@francois : C'est une question de goût.
C'est paradoxal dans un monde où les gens ne jurent que par le numérique et la dématérialisation où on ne peut plus rien faire sans numérique, de faire ceux qui préfèrent le son naturel. Ca devient limite pathétique tous ces paradoxes. Il en faut toujours des paradoxes, ça devient lassant.
C'est paradoxal et faux cul.

@louis19 : ça c'est parce que tu ne sais pas entretenir ou prendre soin d'un vinyl, mais là, c'est un autre probleme. Passer un vinyl de 1980 qui grésille comme un bakelite de 1935 passé sur un tourne-disque bas de gamme de 50 euro chez Lidl, je sais ce que c'est. Forcément, ça n'aide pas à apprécier les justes valeurs d'un vinyl.

@François : excellente remarque, c'est effectivement ce que je trouve : plus ça veut "coller à l'époque" plus ça vieillit vite ! ça peut sembler paradoxal mais non, c'est parfaitement logique ! Les modes passent! Par contre oui, comme tu le dis : en musique les sons "organiques" des instruments, non trafiqués, sont éternels, comme une guitare sèche ou un piano.
Moi qui écoute beaucoup Elton John (étant pianiste à mes heures !) une ballade comme "Your song" est TOTALEMENT intemporelle, il aurait pu la sortir dans un de ses derniers albums ("Songs from the west-coast" par exemple) que ça n'aurait absolument pas dépareillé ! Par contre, allez donc écouter le contenu de "Leather Jackets", c'est imbuvable !

Un grand bravo et merci à Mr de la Dabbière qui a à 99% tout dit, et très bien ! :) Pourquoi que 99% ? Pour l'exemple de Death Magnetic qui n'est malheureusement plus un cas extrême, mais bel et bien une sorte de mètre-étalon des masterers depuis... 10 ans ? 20 ans ? 25 ans ? Ne riez pas, j'ai redécouvert "Fireworks" d'ANGRA et cet album est juste inécoutable tant il est frié dans tous les sens. Quant à proclamer que oui, un vinyle PEUT être brickwallé et encore plus inécoutable, ce monsieur a encore raison, le premier qui ose me jurer le contraire, je lui fais savourer le vinyle de "République des météores" d'INDOCHINE sur un coulis de crachottis rouges. Bravo monsieur pour votre explication qui mêle le subjectif et l'objectif avec brio ! :)

Reprenons point par point.

Tout d'abord (et le plus important) : le son des 70s n'est pas nécessairement ou objectivement meilleur, c'est une question de goût.

Ensuite, il faut bien distinguer la compression sonore, la compression numérique et l'échantillonage.

Un son numérique est nécessairement échantilloné. Si cela correspond en théorie à une perte d'information, cette perte information est absolument inaudible pour qui n'est pas capable d'entendre à 25kHz (c-à-d personne).

La compression numérique est de 2 types : sans perte d'information (celle du flac) et avec perte d'information (celle du mp3). Par definition, celle du flac ne change rien au son. Il est toutefois bon de rappeler que sans disposer de matériel audio à plusieurs dizaines voir centaines de milliers d'euros, il est pratiquement impossible d'entendre la différence entre un flac et un mp3 320, et que même avec un matériel de luxe peu de gens y arrivent. La compression numérique a obtenu sa mauvaise réputation au début des 2010s lorsque des mp3 degeulasses à 128kb/s voire 64 s'échangeaient n'importe ou sur internet : le son est alors nettement dégradé au point d'être inécoutable.

La compression sonore va (en très simplifié) gommer les dynamiques pour rendre le son plus "gros" et moins "aéré". Si ce n'est pas systématique, le son aujourd'hui est en moyenne nettement plus compressé, et ce pour 2 raisons : les possibilités techniques de 1970 vs 2020 couplées à la loudness war, où tout le monde a voulu sonner plus compressé pour sonner plus gros.

