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Abba Waterloo
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le 29 Juin 2024 par MASTERFAN

Eu-ro-vi-sion. Rien que le mot me fait rire. La plus belle collection de nanars de l’histoire de la musique. Allez, soyons sympa, on va sauver “Non ho l’età” en 1964, un an plus tard la compo de Gainsbourg pour France Gall et, peut-être, "Puppet on a string" en 1967 et Marie Myriam en 1977 histoire de ne pas froisser Papi et Mamie. Quelle poilade, tous ces pays rivalisant d’imagination en mauvais goût pour ne pas gagner, et ainsi ne pas se taper la corvée d’organisation, ruineuse de surcroît, de l’année suivante.
Je ne sais même plus ce qui était le plus rigolo, la médiocrité des compos ou les votes des pays nordiques (Norway ten points, and finally Sweden twelve points pour la Finlande, et inversement pour les deux autres).
En 1974, il se produit donc ce truc bizarre, 4 minutes de chanson pop d’ABBA “Waterloo” qui, cinquante ans plus tard, permet de maintenir (mais pour combien de temps encore ?) le peu de crédibilité du truc.
L’album WATERLOO de son côté vaut bien plus que le Napoléon de pacotille figurant sur la pochette. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, les chansons accompagnatrices n’ont pas été composées et gravées à la va-vite pour faire du bouche-trou après la victoire. Elles ont lentement mûri au cours de l’année 1973, sûrement la raison pour laquelle l’ensemble apparaît cohérent aujourd’hui aux ré-écoutes.
“Waterloo” (le single) restera forcément un titre bien supérieur aux habituelles compos à deux balles de l’Eurovision. “Sitting in the Palmtree”, chanté par Björn, fera moins lever les foules. Le refrain de “King Kong song”, avec King Kong lui-même qui se joint à la mélodie, est assez parodique, les 2 B n’en sont pas très fiers d’ailleurs.
“Hasta Mañana”, autre choix potentiel pour l’Eurovision, était beaucoup plus typé pour le concours (donc forcément beaucoup moins bon), mais pas sûr à 100% qu’ils auraient gagné avec ça. “My Mama Said” (tiens, le titre me rappelle quelque chose...), un poil funky, est l’un des seuls titres d’inspiration “Motown” de l’oeuvre d’Abba. Au bilan, sans être désagréable, la face A ne me transporte pas.
La face B est plus intéressante. On ressent bien encore les influences des garçons : années 60 sur “Dance”, glam-rock pour “Watch out”, Byrds et ou Beach Boys pour la très bonne chanson de clôture “Suzy-hang-around” (la seule du groupe à jamais chantée en solo par Benny).
“What About Livingstone” est plutôt en avance de phase puisqu’il anticipe de quatre ans l’esprit de l’album “Grease”. Le titre laissant le plus entrevoir un futur au groupe est “Honey honey”, plus travaillé, avec une marque de fabrique qui commence à poindre, tout comme (à moindre mesure) sur le refrain de “Gonna sing you my lovesong”.
Mon ressenti 2024 : TRIPPANT (5) : Néant. DELECTABLE (4,5) : Néant. SEDUISANT (4) : "Waterloo". PLAISANT (3,5) : "Suzy-hang-around". INTERESSANT (3) : "Dance", "Honey honey", "Watch Out", "Gonna Sing You My Lovesong", "My Mama Said". EMOTION LIMITEE (2,5) : "What About Livingstone", "Hasta Mañana", "Sitting in the Palmtree", "King Kong Song". Bilan 3,04 et Top 5 à 3,60 : WATERLOO cote pour moi 3,32 soit un correct 13,28/20.
50 ans plus tard, cet album n’a pas perdu son capital de sympathie et est loin de sombrer dans le ridicule. Pour les trésors, par contre, il faudra attendre encore un peu.
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le 08 Juillet 2020 par FRED
Ha, les fameuses "faces B" d'Agnetha Fältskog ! Inoubliables !
