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The Other I
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le 27 Janvier 2015 par SEIJITSU

Je n'ai pas dit que tout le monde avait forcément raison. Mais que croire à une "objectivité" sans faille et irréfutable sur la qualité d'un objet artistique était naïf parce que nous sommes incapable d'en donner une définition précise et explicite. Cela reste toujours flou, dans tous les cas.
Chaque individu voit le monde selon son propre prisme. Il y a donc quasiment une vision pour chaque personne. Cela n'encourage pas à garder son avis pour soi mais, bien au contraire, à le partager.

Si l'art en général subit un désintérêt actuellement (est-ce vraiment le cas ? Beaucoup de gens se penchent toujours sur la musique, le cinéma ou la peinture, c'est même très tendance de le faire), c'est surtout parce que les centres d'intérêt et les moyens d'y accéder se sont multipliés dans la population mondiale. Difficile de se retrouver au même endroit, au même moment et pour la même raison aujourd'hui. Il y a donc moins de mouvements fédérateurs, même s'il peut encore en avoir (l'attentat sur Charlie Hebdo est un bel exemple récent).
Toutefois, ce genre d'évènement est ponctuel car souvent lié au hasard. Nevermind de NIRVANA aurait-il remporté un tel succès s'il était sorti juste après la vague punk des années 1970 en pleine ère new wave ? C'est peu probable et c'est pourtant un bon disque. Il en va de même pour OK Computer qui synthétisait tout le mal être urbain des années 1990 au moment où les discours écologiques prenaient de plus en plus d'importance et à la veille du bug de l'an 2000.

Pour conclure sur ton exemple de la ferme des Animaux, je pense que c'est une vision très réductrice et prétentieuse (j'y vais un peu fort, mais j'ai ce sentiment). S'intéresser à tout ce qui s'approche d'un domaine artistique relève d'une démarche personnelle. Tout dépend de sa sensibilité.
Expliquer à quelqu'un en quoi telle ou telle musique est de qualité est vain si ton interlocuteur n'a pas les mêmes affinités. Ce qui est légitime. Je préfère discuter sur les films de Gregg Araki plutôt que sur la Joconde.

le 26 Janvier 2015 par AZER

Un dernier et j'arrête, promis.
Si l'Art n'est pas un sujet à prendre au sérieux, que reste-t-il à prendre au sérieux de nos jours ? "Puisque tu n'es ni chaud ni froid, mais tiède, je vais te vomir de ma bouche" disait Saint Paul dans l'Apocalypse.
Peut-être n'ai-je pas bien analysé le contenu de ta chronique, tant j'ai tiqué sur le terme "objectivité illusoire", qui renvoie justement à une thèse omniprésente chez les masses (tout du moins celle de ma tranche d'âge, qui est l'avenir du monde), celle du "tout subjectif". Or cette thèse correspond au pinacle de la non-passion, à un abandon direct de toute forme d'argumentation un tant soit peu sérieuse. Bienvenue dans Le Meilleur Des Mondes.
La remise en question est la base de toute avancée, que celle-ci conduise à un rejet ou une conservation des normes en vigueur, et en ceci je suis d'accord avec toi. Mais dire que tout est subjectif, c'est dire : tout le monde à raison. N'est-ce pas en opposition directe avec toute forme de remise en question ?
Je ne considère pas mon entourage non mélomane comme des monstres esclaves du système, mais comme les moutons de la ferme des Animaux : ils ne désirent que brouter dans leur coin et vont là où on leur dit d'aller dans se poser de questions : c'est ici que devrait intervenir le mélomane afin de leur faire écouter ce qu'il considère comme être la vérité, plutôt que de les fustiger : il a la chance d'être plus heureux qu'eux, étant donné qu'il touche plus au cœur des choses qu'eux (ce que je dis s'applique sur strictement tous les domaines ; c'est d'ailleurs ce que fait FP, que je remercie immensément, toi compris Seijitsu, pour m'avoir fait découvrir de superbes œuvres que je n'aurais pu écouter seul, ou tout du moins pas à mon jeune âge). Fustiger les autres sous prétexte qu'ils écoutent de la merde est immoral, sachant qu'eux n'ont pas eu la chance d'avoir une expérience les amenant à s'ouvrir à l'art, je suis encore une fois d'accord avec toi. En revanche, en gardant son petit savoir pour soi, on est égoïste (cela ne s'applique pas à toi, sachant qu'être chroniqueur est en soi un acte d'empathie à ce sujet. Je serais bien moi même chroniqueur si j'étais en disposition du talent nécessaire pour écrire un papier sur des artistes encore manquants à l'encyclopédie).
Pour conclure, je reviendrai sur ta remarque sur les médecins : "le signe qu'une société devient de plus en plus matérialiste, c'est que le médecin remplace le curé en tant que confesseur" disait Barbay d'Aureyvilly. Un parallèle avec l'art n'est pas foireux : le désintérêt des masses envers l'art (à tous les niveaux : littérature, musique, peinture, poésie, philosophie...) n'est-il pas symptômatique d'un matérialisme gangrènant un société consumériste ? Réflexion à creuser.
Promis, c'était le dernier ^^

