Voilà une petite dizaine d'années, j'ai découvert un jeu nommé "Outpost 2", et sans perdre mon temps à le décrire, je dirai simplement que j'ai adoré la musique menant l'introduction du jeu. Seulement le fond musical était en format MIDI, ce qui me décevait un peu. Ce n'est qu'une petite dizaine d'années plus tard que j'ai découvert le titre et la version orchestrale de cette superbe bande sonore : "Mars, the Bringer of War".
En fait cette découverte est plutôt fortuite : un de mes professeurs m'a un jour parlé d'un compositeur ayant écrit un concert symphonique sur les planètes, en précisant que Pluton n'y figurait point, à cause de sa découverte trop tardive.
Cette particularité me titillait plus qu'un autre, car je suis astronome/planétologue, et je milite pour retirer le statut planétaire de Pluton...
Pour moi, la suite de Gustav Holst est donc on ne peut plus complète ! (bien qu'en étant inspirée par l'astrologie, la Terre n'y figure pas non plus).
Par curiosité, je me suis procuré les pièces musicales : Ecouter "Mars" enfin interprété par un vrai orchestre est si agréable qu'il en est devenu mon morceau préféré. Jupiter le suit de très près, de même que Mercure.
Toutefois, lorsqu'il s'agit d'installer un fond musical plus calme, je trouve bien entendu "Saturne" ou "Neptune" plus commodes.
Je reste subjugué par la maîtrise de Holst en ce qui concerne la tâce délicate d'exprimer la personnalité d'une planète dans un morceau musical de quelques minutes. "Mars" pourrait très bien accompagner des séquences montrant un bombardement, une marche de soldats ou que sais-je encore de militaire (assez troublant pour une pièce composée avant la première guerre mondiale n'est-ce pas ?) ; "Mercure" virevolte, "Jupiter" donne le sourire, "Saturne" file des angoisses, et "Neptune" met en transe.
Je ne trouve que dire de spécial sur "Vénus", si ce n'est que je l'écoute d'une oreille fort distraite. Vous comprendrez bien que si je raffole de "Mars", il m'est difficile d'apprécier "Vénus", enfin tout dépend des circonstances.
Je ne sais pas si l'impression est venue à d'autres personnes que moi mais certains passages d'"Uranus" me font penser à la fameuse scène des balais dans le "Fantasia" de Walt Disney où Mickey interprête justement... un magicien.
Pour résumer, cette suite toute entière représente pour moi un symbole, celui de la croisade que je mène contre Pluton. Il me plaît d'imaginer une sorte de cérémonie où l'on brûlera une partition de "Pluto, the Renewer" à l'occasion de sa rétrogradation.
PS : Pardonnez moi la troncature des titres, qui ne se limitent bien entendu pas au nom de la planète, mais il s'agit surtout de rendre la lecture plus fluide.