Sauf dans des cas extrêmes (ex : Death Magnetic) la compression n'est ni un mal ni un bien c'est un outil pour sonner d'une certainne façon. Elle est d'ailleurs pratiquement indispensable dans le processus de production.

On peut par contre préférer un son plus aéré et avec plus de dynamiques à un son énorme et "brickwallé" d'autant que ce dernier amène a plus de fatigue auditive sur le long terme.

En revanche le numérique n'est pas nécessairement compressé, et l'analogique n'est pas nécessairement "non compressé", que ce soit à  l'enregistrement ou au pressage. On peut tout à fait mettre un son brickwallé sur un vinyle ça sonnera juste abominable parce que le vinyle ne peut pas le restituer correctement.

Voilà j'espère avoir répondu à tes questions.

@Nono
Les musiques synthétiques/électroniques vieillissent généralement plus mal que les musiques organiques (une guitare ou un piano produisant le même son, quelle que soit la décennie en question).

Vaste question... donc vaste réponse !
Oui l'analogique est un son bien plus chaud, avec bien plus de relief que le numérique, clairement. Moi je préfère totalement l'analogique.
Mais l'ironie est que c'est souvent longtemps après qu'on se rend compte de ce qui a bien vieilli ou mal vieilli. Pour Genesis par exemple, j'adore leurs albums des années 70, et quand "Invisible Touch" est sorti j'aimais cet album aussi car on était dans l'époque ! Aujourd'hui par contre je ne peux plus écouter Alphaville (100% numérique) par exemple, alors qu'à l'époque j'adorais ! On se rend mal compte à une période qu'on vit, en quoi ça deviendra ringard après ! Qui aurait imaginé que les année 80 pleines de synthé "instruments-du-futur" sembleront encore plus datées que les années 60 finalement ?

Par définition, et c'est scientifique, tout enregistrement numérique est un son compressé, quelque soit le nombre de bits enregistrés.

Ce n'est qu'une question de goût. Certains préfèrent le son des annees 80 d'autres le son des années 60 d'autres le son des années 90 etc.

le son de mes disques vinyles années 80 c'est plutôt grattements grésillements sautillements etc , très agréable à entendre en effet

Les goûts et les couleurs étant ce qu'ils sont, j'adore aussi le son des années 80, en particulier pour les mêmes raisons qui font que beaucoup détestent cette décennie. Mais c'est vrai que le son des '70s a une classe vraiment unique. Il y a des tas de raisons à cela.

Tout était analogique, ce qui ne pardonnait ni les erreurs de jeu des musiciens, ni les mauvais choix de poses de micros pour les prises de son. Par conséquent, la compétence (ou l'incompétence) des zicos et des ingés-son ressortait bien davantage qu'aujourd'hui.
De plus, la qualité et les possibilités offertes par les consoles ont également progressé. En outre, l'analogique permettait d'avoir un son moins froid, moins clinique que le numérique. A ce titre, l'effacement du vinyle au profit du CD à la fin des années 1980 n'a pas eu que des avantages.
On ne pouvait pas non plus enregistrer un disque chez soi, comme maintenant. Le passage en studio était obligatoire. Or, l'heure de location a toujours coûté cher. Les musiciens avaient donc rarement la possibilité d'accumuler les prises et les pistes. Il ressortait donc des enregistrements d'époque une plus grande spontanéité, un côté plus naturel, avec des chansons moins surchargées que par la suite.

Par ailleurs, l'arrivée à maturité de nombreux styles de musique populaire (pop, rock, soul, notamment) ainsi le nombre réduit de marques d'instruments et d'amplis à l'époque ont fait que les producteurs/ingénieurs de son ont fini par mieux maîtriser ce qui permettait de faire sonner au mieux ces styles.
Enfin, je pense aussi qu'avant les années 1990, la majorité du public et des producteurs recherchaient avant tout une certaine clarté du son et surtout pas du boulot à la Ross Robinson ou Rick Rubin, si vous voyez ce que je veux dire...

@bradfloyd : On ne parle pas de la même compression. Etonnant de voir une telle confusion de la part d'un chroniqueur.