouscoucheravecmoi", ou "Le freak c'est chic", ou "Voulez-vous... ma question c'est voulez-vous" (Abba), ou encore dans un registre plus pop "Les yeux sans visage" comme voix de choeur dans "Eyes without a Face".
Le français chanté façon anglophone ça fait souvent power-pignole.





Le 28 Août 2019 par Fred (visiteur)

Oui, François, c'est vrai. D'ailleurs, à mon sens, "Week-end" est réellement devenu un mot français par la force des choses, puisque le concept qu'il représente n'a pas d'équivalent dans notre langue, où la "fin de semaine" représente désormais, et de façon irrémédiable, le jeudi et le vendredi précédent le... week-end. Par contre "food truck", désolé, il n'y a que toi qui l'emploie.
Nono, oui, la connaissance du français a été associée à un certain prestige : Bach a dédicacé ses concertos brandebourgeois dans cette langue. Néanmoins, ce prestige tant à diminuer et il est à parier qu'il le ferait aujourd'hui… en anglais. Les anglophones se tourneront de moins en moins vers le français pour des raisons pratiques : ils se mettront au mandarin, à l'hindi, où à l'arabe. Les Anglo-Saxons sont des pragmatiques : langue de prestige, d'accord, jusqu'à un certain point, mais pour quoi faire en définitive ? Attention de ne pas pécher par orgueil, ce serait la pire des choses pour l'avenir du français (mais il est vrai que l'autosatisfaction est un trait de caractère très français) ! Si le français était devenu une langue de prestige, c'est que la France était une nation puissante et dominatrice, qui avait su exporter sa pensée et sa langue, quasiment "à la pointe des baïonnettes". Aujourd'hui, la conquête du monde se fait sur les marchés d'échange, et il est fort à parier qu'après les Américains, ce seront les Chinois et les Indiens qui tenteront d' exporter leurs modèles propres culturels et leurs langues.
Pour en revenir à la question : un refrain dans la langue de prestige, cela est un concept ancien. On l'a vu, par exemple, pour le français en breton, par chez moi, en Bretagne, où il était de bon ton de montrer que l'on connaissait quelques mots de la langue de Molière dans les chansons du cru. Le phénomène est plus récent en ce qui concerne la langue française car, jusqu'ici, c'était elle la langue du prestige au sein d'une population nationale qui ne la maîtrisait encore que relativement peu il y a à peine 60/70 ans.
A son tour, néanmoins, la langue française est concernée par ce phénomène, désormais destiné à prendre de l'ampleur du fait de la diffusion et de la connaissance de plus en plus grande de la langue anglaise au sein des nouvelles générations. Alors, le français, futur gaulois des temps modernes face à l'anglais/latin ? Même si elle est, au contraire de la défunte langue de Uer-Cingeto-Rix, soutenue et promue par un Etat fort et centralisateur, on peut toutefois se poser la question au train effréné ou va la mondialisation.





Le 27 Août 2019 par François (visiteur)

@fred
Ouep, sans doute... C'est vrai aussi que "week-end" et "food truck", ça va plus vite et ça "sonne" mieux que "fin de semaine" ou "camion de nourriture" (que je me force pourtant à utiliser, par pur esprit de contradiction et de "résistance"). Mais le pire, ça reste dans le milieu professionnel, les affaires ou tout ce qui est "à la pointe"...





Le 27 Août 2019 par Nono (visiteur)

@François : Je suis d'accord avec toi. Surtout dans le domaine professionnel : en général, tous ceux qui friment avec leur "franglais" (genre : on est une dream-team vraiment top qui respecte les deadlines et toujours en open-source grâce aux conf-calls"...) ils se la ramènent avec des termes branchés mais sont incapables de PARLER (un vrai discours) anglais, et surtout de COMPRENDRE l'anglais.




Le 27 Août 2019 par Nono (visiteur)

@Fred : ce qu'il ne faut pas oublier, c'est qu'il y a autant de prestige à parler français pour un anglophone, que parler anglais pour un francophone. Même si l'anglais est désormais universel, on oublie trop souvent combien les non-francophones envient notre langue.




