Certes on ne peut pas reprocher à Clapton le manque de sincérité dans cet hommage à un véritable ami qu’il a depuis tant d’années admiré et respecté. Et le casting est ici exceptionnel. Pourtant, cet album me déçoit. Une certaine monotonie s’installe et on finit par s’ennuyer quelque peu. Or JJ Cale nous a montré qu’on peut être laid-back sans être soporifique, c’est là son génie, dans l’art subtil de ne pas en mettre plein la vue tout en étant incroyablement riche et émouvant. Il manque ici toute la variété des climats, des tempos qu’on peut retrouver dans la riche discographie du gars de l’Oklahoma. C’est appliqué c’est sûr, c’est bien produit (trop ?) mais il manque le côté bricolé, frais et spontané qu’on peut ressentir dans l’oeuvre originale. La set-list n’est pas mauvaise, le choix était large mais un ‘Carry On’ ou un ‘Mama don’t » aurait permis d’accélérer le mouvement et la mayonnaise de mieux prendre. C’est vrai que pour le chant, tous s’appliquent à chanter à la JJ, masquant les timbres personnels (à part Willie Nelson, reconnaissable immédiatement) mais finalement quel intérêt d'être dans l'imitation ?. Espérons que cet album, bel hommage de ses pairs plus célèbres, amène l’auditeur vers les oeuvres originales qui restent totalement inimitables.
En complément, sa femme Christine Lakeland a sorti plusieurs albums sous son nom, je connais surtout « Fireworks » (1989), qui, sans être génial, est tout à fait recommandable.
