Si je ne devais en garder qu'un de Bowie, ce serait Low. Ce n'est pas une surprise, cet album fait presque l'unanimité malgré son manque de grand tube (allez, "Sound and vision" a quand même plutôt bien marché). Il peut bien y avoir discussion sur ce qui a amené Bowie a passer de la soul au glam électronique, et sur l'importance de ce disque dans l'éclosion de la new wave, mais presque tout le monde aime Low quoi qu'il en soit. Sans doute parce qu'il est à la fois épuré et inspiré et bénéficie du talent pour les sonorités de Brian Eno.
S'il y a une chose que je voudrais ajouter à tout ce qui a été dit, c'est l'importance d'Edgar Froese à cette époque de la vie de Bowie. Les deux hommes ont beaucoup interagi pendant le séjour à Berlin de Bowie... deux extraterrestres dans leur genre, qui ont forcément échangé plein d'idées. Donc, certes, on parle souvent de l'influence (réelle) de Kraftwerk et Neu!, mais il ne faudrait pas oublier les autres allemands dans tout ça.
Et donc, Low est LE disque vraiment berlinois de Bowie, là où Heroes sera plus marqué Düsseldorf. La seconde face électronique est à mon sens son appropriation de la musique de Tangerine Dream et Edgar Froese (pour avoir une piste, Bowie a cité Epsilon in Malaysian Pale), sans oublier Cluster, que Eno avait déjà approché en 1976.