Pour son 1er album, dont le titre est d’ailleurs un hommage à Tarantino, la jeune CHARLI XCX n’a déjà rien d’une amatrice : révélée auprès de la scène indie pop par son passage en première partie de la tournée américaine de MARINA & THE DIAMONDS (écoutez d’ailleurs le duo que les deux chanteuses ont offert à leurs fans, « Just Desserts »), Charlotte s’impose déjà avec la carrure d’une grande sur True Romances. Synthétisant des influences qui vont de SANTIGOLD aux SPICE GIRLS, de la désinvolture d’UFFIE à la bizarrerie de BJÖRK période Homogenic, la jeune britannique développe un son hybride et pourtant unique.

Alors certes, l’album n’est pas exempt de défauts, les paroles frôlent souvent l’immaturité, le ton de l’album est à deux doigts de la lourdeur et celui-ci ne se laisse d’ailleurs pas approcher aussi facilement qu’un disque de pop plus classique. Sans parler des quelques morceaux un peu faibles (« So Far Away», « How Can I », voire même « Grins ») qui plombent l’équilibre fragile de True Romance.


Par contre, qu’il s’agisse de « Set Me Free », « Black Roses », « Nuclear Seasons » ou « Take My Hand », CHARLI XCX a réussi le tour de force de parvenir à une certaine évidence pop, un son catchy décomplexé mêlé à des arrangements qui naviguent entre l’électro urbain des années 2000s et la dream pop des années 80s. Mais le charme de l’album réside dans son imperfection assumée et dans la inconvenance de la compositrice qui semble en avoir encore en réserve pour les années à venir.

Aussi pertinente que soit la comparaison que mon estimé collègue ait pu faire avec RIHANNA, CHARLI XCX s’apparente plutôt pour moi une combinaison entre la langueur vocale de Lana DEL REY et l’électro rêveur de GRIMES. Son style a tout à gagner à mûrir alors espérons que cette artiste prometteuse soit capable de réitérer l’exploit de True Romance.