En voilà une belle surprise ! Il est dommage que A SUNNY DAY IN GLASGOW et leur album Sea When Absent aient dix voire quinze ans de retard, ils se seraient faits automatiquement remarquer à une certaine époque et auraient été directement reconnus de manière large. À moins que ce ne soit de la nostalgie de ma part... Enfin, espérons toujours que ça leur arrive !

On peut parler de shoegaze, mais comme le dit mon très estimé collègue Seijitsu, A SUNNY DAY IN GLASGOW fait partie des inclassables, ou trop brillants pour être cantonnés à un genre précis. Bien entendu, on cible aisément, il y a une préférence pour les fréquences aiguës, des voix éthérées, des guitares saturées très en avant...

Imaginez cependant, les Cocteau Twins qui jouent fort dans une usine ou un entrepôt avec les machines en marche et les aléas d'un tel contexte, le son qui se met à sauter sans qu'on s'y attende (bien entendu, c'est maîtrisé)... Imaginez que la mer se trouve juste à côté et que les pauses détente soient aussi « capturées ». Imaginez des voix féminines superbes qui chantent à l'unisson ou s'entremêlent dans un genre dream-pop/shoegaze, mais aussi par moments sur un beat lent et en employant des intonations soul, un peu à la manière du r'n'b, sans se dénaturer...

Sea When Absent, c'est tout ça. C'est une réalisation prélevée dans un garage et à la plage, mélange de rock « métallique » (mais pas « métal ») et de sérénité californienne à la Best Coast, avec un chant superbe et des refrains envoûtants : si les dernières compositions proposées sont un peu moins marquantes, au moins il reste ce point fort.

« The Things to Do With Me » avec ses loops tous azimuts, « In Love With Useless » qui passe d'un ton à l'autre sans complexe, les couplets pop disco hypnotiques de « Boys Turn Into Girls » avant les raz-de-marée guitaristiques, les refrains folk hippies qui ne s'en soucient pas (« Double Dutch ») : écoutez ces titres, écoutez l'album, vous comprendrez !