Bon, déjà, je tiens à féliciter RED ONE, pour son analyse de l'album, que j'approuve globalement, mais également pour le style et l'enthousiasme dont il fait preuve au fil de chacune de ses chroniques.
je n'ai par exemple pas un goût immodéré pour des trucs du genre ASIA, je connais mal GBH, mais la signature me pousse souvent à lire ce qu'il écrit; ça ne fait pas forcément évoluer mon opinion mais je passe un bon moment, c'est souvent instructif, très bien documenté et bien torché, donc chapeau bas.
J'ai déjà laissé un long commentaire sur NIME à propos de ce disque, donc je ne vais pas tout répéter.
Toutefois, je ne peux m'empêcher de penser que l'apport de Bob Ezrin à la production est grandement responsable du miracle qui vient de se produire, il suffit de comparer cet Opus avec le précédent et fort moyen Rapture of the Deep, en juxtaposant notamment les morceaux "orientaux", Rapture of the Deep et Out of Hands : le premier étant très bien écrit, peut être même supérieur à son suivant, mais produit avec des gants de soudeur et des lunettes de glacier, comme le reste du disque d'ailleurs ; le second est magistral.
Money Talks sur Rapture, était très bien avec ses OUH OUH au niveau du refrain, mais passé cela la messe était dite, Wrong Man recyclait le riff de Ready and Willing de Whitesnake sans en avoir le niveau et la ballade Clearly quite Absurd aurait pu être réussie si et seulement si, on avait été beaucoup plus exigeant concernant son traitement, du coup on jurerait qu'il ne s'agissait là que d'une ébauche.
Les ambiances que dégagent les titres de Now What !? sont un régal pour les oreilles, Blood From a Stone rappelle Breathe le morceau d'ouverture de Dark Side of the Moon.
Vincent Price avait posé sa voix sur Welcome to my Nightmare, Ian Gillan le célèbre en fin de parcours, d'ailleurs ce titre aurait pu se trouver sur le chef d'oeuvre d'Alice Cooper : même attrait pour le grandiloquent, pour la parodie, pour le côté kitsch issu de l'imagerie des films d'horreur de série B.
Il manque peut-être à cet album un titre bien fédérateur, un classique immédiat comme on pouvait en trouver sur machine Head ou Burn, pour lui permettre d'accéder d'emblée au rang de chef d'oeuvre absolu; Above and beyond, voire la ballade All the time in the world, sont (un petit peu) en deçà du reste de l'album.
Du coup on pourrait le situer quelque part entre Fireball et Come Taste the band, car une grande place est laissée aux passages instrumentaux : la paire Paice/Glover impressionne, permettant au tandem Airey/Morse de mieux nous émerveiller en alliant l'énergie et l'inspiration comme jamais auparavant.
On retrouve bien ici le son et les textures ou ambiances qui ont bercé les seventies, mais n'allez pas croire non plus que l'on sombre dans la nostalgie, ce que l'on entend sonne malgré cela très actuel.
Non, Deep Purple n'est pas un groupe de hard FM, de toute façon les radios ne passent (majoritairement) pas leur musique,cela ne vaut donc pas la peine de chercher à séduire à tout prix. Nos gaillards ont compris que la crédibilité était définitivement leur meilleure alliée,ils ont donc réussi à faire de cet album un succès artistique.
Je ne fais pas de soucis non plus concernant son éventuel succès populaire.
Au fait, quelque mois avant la sortie de Now What !?, Black Country Communion drivé par un ancien pensionnaire de DP, accouchait d'un Afterglow tout aussi sublime.
Note: 4,75 comme RED ONE donc, mais 4,75 c'est quand même plus prêt de 5 que de 4. (CQFD)