le 26 Janvier 2015 par SEIJITSU

Aristote répond à toutes tes interrogations. C'est principalement le plaisir qui pousse à faire partager sa passion. Si ce n'était pas ça, Forces Parallèles ne proposerait pas autant de chroniques régulièrement !

"A moins que ce ne soit qu'un simple plaisir hédoniste. Mais, en ce cas, pourquoi dépasser le strict cadre de l'industrie musicale ? En ceci, la différence entre vous et le grand public est infime."

Ce genre d'affirmation de plus en plus courante me met mal à l'aise. La musique, tout comme l'Art, n'est pas quelque chose d'important au point d'en faire une opposition manichéenne entre les mélomanes pointus et le grand public. Entre le bien et le mal. Alors que c'est en vérité très nuancé.
La musique n'est pas non plus une composante qu'il faut traiter avec un sérieux de professeur d'université. Un artiste sera toujours moins important qu'un médecin sauvant des vies. L'Art est futile dans la vie de tous les jours, mais il occupe nos esprits car nous sommes des bêtes pensantes qui aiment réfléchir sur le monde qui nous entoure.

Ta réflexion est intéressante mais elle va au delà de ce que je sous-entends dans ma chronique. J'exprime tout simplement qu'il vaut mieux se faire son propre avis plutôt que se contenter de suivre des opinions pré-fabriquées qu'on nous rabâche depuis des décennies mais qu'on n'ose pas remettre en cause. Parce que c'est finalement très confortable de ne pas se remettre en question et cela nous empêche d'avancer.

le 26 Janvier 2015 par AZER

Certes, nous ne pouvons en tant qu'individus prétendre à être tous à fait objectifs. Mais cela remet-il quoi que ce soit en cause ? Sachant que l'homme est incapable de prétendre à l'objectivité, celle-ci serait donc inexistante ?
Prenez vous d'ailleurs en tant qu'exemples : le fait que Seijitsu apprécie la musique au point de devenir chroniqueur vous paraît-il banal ? Combien d'êtres humains peuvent se vanter d'avoir développé une telle passion ? En ce cas, pourquoi cette passion et ce désir de connaissance ? Pourquoi un tel intérêt vers une culture futile ? Peut-être afin de toucher au cœur des choses et à la vérité (l'objectivité donc) ?
A moins que ce ne soit qu'un simple plaisir hédoniste. Mais, en ce cas, pourquoi dépasser le strict cadre de l'industrie musicale ? En ceci, la différence entre vous et le grand public est infime.
Aristote considèrait l'Art comme un moyen d'atteindre le sens profond des choses, et que son appréciation constitue une contemplation active, soit l'atteinte d'un bonheur quasi divin.

le 26 Janvier 2015 par SEIJITSU

Pour répondre à Azer, l'objectivité est illusoire tout simplement parce qu'il est impossible de définir ce qui est "bon" objectivement. Toute appréciation étant lié à un parcours et à l’affect d'un individu au final.
Le terme "objectif" n'a de sens que si on s'appuie sur des faits concrets: un impact médiatique, commercial, historique... Beaucoup de groupes vénérés par l’intelligentsia rock peuvent être démonter avec quelques arguments bien affutés. Tout le monde a ses préférences et l'important, cela reste finalement de savoir en quoi on aime telle musique plutôt qu'une autre pour pouvoir l'expliquer.

Pourquoi noter donc ? Pour montrer ce qui nous parait le plus important. Je ne suis pas plus objectif qu'un autre chroniqueur du site (au contraire, j'essaye de ne pas l'être) mais j'essaye de démontrer pourquoi telle musique mérite d'être en avant plutôt qu'une autre selon moi.

Le temps des confrontations ne risque donc pas de disparaitre, car on est justement en train de débattre (et le mieux serait de continuer sur le forum). D'ailleurs, je pense que tu as tort. Parce que si LIMP BIZKIT est vite devenu mauvais, leur premier album peut tenir tête à PINK FLOYD ;)













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