Le groupe pose les bases de son Rock métallique dès le premier morceau, et la recette fonctionne. « Most Anything That You Want » est imparable avec ses cœurs et ses harmonies. La guitare croise l’orgue Hammond avec une aisance sans pareille. Ce qui deviendra la marque de fabrique du Hard Rock est présent dans tout l’album (orgue d’un coté, guitare lourde de l’autre).
Les influences acides du groupe sont résolument issues de la Beat Generation. Il n’est donc pas surprenant de retrouver des éléments Jazz dans « Termination » et dans son final étoilé.
Chacun des membres démontre des capacités techniques remarquables, tant sur les rythmiques du batteur, que sur les échanges des soli entre organiste et guitariste. Doug Ingle assure les claviers et le chant de sa voix voilée si propice à l’ambiance de l’œuvre. Balades (Flower and Beads) côtoient morceaux plus heavy (Are You Happy?) soutenus quoi qu’il arrive par la basse lourde de Lee Dorman.

Mais ne nous voilons pas la face (A), ce qui a fait d’In-a-Gadda-da-Vida un album irrésistible au succès si important, c’est bien son morceau éponyme qui occupe la totalité de la face B. Un morceau fleuve de plus de dix-sept minutes où chacun des membres a la possibilité de montrer la quintessence de son talent. Une introduction mémorable et surtout un riff qui a tout pour lui : facile à mémoriser, pas trop technique, terriblement prenant, le tout dans un contexte lysergique mené en droite ligne par les dérives hallucinatoires de Doug Ingle. S’ensuit alors une jam extraordinaire entre les quatre musiciens, chacun se libérant sous les vapeurs de THC. Une improvisation de guitare fuzz d’anthologie précède un long solo de batterie, chose qui commençait à devenir à la mode à cette époque des 60’s.

Aucun défaut majeur sur la galette (peut être un ou deux morceau faible pour les fortes têtes) qui s’inscrit comme un classique de la musique psychédélique.