Mouais...Ce cinq étoiles me parait quelque peu "too much" envers ce live dont le principal mérite est de faire oublier un "Live magic" catastrophique sorti à l'époque.
On se demande bien pourquoi le groupe, alors au faîte de sa gloire, avait laissé passer une telle bouse?
Possiblement pour se placer sur sur le marché d'une Europe de l'Est, qui commençait à s'ouvrir, puisqu'il fut capté en Hongrie, mais alors pourquoi présenter un produit aussi misérable? Au prétexte que la censure avait empêché toute sortie officielle, ce public serait ravi d'avoir un tel os avarié à ronger ?
Cela ne ressemble guère à la ligne de conduite fixé par Mercury & Co...
Surtout que la "performance" vocale du chanteur, sur ce pauvre Live, laissait gravement à désirer.
Les choses rentrent dans l'ordre avec ce Live at Wembley Stadium posthume qui rend fidèlement compte de ce que fut la dernière tournée de Queen en compagnie de son charismatique frontman; ceux qui comme moi étaient à Vincennes pour applaudir la Reine peuvent en témoigner puisqu'il apparait que ces shows furent en tout point identiques...C'est d'ailleurs là que le bât-blesse.
Peu d'improvisation donc, on est ici en liberté conditionnelle.
Les quatre fantastiques épaulés par un émérite cinquième larron (jamais filmé dans le DVD, ce qui laisse un goût amer) nous livrent un Best of Live, hautement maîtrisé, très plaisant mais pas éblouissant non plus, car trop bien réglé.
On pourrait adresser quasiment les mêmes reproches au "Live at the Bowl" précédent, copie carbone du show passé par le Palais des Sports de Paris (ou l'inverse), sauf que non...Live at the Bowl, décoiffe, envoie bien plus, le groupe sait qu'il vient de se planter commercialement avec Hot Space, donne tout pour convaincre un public, certes venu en masse aux concerts, malgré tout dubitatif.
Les titres communs aux deux exercices comme Now I'm Here ou l'inévitable autant qu'indispensable Bohemian Rhapsody, sont mieux représentés sur la tournée de 1982.
Bon on trouve aussi une petite récréation dédiée à des titres rock'n'roll old School...dont l'interprétation sympathique n'est pas vraiment inoubliable.
Le récent Friends will be Friends, rompt les habitudes en s'intercalant dans l'inamovible dyptique de fin de concert: We Will Rock You/We are the Champions,et c'est plutôt une bonne idée.
L'autre constat que l'on fait à l'écoute du Live at Wembley, c'est que les forces se sont rééquilibrées à l'intérieur du groupe pendant les eighties.
Les titres qui ont cartonné au cours de la décennie sont Radio Gaga, A Kind of magic, I Want to Break Free et surtout Another One Bites the Dust. Les deux premiers cités sont de Roger Taylor, les suivants de John Deacon, autrefois considérés comme des seconds couteaux, leur influence devient telle que les titres des albums suivants finiront par être signés par les quatre musiciens.
En 1986, Queen joue du rock de stade devant des foules immenses et s'en acquitte plutôt très bien mais avec le recul, on est tout de même en droit de préférer à la performance de Wembley, l'historique autant que charmant Live Killers que je ne me lasse pas de remettre sur ma platine et surtout le fougueux At the Bowl, compromis idéal entre le Queen vintage et la machine de guerre qu'il devient dans les années quatre-vingt.