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le 02 Novembre 2013 par RAMON
Les Suédois sont comme les Anglais, ils mangent n'importe quoi, n'importe comment et donnent des noms de défaites à leurs monuments. Prenez, par exemple, ce deuxième disque et véritable premier succès d'ABBA qui contribue plus au sentiment de fierté nationale chez eux que le palais royal de Stockholm au point que le groupe a droit à son musée dans la capitale, sorte d'ABBAWorld ou Land dont le destin est d'attirer les touristes venus du monde entier beaucoup plus sûrement que les rivages de la mer Baltique.
Fielleux comme ils sont, les Suédois sont même capables, outre le fait de vendre à la planète des aspirateurs hors de prix, des meubles à monter dont les notices ressemblent à des runes, des voitures haut de gamme pas allemandes mais presque, de nous envoyer, moyennant une rémunération impériale, un géant capable de permettre au fleuron des équipes de foot françaises de remporter (enfin) des victoires en Belgique, cela en signant d'un Z à la pointe de ses crampons. Plus forts que l'empereur, je vous dis…
En même temps, avec "Waterloo", ABBA n'invente rien, il se met dans les pas des BEE GEES qui nous avait vendu "Trafalgar", trois années auparavant… sauf que les BEE GEES sont anglais, eux,et donc forcément perfides. Maintenant on n'a plus qu'à attendre qu'un groupe à dominante vocale russe (ou pas) nous ponde un petit "Berezina" de derrière les fagots encore fumants de l'incendie de Moscou et qu'importe si cet épisode ne correspond pas à une défaite napoléonienne, tout le monde ne retenant que de la débâcle de la grande armée dont la fin serait entérinée à Waterloo.
Mais revenons à nos Suédois chantants, qui non contents de nous foutre la honte à l'Eurovision en s'exprimant en anglais (la langue de l'ennemi), répandrons la mauvaise nouvelle au monde entier en vendant sur toute la planète suffisamment de disques pour relier la Terre à la planète Mars et en gagnant suffisamment d'argent pour faire jouer l'idole du foot suédois dans l'équipe de leur village.
Comment un ensemble de pop (très) légère a-t-il pu dominer à ce point les hit-parade internationaux pendant plus de dix ans ? Au point même d'être érigé en institution ?
Qu'il est grand le mystère de la voix…
Premier élément de réponse toutefois, notamment envers ceux (intransigeants) qui considèreraient qu'ABBA: cdlm… A ceux-là j'émettrais la même réponse qu'un restaurateur à Louis de Funes dans l'inoubliable "L'aile ou la cuisse" : "Peut-être mais c'était (eux) qui la faisai(en)t".
Et ça, ça change tout, mettez les mêmes hits faciles dans la voix d'interprètes manipulés comme des marionnettes, un ou deux ans après leur carrière se poursuit de salle des fêtes en inauguration de supermarchés et dix ans après personne ne se souvient plus de rien, ni des chanteurs, ni des chansons jusqu'à ce que le concept crétin de l'"âge tendre et tête de bois" local ne les ressorte momentanément de la fange avant de les y replonger.
Autre élément, les membres d'ABBA sont d'authentiques musiciens, pas des perdreaux de l'année puisqu'ils ont eu une carrière avant, qu'ils sont rompus aux us et (mauvaises) coutumes du business musical, qu'ils ont bâti leur propre studio afin de jouir du contrôle et d'une liberté totale sur leur production.
Reste le travail acharné, avant de parler de talent, lequel sans ce premier élément n'est qu'une "mauvaise manie".
Il va de soi que tout ceci est peut-être nécessaire afin d'expliquer le succès phénoménal de ces descendants de vikings en paillettes et que l'anatomie des deux donzelles (notamment leurs faces B) si chère à Erwin, n'y est pas pour rien non plus, mais aucunement suffisant.
Alors oui, on entend des trucs surprenants sur ce disque, comme ce "King Kong Song" que peu connaissent mais qui est probablement LA chanson du disque, mais voilà ABBA était un ensemble voué à faire de la variété internationale plutôt lisse, pas des titres expérimentaux et aujourd'hui ce sont les compilations qui obtiennent les faveurs du grand public.
On peut ajouter à cela que le groupe a maintes fois refusé des offres hallucinantes pour effectuer une tournée de reformation, contribuant en cela à attiser le désir du public tout en conservant son aura légendaire, et que les véritables graines de ce succès incroyable ont été semées avec "Waterloo"… qui n'est décidément pas une défaite pour tout le monde.
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