Le voici donc, le dernier album non officiel d'A.P.P. La musique est d'Eric Woolfson, la production d'Alan Parsons, Andrew Powel à la baguette, les musiciens habituels, c'est A.P.P mais sous le regard vigilant de Woolfson cette fois-ci. Musicalement, l'album est divisé entre le Prog/Art Pop qu'on connaît déjà, mélangé à une autre facette qui, elle, est dans le pur style de la comédie musicale anglaise. Par moment, on croirait entendre "Cats" d'Andrew Loyd Webber ("Don't Let the Moment Pass").
On pourrait penser sur le papier que ça ne passera pas et pourtant, ça fonctionne très bien. Cela n'est pas étonnant car si on prend l'œuvre d'A.P.P dans son ensemble, il y a toujours eu un peu de théâtralité, de grandiloquence et un peu de comédie musicale dans plusieurs chansons, et cela dès le premier album (Tales Of...). La différence est qu'ici Eric Woolfson a été jusqu'au bout du concept.
Ce double-album très ambitieux est imparfait à cause de quelques petites fautes de goût ("I am a Mirror" qui a mal vieilli) mais l'ensemble se tient grâce à de très beaux passages ("Let yourself Go", "There But For The Grace Of God", "Freudiana", "The Ring", "Far Away From Home", "No One Can love You Better Than Me"...). Une large majorité des morceaux est plutôt très réussie. Bien sûr, on nage par endroit dans l'easy listening, mais cela a toujours été le cas dans les albums du groupe. Une des raisons, d'ailleurs, qui a fait dire à certains qu'A.P.P, c'est du PINK FLOYD light et Pop. Ce qui est tout à fait vrai, mais quand c'est bien fait et inspiré, ça peut donner aussi d'excellents disques et A.P.P l'a prouvé à plusieurs reprises.