| | Le 03 Mai 2004 par ZIGGY
La carriere de Joe Jackson se divise en presque autant de périodes qu'il a enregistré de disques. Et si ses debuts ont connus un relatif succés dans un style rock assez simple (Look Sharp est resté culte), tout comme Night & Day dans un style de pop sophistiquée en 1982, les 20 années qui ont suivit ont multipliées les revirements musicaux. Ca a donné dans les années 80 des albums imposants comme Big World ou inabordables comme l'instrumental Will Power, et dans les années 90 des albums explorant la musique orchestrale, avec surtout un Heaven & Hell totalement déroutant en 1997. JJ s'est toujours montré trés exigeant dans son travail à chaque nouvel album. Dans ce cadre le retour en 2003 du Joe Jackson Band (groupe qui a enregistré les deux albums que tu connais, ainsi que I'm The Man en 79, jumeau de Look Sharp) pour réenregistrer un album de rock assez simple pouvait deja paraitre mercantile (Joe Jackson qui refait quelque chose qu'il avait deja exploré, certains n'y croyaient pas avant d'entendre l'album aux textes naifs et aux musiques faciles!).
A cela s'ajoute le fait que ces dernieres années Joe Jackson ait connu un regain de succés avec les critiques trés favorables et les bonnes ventes de Nigth & Day II (qui le mérite). 15 ans aprés avoir été laché par A&M pour cause de bides à répétitions Joe est donc redevenu commercialement viable. Et meme si comme je le dis dans la chronique on peut apprécier qu'il sorte trois live si différents en 5 ans, çà revient quand même à multiplier les disques... Et les ventes. Il ne s'agit donc pas d'attirer le grand public (un olympia retransmit sur france inter en 2001, et deux bataclan remplis plus une tournée francaise en 2003 prouve qu'il a deja une large audience) mais profiter un moment de ce retour sur le devant de la scene. Aprés 20 ans passés à déconcerter les fans et à faire des pieds de nez aux critiques, je pense bien que l'optique de sortir un JJ qui se vende correctement interesse sa maison de disque.
En plus de ça, comme je l'ai précisé, ce disque ne ressemble pas au Joe Jackson qu'on connait, habitué à sortir des live plutot originaux: Live 80-86 explorait les variations de style sur 4 tournées, Summer In The City donnait une musique intimiste marquée par des reprises, et Two Rainy Nights illustrait sa maniere particuliere de revisiter ses classiques à chaque tournée. Avec un Afterlife si classique il joue le jeu du live best-of, décevant face aux trois chefs-d'oeuvres que je viens de citer.
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