Il n'y a rien à faire... Les suites déçoivent systématiquement. De "Qu'est-il arrivé au bébé de Rosemary ?" à "Ça va cogner", en passant par "L'Exorciste II : l'hérétique", ce ne sont pas les exemples qui manquent. Même schéma dans le monde du rock, allez donc demander à Meat Loaf, à King Diamond ou à Queensrÿche ce qu'ils en pensent...
Le Welcome 2 My Nightmare d'Alice Cooper ne fait pas exception à cette terrible loi. Que les choses soient claires : si l'album avait eu un autre titre, et s'il était sorti sans aucune référence au chef-d'oeuvre de 1975 ( le thème de Steven sur I Am Made Of You et le fort kitsch The Underture, reprise instrumentale malvenue des thèmes de l'original ), je l'aurais sans doute trouvé sympathique, au même titre que The Eyes Of A. C. ou Dirty Diamonds...
Autre loi que le sieur Cooper eût dû se remémorer : une foultitude d'invités prestigieux débouche généralement sur un résultat largement inférieur à la somme des parties engagées.
De même, les réunions d'anciens combattants dépassent rarement le stade de l'évocation essoufflée des exploits d'antan, et le retour de Michael Bruce, Dennis Dunaway, Neal Smith, Dick Wagner, Steve Hunter et, dans une moindre mesure, de gens comme Desmond Child et Kip Winger s'avère pour le moins anodin. Tout ça pour ça ? Vraiment ?
Quant à Bob Ezrin, autrefois un producteur génial, il a opté pour un son trop moderne et propret, conférant à l'ensemble un aspect aseptisé. Si l'on ajoute à cela que l'accent a davantage été mis sur les compositions que sur les ambiances, insuffisamment prenantes et malsaines, on ne peut qu'éprouver un sentiment mitigé à l'écoute de ce Welcome 2... Où sont l'angoisse, la terreur et surtout l'émotion, la vraie ?
Quelques chansons plaisantes par-ci, par-là ( Last Man on Earth, I Gotta Get Outta Here, Caffeine ) ne sauraient dissimuler la médiocrité de l'ensemble. De toute façon, même le plus insignifiant disque du Coop' contient toujours une ou deux pépites de premier choix.
Il n'empêche que la ballade Something To Remember Why est bien falote et nous ferait presque regretter le temps des "I Never Cry" et autres "You and Me"...
Par moments, je me surprends cependant à fredonner le refrain de What Baby Wants... Tu parles d'un cauchemar, Alice...