Tout comme je l'ai fait avec Pornography l'année passée, je reviens vers Faith après avoir laissé passer dix longues années sans l'écouter.
Comme dit dans mon commentaire précédent de Mars 2007, cet album fut très longtemps un de mes favoris de THE CURE puis avec les années, j'ai fini par le délaisser et ne plus y prêter attention, sans doute à force d'écoutes trop répétées à sa sortie et dans les quelques années qui suivirent.
Si Seventeen Seconds était un album brumeux, Faith s'enfonce un peu plus dans les ténèbres.
Ce troisième opus de la formation a un peu le cul entre deux chaises si je puis dire. Logiquement intercalé entre Seventeen Seconds et Pornography, il garde l'aspect brumeux et mélancolique du premier plus le côté neurasthénique et sombre de son futur successeur (mais sans la folie et l'aggressivité de ce dernier).
La musique du groupe se fait plus froide et sépulcrale qu'elle ne l'avait jamais été jusque là et bien que Matthieu Hartley ne soit plus de la partie, les claviers (tenus cette fois par Robert Smith) prennent de plus en plus d'importance au point que le chanteur en vient à délaisser totalement sa guitare au profit des claviers sur "All Cats Are Grey" et "The Funeral Party".
À la réécoute, ce 33t m'a agréablement charmé de nouveau après toutes ces décennies passées loin de ma platine.
Il est quand même très loin de valoir la formidable cohérence de Seventeen Seconds. les plus enlevés "Primary" et (l'horrible) "Doubt" viennent briser la fluidité des morceaux qui les entourent, cependant les six titres restants sont plutôt réussis et parviennent à capter l'attention (pour peu que l'on soit dans l'état d'esprit adéquat pour l'écouter !).
La compo que je préfère reste "All Cats Are Grey" avec son ambiance désincarnée tout à fait prenante mais "The Holy Hour", "Other Voices", "The Funeral Party", "The Drowning Man" et le morceau-titre sont tout aussi réussis dans le genre cafardeux et désenchanté.
Pour compléter la série, il convient de se procurer la version Deluxe de Faith puisque y sont ajoutés (entre autres) l'instrumental atmosphérique de 27mn "Carnage Visors" qui servait de bande son en intro des concerts de la tournée Faith (et qui figurait en face B de certains exemplaires k7 de l'album) et l'excellent single "Charlotte Sometimes" paru à l'Autômne 81.
Un bon 3,5/5