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Edvard Grieg
Opus 40 - Suite Du Temps D'holberg
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le 29 Mars 2018 par SAPERLIPOPETTE!!!

Chapeau CHIPSTOUILLE pour ta culture musicale.

le 27 Mars 2018 par CHIPSTOUILLE

Le hasard de mes écoutes m'a fait tomber sur le concerto pour piano de Grieg, et je me suis demandé ce que l'ami Erwin en pensait. Je commence à lire: BEETHOVEN et BRAHMS OK... HAENDEL, BACH et HAYDN? Quelle mouche l'a piqué? Et pas un mot sur la force du premier mouvement? On est loin de Peer Gynt tout de même...

Ce n'est qu'arrivé à la fin que je me suis aperçu que je n'étais pas en train de lire la bonne chronique! Bon je me réveille, laissez-moi me recomposer. OK donc je suis interpellé par mon collègue pour donner mon avis sur la Gavotte de la suite du temps d'Holberg et ses potentielles ressemblances avec HAYDN :)

Mon avis est que, comme nous avons à faire à un orchestre à cordes réduit, et que nous n'avons pas de basse continue, il est logique d'aller voir côté période classique. L'absence de bois et quelques rares légères dissonances à la fin du premier thème font qu'on n'est de toutes façons pas chez MOZART. Classique non-mozartien, il est donc logique d'aller voir du côté de chez HAYDN.
J'ajoute que le côté un peu masculin avec les notes qui se prolongent bien au fond des temps nous en rapproche un peu plus. Enfin avec cette monodie typiquement classique qui vient chercher l'inspiration dans un thème qui pourrait être joué par une vielle à roue, on n'est pas très loin de l'esprit des mouvements atypiques qui figurent dans les symphonies n°2, 67 et 82.

J'arrête la comparaison là parce qu'il manque tout de même ce qui caractérise le plus HAYDN (et on retrouve ça chez BEETHOVEN), à savoir un travail thématique. Ce qui distingue principalement HAYDN de ses contemporains, c'est sa capacité à faire varier un thème d'une reprise à l'autre. Or là, c'est strictement les 2 même thèmes répétés 3 fois de suite. Ca manque également de légèreté... HAYDN réalisait des mariages de saveurs subtils, là on est revenu dans le pâté de pomme de terre (parfaitement assaisonné, certes). Mélodiquement par contre, rien à redire, ça marche.

Même si parfois je précise que quelques œuvres de jeunesse de HAYDN ont encore un pied dans l'ère baroque, c'est en général dû au fait qu'on trouve encore une basse continue légère (ce qui reste l'exception). Ou alors qu'il y a encore un usage de trilles, ou que sur un même mouvement il va varier le rythme à la façon d'une suite orchestrale mais dans un temps beaucoup plus réduit. Ce sont soit des originalités particulièrement mises en valeur, soit des résidus, des réflexes la plupart du temps inconscients. Comme on trouve toujours un synthé qui bave ou de la réverb sur les albums les plus visionnaires de la fin des années 80.
Dans la démarche, HAYDN cherche à se défaire de la période qui précède le plus possible. Il joue à fond sur les effets orchestraux, les variations de volume, ce qu'on trouve toujours à l'ère romantique d'ailleurs, mais qui à son époque était tout nouveau.

La "gavotte", c'est un des premiers trucs qui a disparu à la fin de l'ère baroque. De toutes les temps dansants à la française, HAYDN ne conservera que le menuet. Le rondeau perdurera également (très souvent en tant que 3eme mouvement de concerto). Il a fallu quelques décennies de plus pour se débarrasser complètement de tout le reste. Les recherches montrent que certains traits "ancien régime" ont même été artificiellement retirés des interprétations modernes des œuvres classiques. C'est particulièrement flagrant à l'écoute d'interprétations se voulant plus proche de l'époque, comme chez Staier sur pianoforte.

Là, GRIEG a la démarche complètement opposée, il part de l'ère romantique pour aller directement vers ce qui fait l'essence même du baroque (un peu à l'image de MENDELSSOHN dans sa symphonie n°2). Du coup ce sont les manières romantiques qui restent comme résidus (les fameuses dissonances, le pathos - malgré tout - qui englobe le tout) et qui font que le mouvement n'aurait pas pu voir le jour, tel quel, en 1765. Je pense donc qu'on est plus proche des compositeurs baroques tardifs (HAENDEL, RAMEAU?) que des premiers classiques.













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