Le 27 Août 2019 par fred (visiteur)

@ François.
Cela fait pourtant partie de l'évolution naturelle de toutes les langues : il y a toujours une langue de prestige dont l'emploi de termes par les langues indigènes/locales/"régionales"/périphériques est inévitable : ce fut le cas pour le gaulois et le latin … et de l'anglais et du français dès Guillaume le Conquérant … puis maintenant du français et de l'anglais : la roue tourne. De simple langue rustique du bas peuple anglo-saxon à partir de 1066, au bénéfice du français, langue des rois d'Angleterre post-conquête, l'anglais est devenu la langue des élites internationales et influence à son tour le français dans son lexique, au moyen, très souvent, de mots d'origine… française! Confère le fameux "coach", apparenté à notre bon vieux "cocher" ! Mais bon, il est vrai qu'il est pénible de subir des termes tels l'ignoble"booster" à longueur de journée, dans les médias comme dans la pub, alors que le français "stimuler", "relancer", "faire croître" (…) est beaucoup plus élégant et bien plus approprié. Mais c'est un terme plébiscité, par pur effet de mode et snobisme, par nos élites nationales… adoubé, en quelque sorte… tel le fameux "impacter", servi à toutes les sauces, mais provenant en fait de l'usage anglais de ce verbe (to impact), pour dire « avoir des conséquences, des effets, de l’influence sur quelque chose », alors que l'emploi français se limite au domaine de la balistique, et, au figuré, pour évoquer un effet d’une grande violence, ce qui va bien au-delà des "modifier", "affecter", "toucher", "avoir des conséquences" pour lequel ce terme est désormais employé à tort et à travers… par ceux qui sont censés être détenteurs du beau langage (mé-r-dias, politicards…).





Le 27 Août 2019 par Baldrick (visiteur)

Non, ce n'est pas la première chanson dans ce cas (cf "So far away from LA" de NICOLAS PEYRAC).

Sur cette question, mon avis est très simple : si ça apporte quelque chose à la chanson, alors OK. Si c'est un gimmick et/ou un cache-misère, alors je zappe...





Le 27 Août 2019 par RICHARD

For Me, Formidable d'AZNAVOUR, ça compte ?




Le 26 Août 2019 par François (visiteur)

Je ne saurais répondre à la question mais j'en profite quand même pour dire que l'invasion de termes anglais dans la langue française (on fait partie du G7, il y a quand même encore la "Francophonie", on n'est quand même pas rien) me hérisse le poil, que ce soit dans les chansons ou la vie quotidienne.




Le 29 Août 2019 par Fred (visiteur)

Un petit exemple, tiens, qui date des années 60/70. Même s'il s'agit plutôt d'une parodie, elle est assez parlante du phénomène que l'on évoque :

"Quand j'étais chez mon père
'Barzh ar menez Arre
On m'a dit j'pouvais pas
ober labourer-dou(a)r

Et quand je fus à l'âge
D'vont d'ober ma c'hoñje
Expédié en escouade
D'ar menezioù Aurè(s)

Près de Tizi Moulad
eo e oan gloazet
Si j'ai versé mon sang
"Evit frankiz e oa bet"
Retrouvé ma santé

D'ar gêr 'oan bet kaset
J'voudrais bien faire les foins
'Barzh ar Menez Arre
Dans le Parc d'Armorique
N'hellen ket labourat
Lec'h mont d'an Amerik
Aet on g'an FLB

L'histoire (bilingue) d'un gars des monts d'Arrée envoyé combattre en Algérie, blessé, ayant versé son sang "pour la liberté", et qui ne peut plus travailler la terre une fois rentré au pays. Plutôt que l'exil, il choisit la lutte armée clandestine.
Pour info, en 2008,aux Francofolies, bastion de la chanson francophone, dix-sept artistes avaient chanté en anglais, sans compter ceux qui mélangeaient les deux langues.









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