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Black Sabbath
Cross Purposes
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le 12 Avril 2012 par FEELGOOD


1994 : la perspective de la parution d'un nouveau Sabbath "martinien" est loin de m'exciter, surtout après les espoirs suscités premièrement par l'excellent Dehumanizer (enregistré avec Dio et Appice), et deuxièmement par les rumeurs de reformation du groupe originel (suite à l'épisode Costa Mesa). Tout ça pour ça ? Vraiment ?
Bobby Rondinelli remplace donc Vinnie Appice et Tony Martin réintègre les rangs du "groupe", en lieu et place de Ronnie James Dio (ou de sa sainteté Ozzy). Geezer Butler ne s'est heureusement pas encore barré. Et l'album dans tout ça ? Désespérément moyen si on le compare aux chefs-d'oeuvre passés du Sab’, mais correct, voire bon dans l'absolu. Le professionnalisme a remplacé le génie d'antan. L'écoute de Cross Purposes peut se révéler plaisante. On a ici affaire à trois types de compos :
- quelques titres relativement rapides, véhiculant une certaine urgence, tel l'introducteur I Witness, ou encore ce fort bon Psychophobia au riff obsédant et, dans une moindre mesure, Back To Eden.
- quelques morceaux plus classiquement "sabbathiens", s'inscrivant dans un registre "doom", comme ce Virtual Death qui n'est pas sans rappeler l'ambiance malsaine de After All (The Dead) qui figurait sur Dehumanizer. Ou encore Immaculate Deception transcendé par les riffs et le solo de Iommi. Et n'oublions pas ce Evil Eye porté par la basse pesante de Butler.
- des chansons plus contrastées, plus esthétisantes, qui nous renvoient au Sab' des années 80 et en particulier à l'intro du mythique Die Young, avec de superbes parties de guitare atmosphériques. C'est le cas du très réussi Cross Of Thorns sur lequel Tony Martin nous ferait presque oublier Dio et de Dying For Love, dont l'atmosphère rappelle quelque peu le In Memory de Seventh Star.
Sorti en plein triomphe du grunge et de l'alternatif, Cross Purposes n'intéressa que quelques irréductibles amateurs du groupe. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un mauvais disque, et encore moins d'un truc honteux. Mais il lui manque la fraîcheur, la magie qui auraient pu permettre à ses créateurs de transcender des compositions honnêtes. Cette fameuse magie qui émane d'un véritable groupe, et que ne distilleront jamais des professionnels tels que Bobby Rondinelli qui est loin, aussi bon soit-il, d'avoir le feu sacré d'un Vinnie Appice (ou autrefois d'un Bill Ward), ou Tony Martin qui demeure trop appliqué et semble désespérément incapable de se "lâcher", comme pouvait le faire un Ozzy, pourtant moins gâté techniquement.
3/5

le 12 Avril 2012 par RED ONE

@ POWERBEAUF :

Par "retour sur le devant de la scène", je n'entends évidemment pas retour à une exposition médiatique totale dans la plupart des médias rock de l'époque (MTV inclus). Je suis parfaitement conscient que les groupes de hard/heavy étaient plus ou moins sabordés par tous ces messieurs.

Non en fait, mon expression "retour sur le devant de la scène" est ici à prendre au sens propre du terme : les tournées Headless Cross et Tyr étaient certes assez réussies d'un point de vue musical (les bootlegs peuvent en témoigner), mais il est évident que le groupe ne jouait plus en tête d'affiche, son absence de la programmation des gros festivals de la fin des années 1980 en est une preuve flagrante.

Avec la reformation du line-up de 1980 et la sortie de Dehumanizer en 1992, tout change en revanche : BLACK SABBATH se voit notamment programmé aux Monsters Of Rock 92 en Allemagne et en Italie, et tourne en tête d'affiche avec de gros groupes (Motörhead, Testament, Exodus, Danzig, Prong) ...

le 12 Avril 2012 par POWERBEAUF


Un album beaucoup moins pire qu'on aurait pu l'imaginer après le claquage de porte de RJ Dio. "Cross Purposes" est même très agréable à écouter et quasiment dépourvu de titre faiblards (à part "The Hand that rocks the Cradle", que je trouve moyen). L'album est homogène : il contient sa part de gros riffs intéressants ("Psychophobia", "Back to Eden"), et de titres à la construction travaillée ("Immaculate Deception" et "Cardinal Sin", qui démarrent lentement et se poursuivent par de jolies accélérations, "Evil Eye" et sa respiration bienvenue après le solo) ou inhabituelle ("Dying for Love" et ses guitares très garymooriennes).

La production est excellente et se situe dans l'exacte lignée de celle de "Tyr", probablement du fait du retour de Leif Mases derrière la console. Quant à Tony Martin, que dire si ce n'est qu'il délivre ici peut-être sa meilleure prestation ? Au point que même son illustre prédécesseur n'aurait guère pu faire mieux sur de tels titres, à mon humble avis...

Malheureusement, il manque quelque chose d'essentiel à cet album : des titres d'exception. Or, aucune chanson n'a la carrure suffisante pour devenir un classique. "Cross of Thorns" est mon titre préféré, mais il est loin du calibre des innombrables pépites signées par la Iommi Company. C'est pourquoi je ne peux pas lui mettre plus de 3,5/5.

En revanche, et même si cela ne se fait pas de critiquer une chronique, j'aimerais en profiter pour faire une petite mise au point historique. BLACK SABBATH n'est en aucun cas revenu sur le devant de la scène Metal avec "Dehumanizer". A cette date, MTV, les radios et la presse musicale avaient décrété que le Hard Rock et le Heavy Metal classiques étaient des genres ringards, et ne juraient plus que par la Fusion, le Rap-Metal, le Grunge (qui n'est pas un style musical) et bientôt par le Punk mélodique pour petits bourgeois en pleine crise d'adolescence... Le retour de Dio avait suscité la curiosité, mais guère plus. D'ailleurs, "Dehumanizer" n'a pas obtenu le moindre disque d'or. Pire, le départ précipité du Lutin et le retour docile du bouche-trou Tony Martin ont à nouveau fait du groupe la risée de la presse spécialisée (dans son numéro "Spécial 10 ans" de l'été 94, Hard Rock Mag avait même qualifié le chanteur de "simplet"!). Logiquement, les ventes de "Cross Purposes" ont été confidentielles et le jet d'éponge de Geezer Butler après la tournée ont définitivement relégué nos pionniers du Heavy Metal en 3è division d'un genre alors en pleine mutation...













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